La gestion de la présence du loup et le réseau Loup
Session : 2024-2025
Année : 2024
N° : 42 (2024-2025) 1
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Question écrite du 19/11/2024
de LEPINE Jean-Pierre
à DALCQ Anne-Catherine, Ministre de l'Agriculture et de la Ruralité
Depuis huit ans, les loups sont réapparus dans notre Région et, actuellement, une trentaine d'animaux répartis sur trois meutes sont recensés.
En 2017, le réseau Loup a été créé par le Service public de Wallonie pour centraliser, analyser et valider tous les indices de présence qui lui sont transmis.
Plusieurs attaques ont été déplorées par les éleveurs d'ovins ou de caprins et attestées par des analyses d'ADN dans les provinces de Luxembourg, Liège, Namur, mais aussi dans la « botte du Hainaut ».
Il semble que sa progression soit freinée par la présence des autoroutes E411 et E42 et par la Meuse.
Bien que les spécialistes estiment que le loup ne constituerait pas un danger pour l'homme, qu'il craindrait, il n'en demeure pas moins que son contact potentiel aux humains est interpellant.
Madame la Ministre compte-t-elle inciter les opérateurs publics à étendre les mesures prises dans le cadre du réseau Loup si des individus devaient arriver à « passer » les barrières susmentionnées des autoroutes ?
Quelles mesures compte-t-elle prendre pour protéger nos concitoyens ?
Comment entend-elle, concrètement, gérer la présence du loup en Wallonie en harmonie avec les humains et les éleveurs ?
Réponse du 30/12/2024
de DALCQ Anne-Catherine
Il existe aujourd’hui trois territoires occupés par le loup en Région wallonne, tous situés dans les Hautes-Fagnes et l’Eifel. Deux territoires sont transfrontaliers avec l’Allemagne. Au sein de ces territoires vivent actuellement entre 20 et 25 individus. Cette situation évolue en permanence au gré des naissances, des dispersions et des mortalités.
En dehors de la zone de présence permanente évoluent des loups dispersants. Il s’agit d’individus solitaires qui ont quitté leur meute pour établir leur propre territoire, parfois situé à plusieurs centaines de kilomètres de leur meute d’origine. Lors de ce déplacement, ces loups peuvent parcourir plus de 40 kilomètres par jour. Dans ce cadre, les autoroutes et fleuves ne constituent nullement des barrières infranchissables, tout au plus des freins temporaires à ces déplacements.
S’il y a longtemps, le loup présentait un danger pour l’homme, ce n’est plus le cas de nos jours.
De nos jours, le loup évite l’homme par désintérêt ou par crainte. Des rencontres restent toutefois possibles, en particulier au sein de paysages anthropisés. Celles-ci surviennent généralement dans deux types de situations : 1. Lors d’une attaque sur proies domestiques. Dans cette hypothèse, on remarque que le loup abandonne dans la plupart des cas les carcasses lorsque lorsqu’il ressent une activité humaine proche ; 2. En période de dispersion des jeunes loups. Dans nos paysages urbanisés et morcelés, ces individus de passage sont inévitablement amenés à passer par des zones moins sauvages, à emprunter des routes, voire parfois à traverser des villages.
Même si ces rencontres ne présentent pas de danger, il est utile de rappeler quelques recommandations de bon sens, similaires à celles à appliquer face à un chien errant : ne pas chercher à s'approcher du loup, à le capturer ou à le nourrir, garder son calme, maintenir une distance sécuritaire, rester debout et lui faire face. En forêt, il est également conseillé de rester sur les sentiers et de tenir son chien en laisse, conformément à la réglementation.
Ces conseils sont régulièrement diffusés auprès du grand public au travers de séances d’information, de reportages, de publications. À cet égard, des brochures dédiées au retour du loup dans nos régions et rappelant les bons gestes à adopter en cas de rencontre sont également disponibles sur les sites internet reseauloup.be et ediwall.wallonie.be.
Toute interaction inhabituelle avec l’homme, comme un loup qui s’approcherait volontairement à moins d’une trentaine de mètres pour chercher de la nourriture, est jugée anormale et doit être signalée immédiatement. En cas de nécessité, le Plan Loup définit des mesures d’effarouchement de l’animal déviant, en conformité avec l’article 16, § 1er de la Directive « Habitats ».
En ce qui concerne les défis que le retour du loup pose au secteur de l'élevage, des moyens humains et financiers sont mis en place dans le cadre du Plan Loup afin de favoriser une cohabitation harmonieuse avec l'espèce.
Le Plan Loup encourage ainsi le recours à des mesures de protection, qu'elles soient fixes ou mobiles, pour réduire les risques d'attaques sur les animaux domestiques. Ces dispositifs peuvent être complétés par des mesures d'effarouchement adaptées aux spécificités de chaque situation. Les éleveurs peuvent dans ce contexte compter sur le soutien de Natagriwal et de la Wolf Fencing Team. Enfin, en cas de dommages, des ressources financières sont prévues pour indemniser les pertes subies.
Je vais évaluer le Plan Loup et renforcer les moyens de protection pour assurer la meilleure cohabitation entre les loups et l’élevage.
Comme déjà mentionnée, ma vision est de continuer à mettre en place des moyens pour une meilleure cohabitation entre les loups et l’élevage, et cela via des moyens financiers et humains qui sont déjà présents dans le Plan Loup.