L’identification des métiers en pénurie par le FOREm
Session : 2024-2025
Année : 2025
N° : 76 (2024-2025) 1
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Question écrite du 15/01/2025
de GOFFINET Anne-Catherine
à JEHOLET Pierre-Yves, Ministre de l'Economie, de l'Industrie, du Numérique, de l'Emploi et de la Formation
Sous la précédente législature, dans le cadre du Pacte pour un enseignement d'excellence, nous avons voté le parcours de l'enseignement qualifiant (PEQ).
Dans le cadre de la rationalisation des options dans le qualifiant, les dérogations accordées pour le maintien d'une option peu fréquentée dépendent du fait que la filière concerne un métier en pénurie ou pas.
Dès lors, sachant que cela aura un impact sur la réforme du qualifiant, je souhaiterais savoir comment l'on détermine, objectivement, si un métier est « en pénurie », ou s'il ne l'est pas.
Comment la situation est-elle objectivée et suivant quels critères objectifs ?
Si, comme je crois le savoir, la fixation des métiers en pénurie se fait sur base du nombre d'offres d'emploi publiées au FOREm, cela pose un problème, étant donné que certains employeurs de secteurs en forte pénurie ne déposent pas d'offres d'emploi au FOREm !
Qui se charge de cette objectivation au FOREm et à quel moment de l'année les données sont-elles récoltées pour ce faire ?
Cette récolte des données et l'objectivation des métiers en pénurie s'effectuent-elles plusieurs fois durant l'année ?
Quels sont les contacts mis en place entre le secteur de l'enseignement secondaire et le secteur de l'emploi afin de s'assurer que les options professionnelles nécessaires au développement économique de notre région soient bien maintenues, ou bien proposées ?
Réponse du 07/02/2025
de JEHOLET Pierre-Yves
Le FOREm établit annuellement une liste des métiers en tension de recrutement et, parmi ceux-ci, les métiers pour lesquels peu de chercheurs d’emploi sont actuellement dans la réserve de main-d’œuvre (pénuries).
À défaut de pouvoir disposer des résultats d’une enquête auprès d’un échantillon représentatif d’entreprises, le FOREm dresse cette analyse au départ d’un ensemble de données et d’informations.
La méthode actuelle d’identification des métiers critiques et en pénurie du FOREm se déploie annuellement en trois étapes consécutives résumées ci-dessous. Elle est réalisée par son service de Veille, analyse et prospective du marché de l’emploi. 1. Données quantitatives (début mars) : La première étape repose sur une analyse statistique des opportunités d’emploi diffusées pendant une année sur leFOREm.be et dont le lieu de travail est situé en Wallonie. À ce stade, les métiers pour lesquels moins de 15 chercheurs d’emploi inoccupés sont enregistrés pour 10 opportunités d’emploi diffusées par le FOREm sont identifiés comme étant en pénurie de main-d’œuvre. 2. Enquête interne (mi-mars) : Cette liste de métiers en pénurie est ensuite confrontée à l’avis des conseillers aux entreprises du FOREm via une enquête en ligne. Début avril, les résultats de l’enquête interne sont examinés par des Focus groupes sectoriels internes afin d’approfondir la compréhension des causes des tensions et de confirmer ou non les propositions d’ajouts de métiers issues de l’enquête interne, non détectés par l’analyse statistique en raison d’un trop faible volume d’offres d’emploi connues du FOREm. 3. Enquête externe (mi-avril à mi-mai) : la liste adaptée, à la suite de l’enquête interne, est alors soumise à l’avis d’experts sectoriels externes, c’est-à-dire les Fonds sectoriels de formation en Wallonie, ou à des représentants d’un secteur d’activité.
Au terme de ces trois étapes, la liste des métiers/fonctions critiques et en pénurie de main-d’œuvre pour la Wallonie est établie et soumise fin juin au Comité de gestion du FOREm, composé des partenaires sociaux. La liste 2024 wallonne des fonctions critiques et métiers en pénurie compte 162 fonctions critiques dont 112 sont en pénurie de main-d’œuvre. Une analyse détaillée est accessible via le site du FOREm.
Enfin, en ce qui concerne les contacts mis en place entre le secteur de l’enseignement secondaire et le secteur de l’emploi, les Instances Bassins Enseignement qualifiant – Formation – Emploi, aussi appelées IBEFE, ont été établies dans le cadre de l’accord de coopération entre la Région wallonne, la Fédération Wallonie-Bruxelles et la COCOF du 24 avril 2014 et ont été instituées pour, par bassin, rassembler divers acteurs de l’emploi, de l’enseignement et de la formation.