à DESQUESNES François, Ministre du Territoire, des Infrastructures, de la Mobilité et des Pouvoirs locaux
Les transports en commun (TEC) jouent un rôle central dans la mobilité urbaine et dans la transition vers des modes de déplacement plus durables. Pourtant, de nombreuses inquiétudes sont exprimées par les usagers du réseau des TEC à Liège, notamment concernant la ligne 48 reliant le centre-ville au CHU de Liège.
Il m'a été rapporté que cette ligne, essentielle pour les travailleurs du secteur médical et pour les étudiants, souffre de problèmes récurrents de régularité. Pendant les périodes non scolaires, les suppressions de bus dues à un manque de chauffeurs entraînent des retards importants pour les travailleurs et une surcharge des bus encore en circulation.
Cela ajoute un stress considérable aux usagers, notamment au personnel soignant déjà sous pression. De plus, les horaires d'été, en vigueur du 15 au 31 août, ne semblent pas adaptés à l'afflux des étudiants en seconde session, engendrant des situations de surcharge dans les bus à cette période.
Par ailleurs, les changements prévus dans le cadre du futur réseau de Busway, en particulier la transformation de la ligne 48 en ligne B2 reliant les Guillemins au CHU, suscitent également des inquiétudes. Il me revient, en effet, que ces modifications entraîneront une correspondance supplémentaire pour les résidents du quartier d'Outremeuse, allongeant le temps de trajet et réduisant la praticité de leur déplacement.
Ces changements sont perçus comme une régression en termes de qualité de service pour certains usagers, d'autant que la mise en place de la ligne B3, censée assurer une liaison directe entre la Place de la République française et le CHU, n'est prévue que pour 2030.
De manière plus générale, la fréquence des nouvelles lignes interurbaines et leur capacité à absorber le flux important d'usagers aux arrêts stratégiques, comme celui des Guillemins, restent floues. Les retards perçus dans les travaux du tram et du Busway accentuent l'inquiétude des citoyens quant à la mise en œuvre concrète et rapide de ces infrastructures.
Dès lors, M. le Ministre pourrait-il répondre aux questions suivantes ?
Quels sont les dispositifs prévus pour améliorer la régularité et la fréquence des bus, en particulier sur la ligne 48, pendant les périodes non scolaires et pour éviter les suppressions dues à un manque de chauffeurs ?
Quelles mesures d'ajustement des horaires pour mieux répondre à l'afflux d'étudiants et de travailleurs pendant la période de seconde session universitaire sont envisagées ?
Comment les correspondances supplémentaires générées par la future ligne B2 sont-elles prises en compte pour garantir une amélioration réelle du service pour les usagers ?
Le TEC a-t-il prévu des dispositifs spécifiques pour gérer les flux massifs aux arrêts stratégiques, comme celui des Guillemins, avec la mise en place du Busway ?
Peut-il préciser les fréquences prévues pour les nouvelles lignes de Busway et interurbaines, et garantir qu'elles seront suffisantes pour encourager les citoyens à privilégier les transports en commun plutôt que leur véhicule personnel ?
Quelles garanties peut-il apporter quant au respect des délais dans la mise en œuvre des infrastructures prévues, en particulier les lignes B2 et B3, et à la communication transparente de ces échéances aux usagers ?
Réponse du 07/02/2025
de DESQUESNES François
L’OTW est une entreprise publique autonome dotée d’un organe d’administration où siègent des représentants de tous les groupes politiques. Le Gouvernement a la charge de veiller à la bonne exécution du contrat de service public. Pour répondre aux questions, j’ai donc sollicité l’OTW qui m’apporte les éléments de réponse suivants : « Concernant la régularité et la fréquence de l’axe de la ligne 48 (future B2), les travaux actuellement en cours le long de l’axe de la B2 ont pour but principal d’améliorer la régularité des bus des futures lignes B2 et B3. De plus, dès le lancement de la ligne busway B2 cet été, celle-ci bénéficiera d’un suivi plus précis via des régulateurs affectés spécifiquement à cette ligne.
Concernant l’offre en vacances,les périodes de scolarité étant différentes entre l’Université et les écoles secondaires, des aménagements spécifiques sont déjà organisés en fonction des besoins, via des renforts ajoutés à l’offre de la ligne 48. Leur nombre dépend de la période de l’année et donc de l’ampleur de la demande identifiée. À partir de la mi-août, des services supplémentaires sont ajoutés sur la ligne, jusqu’à la date de la rentrée scolaire et de la mise en œuvre des horaires correspondants, fin août. Ce dispositif existera toujours lors de la mise en place du tram.
Le nouveau réseau entraine des changements dans les habitudes des clients, mais ne génère pas systématiquement de correspondance supplémentaire. Un client venant d’Outremeuse pourra dorénavant, plutôt que d’emprunter un bus jusqu’au centre-ville, puis la ligne 48, emprunter un bus de la ligne 6 jusqu’à la rue Gretry, puis un bus de la ligne 3.
L’amélioration de la capacité d’accueil sur nos lignes B2 et B3 par rapport à l’actuelle ligne 48 se fera progressivement au fur et à mesure des aménagements et des achats de matériel roulant capacitaire. Ainsi, l’offre qui est actuellement de 3050 places à l’heure de pointe, passera à 3220 en avril, 3850 en septembre puis 4700 en 2027, et dépassera 5000 places en 2030 quand la B3 sera mise en place. Cette offre est également complétée par l’amélioration de la desserte via d’autres lignes (ligne 8 depuis le standard et ligne 41 depuis Jemeppe notamment).
Enfin, pour assurer l’offre de transport sur ces lignes et le nouveau réseau de manière générale, le service “recrutement” continue à mobiliser ses ressources pour engager de nouveaux chauffeurs.
Concernant le délai pour la mise en place de la ligne busway B3, en attendant l’arrivée de la ligne B3, dès l’arrivée du tram, la desserte sera mise en service sous forme d’une ligne 3 “classique”, permettant ainsi de déjà desservir nos clients sur l’axe concerné et compléter l’offre de la ligne B2.
Tout est mis en œuvre pour respecter les délais, mais ils ne dépendent pas entièrement de l’OTW s’agissant, par exemple, des autorisations délivrées par la ville et des demandes de permis. J’ai demandé au TEC d’être transparent quant aux éventuelles modifications de planning. »