Les travaux de rénovation de la cathédrale de Tournai
Session : 2024-2025
Année : 2025
N° : 45 (2024-2025) 1
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Question écrite du 29/01/2025
de DE RODDER Dorothée
à LESCRENIER Valérie, Ministre du Tourisme, du Patrimoine et de la Petite enfance
La cathédrale de Tournai est un édifice singulier classé au patrimoine mondial de l'UNESCO. Ce joyau patrimonial chargé d'histoire participe au déploiement culturel et économique de la cité des cinq clochers. Aussi, il est important pour la Province de Hainaut, propriétaire du site, de le restaurer et le valoriser.
Déjà plus de 34,5 millions d'euros ont été investis par les pouvoirs publics pour restaurer la nef romane et le transept de l'édifice.
Sans tenir compte du montant que je viens de citer, l'accord-cadre entre la Province et la Wallonie en cours prévoit 12 millions d'euros complémentaires pour des travaux de restauration et d'entretien à réaliser dans la partie romane, c'est-à-dire la nef et le transept. D'autres travaux suivront prochainement, comme le remplacement du dallage.
Concernant la partie gothique, un nouvel accord-cadre doit être négocié et engagé. On parle d'un montant avoisinant les 60 millions d'euros, ce qui peut paraître énorme, mais tout à fait normal pour l'un des plus gros chantiers de cathédrale du monde.
Mme la Ministre peut-elle m'indiquer si les financements complémentaires du premier accord-cadre permettront de réaliser l'ensemble des travaux prévus, au regard notamment de l'inflation des coûts des matériaux ?
Ces financements font-ils ou feront-ils l'objet d'une révision ?
Concernant la partie gothique de la cathédrale, où en sont les discussions qui mèneront à l'établissement du second accord-cadre ?
Cette question va me permettre de faire un point général sur ce dossier au long cours.
La cathédrale de Tournai est un des monuments-phares du patrimoine wallon. Inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’Humanité, la cathédrale fait l’objet d’une attention particulière depuis plus d’une vingtaine d’années.
À plusieurs reprises, le Gouvernement wallon a dégagé des crédits pour des accords-cadres visant la restauration de cet édifice religieux de premier plan.
Je rappelle que l’accord-cadre est un mécanisme d’engagement budgétaire qui permet à la Région, pour un projet d’ampleur, de lisser sur plusieurs années les crédits d’engagement nécessaires pour couvrir le montant de la subvention à la restauration. Ce mécanisme reste exceptionnel et ne peut convenir que si les travaux de restauration doivent être planifiés sur plusieurs années, en plusieurs phases. Par ce mécanisme, la Région n’engage pas en une fois des budgets colossaux qui ne seront consommés qu’au fil des années. La cathédrale de Tournai est le premier monument à avoir bénéficié de ce mécanisme et, en effet, plusieurs accords-cadres ont déjà été alloués à la Province, propriétaire, sur base de schémas directeurs.
À ce jour, sur les 34,5 millions d’euros engagés au budget régional, environ 21 millions ont été liquidés pour les travaux, essentiellement liés aux parties romanes. Il reste en fait un budget non liquidé de l’ordre de 13,8 millions dans les enveloppes des accords-cadres. Sans entrer dans les détails techniques des différentes interventions programmées à court et moyen termes, ce montant va être dédié à la poursuite de la restauration des parties romanes, aux travaux d’entretien du chœur gothique afin de le maintenir dans un état sanitaire satisfaisant et aux futures études préalables destinées à aborder la restauration du chœur gothique. A ce stade, il n’existe aucune estimation établie pour cette dernière. C’est le volet le plus complexe de la restauration de la cathédrale. Les études préalables devront aider à définir les options de restauration qui seront adoptées et, dès lors, permettre ensuite d’estimer un montant de travaux.
Par conséquent, lorsqu’on évoque la négociation d’un nouvel accord-cadre, je pense que c’est prématuré, alors que plus de 13 millions d’euros sont encore réservés à la cathédrale dans le budget régional. Cela reste une enveloppe fermée disponible et une partie de ce montant sera utilisé pour bien étudier comment restaurer le chœur. En revanche, je ne peux qu’inviter la Province à commencer à réfléchir à un nouveau schéma directeur. L’Agence wallonne du Patrimoine (AWaP) est à sa disposition pour envisager la programmation future. L’enjeu est de planifier un projet global de restauration de la cathédrale sur le temps long. Il s’agit de poser les lignes directrices d’une vision à 25 ou 30 ans du devenir de la cathédrale et d’anticiper les interventions à venir dans le cadre d’un système de gestion maîtrisé.