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Les incidents entre chasseurs et riverains à Seraing

  • Session : 2024-2025
  • Année : 2025
  • N° : 86 (2024-2025) 1

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  • Question écrite du 29/01/2025
    • de BERNARD Alice
    • à DALCQ Anne-Catherine, Ministre de l'Agriculture et de la Ruralité
    Les 9 octobre et 18 décembre 2024 sur le site du Val Saint-Lambert à Seraing, des chasses privées ont donné lieu à de multiples incidents.

    Des chiens de chasse se sont retrouvés sans supervision à proximité d'habitations, à la fois sur la voie publique et sur un terrain privé sans autorisation du propriétaire (la SPAQuE).

    Le 9 octobre, un sanglier a été mangé vivant par des chiens de chasse et achevé au couteau par un traqueur à moins de 10 mètres des habitations sur le terrain privé de la SPAQuE, donnant lieu à des cris intenses entendus par de nombreux riverains.

    Le 18 décembre, des sangliers ont de nouveau été poursuivis sur le même terrain par des chiens, toujours sans autorisation, avec également de nombreux cris, même si apparemment aucun sanglier n'a été tué cette fois-là sur le terrain.

    Ces chasses ont eu lieu un mercredi après-midi lorsque les enfants sont en congé et davantage susceptibles de fréquenter les bois en famille ou l'agora sportive située à 50 m du terrain de la SPAQuE. Des traqueurs, des chasseurs et des chiens ont été filmés, observés à moins de 5 mètres des habitations, avec des fusils. C'est absolument inacceptable et on comprend complètement que les riverains se sentent en danger.

    Ces faits nous semblent une atteinte grave au bien-être animal, au respect des règles de chasse et aux droits à la sécurité et à la quiétude des riverains.

    Mme la Ministre a-t-elle eu écho de ces incidents ?

    Est-il exact que le DNF a donné son autorisation pour aller sur la parcelle de la SPAQuE alors que celle-ci n'avait pas donné son autorisation ?

    De quels moyens le DNF dispose-t-il pour contrôler le respect de toutes les règles de chasse ?

    Quelles réponses concrètes Mme la Ministre envisage-t-elle pour permettre une coexistence plus harmonieuse entre les activités de chasse et la tranquillité de vie des habitants proches de ces zones ?
  • Réponse du 17/02/2025
    • de DALCQ Anne-Catherine
    Avec la croissance des populations de sangliers observée ces dernières années, il est désormais courant d’en rencontrer dans les zones urbaines et périurbaines où ils représentent un danger pour la sécurité des biens et personnes.

    Le Département de la Nature et des Forêts a délivré une autorisation de destruction à la Ville de Seraing pour raisons de sécurité publique. Les mesures de destructions sont mises en œuvre par une équipe sur les sites non chassés ou non chassables de la commune. La battue avec chiens est une des mesures qui est autorisée légalement dans le cadre de ces destructions.

    Ces mesures visant à limiter l’extension des populations dans les zones périurbaines, la proximité avec les zones habitées est donc plus grande que pour des battues classiques qui se déroulent en forêt. Dans les deux cas, des règles de sécurité strictes sont d’application. Bien que la réglementation actuelle ne l’interdise pas, je comprends qu’une action de chasse à proximité d’habitation puisse susciter de l’émoi chez les riverains.

    En date du 9 octobre 2024, dans le cadre d’une opération de destruction autorisée, le chasseur a parcouru le terrain de la SPAQuE pensant de bonne foi qu’il opérait sur un site de la SPI+ qui avait marqué son accord. La SPAQuE a indiqué avoir bien compris le problème et ne formule pas de grief à l’encontre du chasseur.

    Les milieux où se réfugient les sangliers ne sont pas toujours accessibles aux traqueurs et les chiens sont souvent nécessaires pour débusquer le gibier. Dans un tel cas de figure, il est fréquent que les chiens soient en contact direct avec un sanglier. L’achèvement opéré par le traqueur visait à abréger les souffrances de l’animal blessé.
    Les chiens sont présents pour aider à débusquer le gibier, vu les risques de blessures de part et d’autre, les contacts directs sont évités dans la mesure du possible. Que ce soit lors des formations ou à travers les questions de l’examen de chasse, une attention particulière est accordée à l’éthique de la chasse. Une charte a également été élaborée par plusieurs associations de chasseurs pour sensibiliser ces derniers aux actions à entreprendre pour une chasse plus respectueuse. Parmi ces actions, on trouve : éviter la souffrance des animaux, améliorer la précision de son tir, rechercher le gibier blessé, respecter le gibier, etc.

    Le 18 décembre, la traque ne s’est pas déroulée sur le terrain de la SPAQuE, le chasseur a rempli son obligation de rechercher tout gibier blessé et a suivi celui-ci sur un terrain voisin.

    En raison des vives tensions qu’ont suscitées ces opérations entre les riverains et les chasseurs, afin d’éviter tout heurt, le DNF de Liège a demandé que les actions de destruction soient suspendues sur la zone et que des opérations de défrichement soient menées par la SPAQuE sur son terrain afin d’en limiter l’attrait pour le gibier.