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La prévention contre le cancer de la prostate

  • Session : 2024-2025
  • Année : 2025
  • N° : 173 (2024-2025) 1

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  • Question écrite du 14/02/2025
    • de FIEVET Hervé
    • à COPPIETERS Yves, Ministre de la Santé, de l'Environnement, des Solidarités et de l'Economie sociale
    Si l'on en croit les chiffres, le cancer de la prostate est actuellement le cancer le plus répandu en Belgique. En effet, avec près de 12  000 cas en 2021, ce cancer fait environ 33 nouveaux cas par jour.

    Bien que certains cas de ce cancer ne demandent pas d'intervention, mais seulement une observation, d'autres nécessitent par contre de la chirurgie ou de la radiothérapie.

    L'hôpital André Vésale situé à Montigny-le-Tilleul est d'ailleurs un centre de référence pour la « curiethérapie » dans le cadre des traitements contre le cancer de la prostate.

    Il s'agit d'une technique mini-invasive qui va aller irradier les tumeurs de manière locale. Cette thérapie convient en particulier pour les cancers diagnostiqués tôt et elle représente de nombreux avantages tels qu'un risque plus faible d'avoir des impacts sur les autres organes ou la conservation des fonctions urinaires et sexuelles.

    Le recours à cette thérapie peu invasive étant conditionné à une découverte rapide du cancer, j'ai plusieurs questions à ce sujet.

    Qu'est-ce qui est actuellement mis en place en matière de prévention contre le cancer de la prostate en Wallonie ?

    Dans sa Déclaration de politique régionale, le Gouvernement prévoit que : « les stratégies de prévention seront également renforcées, aussi bien en augmentant les moyens qu'en revoyant les dispositifs actuels afin de mieux prévenir les maladies cardiovasculaires, cancers, diabètes et autres maladies chroniques (…) ».

    M. le Ministre travaille-t-il sur des ajustements en la matière ?

    Quels sont les bons gestes à adopter pour permettre de déceler un cancer de la prostate le plus tôt possible ? 

    Où et comment les citoyens peuvent-ils retrouver ces informations ?
  • Réponse du 24/02/2025
    • de COPPIETERS Yves
    Actuellement, il n’y a pas de campagne de dépistage systématique du cancer de la prostate en Wallonie.

    En effet, le dépistage repose sur un examen clinique combinant, outre le recensement des symptômes présentés, la palpation de la prostate par toucher rectal et une analyse sanguine (taux de PSA – antigène spécifique de la prostate) permettant de détecter ce cancer bien avant l’apparition des premiers symptômes. Un taux de PSA augmenté peut indiquer un cancer de la prostate, mais a souvent une autre cause, telle qu’une inflammation ou une hypertrophie bénigne de la prostate.

    Il est dès lors déconseillé d’effectuer un dépistage systématique du cancer de la prostate chez les hommes âgés qui ne présentent pas de symptômes. Chez les hommes de 50 ans et plus, asymptomatiques et sans antécédents familiaux, il n’existe d’ailleurs actuellement aucun argument décisif justifiant d’encourager ou de déconseiller le dépistage annuel. De plus, les avantages d’un dépistage précoce restent marginaux par rapport à ses inconvénients.

    Dans un contexte où le dépistage précoce n’est pas encouragé, il apparaît que les contacts avec les médecins s’avèrent donc décisifs. Si le patient est pris en charge suffisamment à temps, les chances de guérison sont importantes.

    Le traitement le plus adapté sera appliqué en fonction de l’âge, du stade et de l’étendue du cancer. De la surveillance active ou vigilante avec ou sans contrôle régulier des valeurs sanguines, toucher rectal et autres examens complémentaires, à l’ablation chirurgicale de la prostate en passant par la radiothérapie externe ou interne de la prostate, les traitements à appliquer sont à adapter au contexte spécifique.

    En Wallonie, les actions de prévention du cancer de la prostate s’inscrivent dans la Programmation en matière de promotion de la santé et visent à promouvoir un mode de vie saine. La lutte contre le tabagisme, la prévention de l’obésité et la promotion d’une alimentation saine et de l’activité physique se partagent un axe entier de cette Programmation. La population wallonne est ainsi sensibilisée aux conséquences générales de ces facteurs de risque, et surtout aux bénéfices à adopter un mode de vie plus sain par une alimentation saine, l’absence de consommation de cigarettes ou de produits dérivés du tabac, l’activité physique régulière. Ce sont les opérateurs agréés en promotion de la santé qui mènent ces actions.

    Le site « infosante.be » permet à tout un chacun d’avoir un accès aux informations scientifiques de santé, en ce compris sur le cancer de la prostate. De plus, le site référence également d’autres sources scientifiques complémentaires et sûres pour le citoyen.

    Enfin, avant de renforcer un axe plutôt qu’un autre par les moyens complémentaires apportés à la promotion de la santé, il est nécessaire d’obtenir une évaluation solide de l’actuelle Programmation PPS. Celle-ci est attendue pour le mois d’octobre de cette année. Elle devrait nous permettre d’identifier les problématiques sur lesquelles investir davantage. Par ailleurs, elle constituera les bases de la prochaine programmation. Il va sans dire qu’un renforcement des comportements favorables à la santé semble primordial. Ce sont les fondamentaux d’une vie en bonne santé.