Les dégradations dans la lande de Streupas à Liège
Session : 2024-2025
Année : 2025
N° : 112 (2024-2025) 1
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Question écrite du 17/02/2025
de GARDIER Charles
à DALCQ Anne-Catherine, Ministre de l'Agriculture et de la Ruralité
Début mars, l'ULiège décidait d'installer des vaches Highland dans la lande de Streupas, au Sart Tilman. L'objectif est préserver, en broutant la végétation envahissante, cette réserve naturelle qui abrite un biotope qu'on ne retrouve qu'en Amérique du Sud et… dans le triangle Liège-Maastricht-Aix.
Il a évidemment fallu clôturer l'endroit et trois semaines à peine après leur pose, les clôtures avaient donc été sectionnées une première fois. Cela fut de nouveau le cas quelques jours plus tard.
Comment serait-il possible d'éviter ce genre de dégradations ?
Quelle collaboration est menée entre le Service public de Wallonie et l'ULiège ?
Des systèmes dissuasifs sont-ils prévus ?
Réponse du 27/02/2025
de DALCQ Anne-Catherine
La lande de Streupas n’est pas un parc public, comme certains pourraient le penser en raison de l’accès jusqu’ici autorisé. Il s’agit d’une réserve naturelle située sur un domaine privé appartenant à l’Université de Liège.
Cette zone présente un intérêt biologique majeur, avec sa lande à bruyère, sa lande herbeuse et sa pelouse calaminaire. Elle abrite également une faune diversifiée, notamment certaines espèces d’oiseaux nichant au sol, comme l’alouette lulu.
Depuis 1988, avec le soutien de la Région wallonne, l’ULiège a entrepris la restauration de la mosaïque de landes à bruyère, de pelouses calaminaires et de prairies maigres de la lande de Streupas.
Début 2024, dans le cadre de la fiche 112 du Plan de Relance de la Wallonie, le DNF a financé l’installation de clôtures afin de réintroduire le pâturage bovin pour restaurer les habitats.
Ce projet a été mené en collaboration avec l’ULiège, la Faculté de Médecine vétérinaire, la ferme expérimentale et Natagriwal. Le DNF et la ferme expérimentale prévoient d’étendre cette collaboration à d’autres sites forestiers ou réserves naturelles domaniales où des travaux de restauration permettront d’introduire un pâturage bovin et/ou ovin.
L’Université assure également un suivi de la gestion, notamment par des inventaires des espèces faunistiques. Un suivi réalisé en 2024 a par exemple montré une augmentation du nombre de couples nicheurs d’oiseaux typiques des milieux ouverts depuis l’introduction du pâturage. D’autres suivis seront nécessaires pour évaluer l’impact de cette nouvelle gestion sur les habitats et les espèces.
Concernant la gestion quotidienne, elle relève de la responsabilité de l’ULiège, et non du DNF.
Cependant, des personnes manifestent leur mécontentement face à la clôture de cet espace. Après de premiers actes de vandalisme en mars 2024 (fils barbelés sectionnés) dans la lande de Streupas, quatre vaches de race Highland avaient été mises en pâture durant l’été, après la réparation de la clôture.
Or, le week-end du 21 janvier, la Cellule d’Appui à la Recherche et à l’Enseignement – Ferme pédagogique et expérimentale (CARE-FePex) de l’Université de Liège a signalé de nouvelles dégradations. L’enquête est en cours, l’ULiège ayant porté plainte.
Ces actes de vandalisme, consistant à couper délibérément les fils des clôtures nouvellement installées, sont d’un grand irrespect pour ceux qui se sont investis dans la préservation de la réserve naturelle du Sart-Tilman.
Cela gaspille des ressources financières publiques précieuses. De plus, ces actes irresponsables compromettent sérieusement le projet de restauration environnementale et menacent le bien-être du troupeau, essentiel à cette entreprise de préservation.
L’administration et l’ULiège réfléchissent activement à des solutions et mesures dissuasives pour limiter les actes de vandalisme.
Finalement, je tiens à remercier le cantonnement de Liège ainsi que l’Université de Liège pour leurs actions en matière de préservation de la nature et de restauration. Des projets tels que la conservation et la mise en valeur de cette lande sont essentiels pour atteindre nos objectifs.