à COPPIETERS Yves, Ministre de la Santé, de l'Environnement, des Solidarités et de l'Economie sociale
Le suicide est devenu la première cause de mortalité chez les jeunes wallons (15-44 ans), représentant 27 % des décès. Ce fléau dépasse les accidents de la route, le cancer ou l'alcoolisme.
Des initiatives existent, comme « Un pass dans l'impasse », qui soutiennent les personnes en détresse depuis plus de 50 ans. La pandémie de Covid-19 a accentué l'isolement des jeunes, fragilisant leur santé mentale, un phénomène aggravé par les réseaux sociaux. Pour les familles des victimes, la prévention reste insuffisante. Il est urgent d'intégrer cette problématique dans l'espace public, au travail, les organisations de jeunesse et les écoles afin d'encourager le dialogue.
La ministre de la Jeunesse, Valérie Lescrenier, a annoncé au micro de Bel RTL la mise en place d'un plan d'action en santé mentale.
M. le Ministre a-t-il connaissance de ce plan ?
A-t-il été consulté en tant que ministre de la Santé ? Avec les collègues du Gouvernement en Fédération Wallonie-Bruxelles et du Fédéral ?
Un financement adéquat, la diffusion de campagnes médiatiques co-construites, l'amélioration de l'accès aux structures d'aide, l'évaluation des besoins par province pour une prise en charge optimale, l'accès plus aisé aux données statistiques sur le suicide sont-ils prévus ?
Une approche coordonnée et adaptée aux réalités régionales pour mieux lutter contre ce drame est indispensable.
Réponse du 07/04/2025
de COPPIETERS Yves
Le plan d’action dont l’honorable membre parle est le Plan stratégique en santé mentale. Ce plan est prévu à la suite du décret santé mentale adopté le 10 janvier 2024. Ce plan devra prévoir une analyse de l’état de la santé mentale de la population assortie d'une analyse des facteurs d'inégalité sociale de santé, il fixera les objectifs de santé à atteindre, guidera les actions et les stratégies à mettre en œuvre.
Le plan précisera les thématiques, les objectifs stratégiques, les publics cibles et les milieux de vie prioritaires en santé mentale. Il contiendra également les objectifs transversaux à suivre pour l'ensemble des thématiques, des objectifs, des publics et des milieux de vie prioritaires.
Ce plan en santé mentale sera construit de façon à prévoir des collaborations avec les autres niveaux de pouvoir et les autres compétences.
En effet, la santé mentale d’un individu est influencée par une multitude de facteurs, qui sont individuels ou collectifs. Ces facteurs comprennent entre autres des facteurs sociaux, économiques et sociétaux tels que le soutien social, les inégalités sociales, l’accès à la nature, le sentiment de sécurité, la stigmatisation, l’existence en suffisance de services sociaux, les infrastructures … Les déterminants de la santé mentale sont donc également en lien avec les matières gérés par les différents ministres. À cet effet, les contacts avec les ministres wallons et de la Fédération Wallonie-Bruxelles sont déjà en cours dans une perspective de « santé mentale dans toutes les politiques ».
Si le contenu du plan reste à construire, il parait évident que le suicide fera partie des thématiques et que les jeunes seront un des publics prioritaires. Un processus participatif est prévu pour l’écriture de ce plan.