La pénurie de médecins généralistes dans l’arrondissement de Mons-Borinage
Session : 2024-2025
Année : 2025
N° : 223 (2024-2025) 1
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Question écrite du 19/03/2025
de SOUPART Guillaume
à COPPIETERS Yves, Ministre de la Santé, de l'Environnement, des Solidarités et de l'Economie sociale
La pénurie de médecins généralistes dans l'arrondissement de Mons-Borinage, et plus particulièrement dans certaines communes comme Lens et Quaregnon, devient une préoccupation croissante. Les derniers chiffres publiés montrent que plusieurs communes sont en situation critique, avec un nombre de médecins largement inférieur à la moyenne régionale.
Selon une étude récente, une commune est considérée en pénurie lorsqu'elle compte moins de 90 médecins pour 100 000 habitants, voire moins de 50 médecins dans les cas les plus graves. Or, certaines communes de Mons-Borinage affichent des ratios bien en deçà de ces seuils, rendant l'accès aux soins de première ligne de plus en plus difficile. Certaines personnes doivent parfois aller dans les communes voisines pour trouver un médecin généraliste.
Pourtant, pour pallier cette difficulté, le fond d'impulsion de la médecine générale a déjà lancé des primes afin d'inciter les médecins à s'installer dans la région. Les montants accordés s'étendent de 20 000 jusqu'à 25 000 euros pour les zones les plus sévèrement touchées.
M. le Ministre pourrait-il nous dire quelles autres actions concrètes sont mises en place pour lutter contre cette pénurie de médecins généralistes dans les zones les plus touchées ?
Quelles mesures incitatives peuvent être prises pour favoriser l'installation de nouveaux médecins dans ces communes en difficulté ?
Comment compte-t-il assurer un accès équitable aux soins de santé pour l'ensemble des citoyens, en particulier dans les zones rurales et les bassins de vie sous-dotés en professionnels de santé ?
D’emblée, je me permets de rappeler que de nombreux dispositifs d’aide à la pratique de la médecine générale en Wallonie existent déjà.
J’évoquerais pour commencer le dispositif Impulseo qui depuis fin 2014 est une compétence des entités fédérées à la suite de la 6e réforme de l’État. Le dispositif comprend trois axes d’intervention : une prime à l’installation des médecins dans des zones en pénurie, un soutien financier dans le cadre de la rémunération de collaborateurs administratifs des praticiens et une intervention dans les frais de télésecrétariat pour les médecins ou groupement de médecins utilisant ce principe.
Mais le dispositif Impulseo n’est pas le seul outil existant pour favoriser l’installation de nouveaux médecins en zones de pénurie.
Un autre levier est relatif à l’agrément de nouvelles associations de santé intégrée (ASI) et le soutien de ces infrastructures par le fonds Feader. Le Gouvernement a, à cet égard, validé l’inscription des ASI dans la nouvelle programmation 2023-2027 et compte lancer un nouvel appel à projets incessamment dans ce cadre. Cela permettra à des ASI situées en zone rurale ou semi-rurale de bénéficier de subventions liées à des investissements mobiliers et immobiliers.
En 2025, nous collaborons avec plus de 100 ASI agréées (113 pour être précis) alors qu’elles n’étaient que 49 en 2014.
Les communes situées en zone rurale ont pu également bénéficier d’une aide spécifique du Gouvernement wallon via un appel à projets lancé en 2016, pour aider les jeunes médecins à s'installer dans les zones rurales, et dont la concrétisation a été finalisée l’année dernière. Ce dossier a été suivi spécifiquement par ma collègue en charge de la ruralité.
Finalement, 32 projets ont été sélectionnés et ce sont 22 communes qui ont pu être aidées pour l'ouverture de 20 nouveaux cabinets.
Ce faisant, le Gouvernement espère ainsi lutter contre l'absence d'offre médicale de proximité et de première ligne tout en garantissant un accès équitable aux soins de santé.
C’est pour cela que j’ai demandé de relancer le GT relatif à l’avenir de la médecine générale en Wallonie en y invitant tous les protagonistes concernés afin de mettre en place un dispositif cohérent en lien avec la réalité de la pratique de médecine générale et les besoins de la population.
Toutefois, comme je l’ai déjà évoqué à maintes reprises, la pénurie de médecins généralistes est une menace multifactorielle qu’il faut attaquer simultanément sur plusieurs fronts pour être à même de pouvoir garantir à chaque citoyen le droit de bénéficier de soins de santé adaptés, quel que soit son lieu de résidence. Et cela dans le cadre de compétences partagées entre la Wallonie, la FWB et le Fédéral.
Enfin, en ce qui concerne spécifiquement les chiffres pour la région de Mons-Borinage, voici les chiffres du dernier cadastre de l’AViQ voir annexe.