La prolifération des bernaches du Canada en Wallonie
- Session : 2024-2025
- Année : 2025
- N° : 155 (2024-2025) 1
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Question écrite du 02/04/2025
- de EVRARD Yves
- à DALCQ Anne-Catherine, Ministre de l'Agriculture et de la Ruralité
Les nuisances engendrées par ces oiseaux ne se limitent pas à la faune aviaire. Leur présence compromet la régénération de la flore, entraînant la dégradation des berges et des milieux humides, favorisant également l'érosion des sols par piétinement. Certaines zones aquatiques subissent également une pollution accrue. Du côté des agriculteurs, les bernaches causent des dommages aux cultures et aux champs, notamment en raison des plumes qu'elles dispersent en grande quantité lors des périodes de mue. De plus, en période de nidification, ces oiseaux peuvent adopter un comportement agressif, représentant un risque pour les promeneurs.
Face à cette situation, le Département Nature et Forêt (DNF) a déployé plusieurs initiatives pour freiner l'expansion de l'espèce en éliminant les œufs sans affecter les adultes ni les jeunes. Toutefois, étant donné la longévité des bernaches, qui peuvent vivre jusqu'à 20 ans, et l'ampleur de leur population, des mesures plus drastiques s'imposent.
Dans ce cadre, Mme la Ministre pourrait-elle me donner des précisions sur la réglementation en vigueur concernant la chasse aux bernaches en Wallonie ?
Pourrait-elle m'indiquer quelles sont les périodes et conditions dans lesquelles la chasse aux bernaches est autorisée ?
Par ailleurs, existe-t-il des mesures spécifiques envisagées pour limiter leur prolifération et protéger les milieux naturels ?
Réponse du 22/04/2025
- de DALCQ Anne-Catherine
Les statistiques de chasse des conseils cynégétiques wallons, compilées par le DEMNA, montrent une forte augmentation du nombre de bernaches chassées entre 2006 et 2015. En 2006, moins de 200 individus étaient prélevés, tandis qu’en 2015, ce nombre a presque atteint les 1 000 individus. Depuis 2016, une stabilisation des prélèvements est observée, avec un prélèvement légèrement supérieur à 1 000 individus chaque année.
La gestion de cette espèce par la chasse peut se révéler complexe, notamment en raison de sa présence marquée dans les zones urbaines et périurbaines, ce qui rend parfois difficile l’exercice de la chasse dans ces secteurs pour des raisons de sécurité.
Outre la chasse, des possibilités de destruction existent, sous réserve d’une autorisation spécifique délivrée par le Département de la nature et des forêts (DNF). En 2024, des autorisations de destructions ont été accordées pour 1 762 individus.
Afin de mieux contrôler la population de bernaches et réduire les nuisances, plusieurs mesures ont été mises en place par le DNF. Parmi celles-ci, le perçage des œufs dans les nids présents sur les îles de Meuse, une méthode permettant de limiter le nombre de jeunes oiseaux. L’objectif est d’éviter une nouvelle ponte, en laissant les adultes couver des œufs qui ne sont plus viables.
Par ailleurs, des actions de sensibilisation sont menées en collaboration avec des partenaires tels que les contrats de rivière, incluant notamment la pose de panneaux explicatifs pour informer le public sur les raisons pour lesquelles il est déconseillé de nourrir les bernaches, afin d'éviter de favoriser leur prolifération.
Le DNF continue de suivre de près l’évolution de la population de bernache du Canada et reste mobilisé pour concilier la gestion de l’espèce avec les impératifs de biodiversité et les attentes des usagers du territoire.