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La fusion des invests wallons

  • Session : 2024-2025
  • Année : 2025
  • N° : 197 (2024-2025) 1

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  • Question écrite du 16/04/2025
    • de MAUEL Christine
    • à JEHOLET Pierre-Yves, Ministre de l'Economie, de l'Industrie, du Numérique, de l'Emploi et de la Formation
    Dans sa Déclaration de politique régionale (DPR), le Gouvernement wallon exprime sa volonté de rationaliser et de réduire le nombre d'organismes d'investissements publics en Wallonie. Ces structures, créées dans les années 1980 pour soutenir les PME locales face à la désindustrialisation, sont financées par des capitaux publics et majoritairement privés. Du côté public, leur financement provient principalement de Wallonie Entreprendre, qui a déjà été restructurée lors de la dernière législature.

    La rationalisation envisagée vise à supprimer ou fusionner les structures redondantes ou sans réelle valeur ajoutée, et à redéfinir les missions des invests pour éviter les dérives par rapport à leurs objectifs initiaux. Actuellement au nombre de neuf, ces invests pourraient être réduits à quatre ou cinq, avec une spécialisation accrue en fonction des territoires.

    Lors d'un entretien avec la directrice générale de « Ostbelgieninvest », plusieurs points cruciaux concernant la réorganisation des investissements publics en Wallonie ont été abordés. Notamment, des inquiétudes persistent quant à l'impact de cette restructuration sur les projets soutenus par Ostbelgieninvest.

    La perte potentielle de compétences locales et de connaissances spécialisées pourrait affecter des secteurs clés de la Communauté germanophone, qui abrite de nombreuses petites entreprises et entreprises familiales, notamment dans le secteur de la construction et métallurgique. Ces entreprises pourraient plus difficilement bénéficier des financements et de l'accompagnement des invests wallons en cas de fusion, en raison de la diversité et des différences d'offre industrielles entre les deux entités.

    De plus, la spécificité linguistique germanophone doit être prise en compte. Les entreprises germanophones ayant le droit de recevoir des conseils en langue allemande, Ostbelgieninvest, dont les employés font également partie de différents conseils d'administration, joue un rôle crucial en faisant le pont entre les entreprises germanophones et les différentes entités du pays.

    Cela s'applique également à l'analyse des bilans, des budgets, des différents contrats ainsi que des business plans en général qui servent de base afin de financer un projet et d'assurer un bon accompagnement au sein des conseils d'administration des entreprises. Il est crucial de maintenir un organe wallon en langue allemande.

    En outre, la question de l'investissement interrégionale a été soulevée lors de cet entretien. Ostbelgieninvest étant également actif au Luxembourg et dans d'autres régions voisines, des exemples montrent que l'investissement dans des entreprises de l'autre côté de la frontière avec un impact économique sur le territoire de la Région wallonne porte ses fruits et est donc important, en raison des retombées financières qu'elles ont sur notre région. Il est donc essentiel de veiller à ce que ces activités transfrontalières soient bien gérées et maintenues pour assurer une efficacité optimale.

    Existe-t-il un calendrier précis pour la potentielle fusion des invests wallons ?
    Si oui, nous dirigeons-nous vers un système à cinq invests (4 + 1 en Communauté germanophone) ?

    De plus, comment M. le Ministre envisage-t-il de soutenir et développer les entreprises d'investissement à l'avenir et d'améliorer leur efficacité ?
  • Réponse du 12/05/2025
    • de JEHOLET Pierre-Yves
    Chacun des neuf invests wallons a été reçu individuellement par mon cabinet afin de procéder à un état des lieux de chacun, sur le plan stratégique, financier, commercial, et cetera.

    Il ressort de ces entretiens que dès 2025, nous pouvons mettre fin au versement d’avance à destination des invests. C’est une évolution substantielle qui permet d’économiser 30 millions d’euros annuellement dans le budget wallon, sans nuire à la dynamique d’investissement de ces sociétés mixtes public-privé qui, au fil du temps, ont consolidé leur assise financière au gré de leurs opérations d’investissement et de placement.

    Pour certains invests, cette nouvelle donne impliquera d’attirer des moyens nouveaux, éventuellement via de nouveaux actionnaires.

    La suite du travail consistera à améliorer la relation entre les invests et Wallonie Entreprendre (WE), via les conventions qui lient chacun des invests à WE. Ces conventions déterminent des volets importants du fonctionnement des invests, comme l’articulation entre WE et l’invest pour l’analyse des dossiers, la rémunération du capital, ou la rémunération des avances consenties par la Wallonie puis par WE (intérêts). Une analyse est en cours afin de préparer l’évaluation prévue fin 2025, conformément à ce qui avait été convenu lors du renouvellement des conventions.

    S’agissant d’une éventuelle évolution du nombre d’invests, je serai très attentif à l’analyse de toute proposition en ce sens qui serait présentée par les invests dont le capital est, pour mémoire, détenu majoritairement par les actionnaires privés (à l’exception de Noshaq).