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La prise en charge de la santé mentale des personnes âgées

  • Session : 2024-2025
  • Année : 2025
  • N° : 311 (2024-2025) 1

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  • Question écrite du 23/04/2025
    • de ROBERTY Sabine
    • à COPPIETERS Yves, Ministre de la Santé, de l'Environnement, des Solidarités et de l'Economie sociale
    Avec l'allongement de l'espérance de vie, de plus en plus de personnes vivent plus longtemps. Il est dès lors important de pouvoir assurer une prise en charge adaptée de ce public afin de leur offrir des services de soins et de soins en santé mentale adaptés et accessibles.

    Il me revient de plusieurs acteurs des soins qu'actuellement l'offre de services en santé mentale adaptés aux personnes âgées ne serait pas suffisante. Ainsi, seulement 2% des patients de 65 ans et plus seraient pris en charge par des services de santé mentale de première ligne.

    Dans une précédente réponse, M. le Ministre évoquait, le futur plan interfédéral de santé mentale qui devra répondre aux attentes en matière d'intégration des aînés dans les dispositifs de santé mentale. Ce plan devrait, toujours selon sa précédente réponse, viser le décloisonnement des secteurs adultes et gériatriques et centrer l'aide sur la situation globale de chaque personne plutôt que sur son âge.

    Quelle est la stratégie de M. le Ministre en matière de santé mentale à destination des personnes de 65 ans et plus ?

    Envisage-t-il des mesures spécifiques pour les personnes résidant dans un hébergement collectif comme une maison de repos ?

    Dans le cadre des futures discussions pour un plan interfédéral de santé mentale que son parti porte, quels seront ses priorités et objectifs pour les aînés wallons ?

    Quelle est l'offre de services de santé mentale destinés aux personnes de 65 ans et plus actuelle ?

    Comment envisage-t-il de renforcer l'offre de services de première ligne en santé mentale, adaptée aux personnes de 65 ans et plus ?
  • Réponse du 12/05/2025
    • de COPPIETERS Yves
    Il est vrai qu’actuellement les personnes de plus de 65 ans se tournent peu vers les services d’aide et de soins en santé mentale. Les 2 % dont l’honorable membre fait mention concernent l’étude sur l’utilisation du dispositif des psychologues de première ligne spécifiquement. Ce chiffre est une bonne indication de la problématique du manque de consommation des services d’aide et de soins par les personnes âgées.

    L’offre en santé mentale est composée d’une offre non spécifique aux personnes âgées, dont les services de santé mentale et les psychologues de première ligne, ainsi qu’une offre spécifique via les initiatives spécifiques organisées par quelques services de santé mentale. En effet, il existe 4 initiatives spécifiques, rattachées à des services de santé mentale, dédiées aux personnes âgées. Elles sont situées à Herstal, Louvain-La-Neuve, Namur et Malmedy et couvrent de nombreuses communes.

    Plusieurs facteurs peuvent être identifiés pour expliquer le faible taux d’utilisation des services par les personnes âgées. Les facteurs sont liés tant aux professionnels des soins de santé (connaissances cliniques, âgisme ...) qu’aux personnes âgées elles-mêmes (reconnaissance du besoin d’aide psychologique plus difficile, générations faisant peu appel à ce type de soins). Il y a la question de la mobilité des personnes âgées et de l’offre insuffisante se déplaçant à domicile. D’autres facteurs sociétaux peuvent être identifiés : l’âgisme, des facteurs institutionnels tels que le manque de formations spécifiques des professionnels et le manque de communications à ce sujet, le fonctionnement des services.

    Les stratégies possibles sont donc liées à ces facteurs : création de communications, travail autour des stéréotypes et de l’âgisme, formation initiale et en cours de carrière des professionnels, adaptation de l’offre.

    Le renforcement des liens entre le secteur de la santé mentale et celui des ainés est également nécessaire en vue de renforcer les collaborations, tant à domicile que dans le secteur résidentiel.

    Cette dernière stratégie a été développée, depuis la crise covid, au sein des SPAD, les Services psychiatriques d’aide à domicile).

    Pour rappel, en 2025, j’ai obtenu que soit prolongé le financement des mesures urgentes en santé mentale mises en place durant la crise sanitaire. Parmi ces mesures figurait l'extension des missions des SPAD, appelés « SPAD + », aux résidents et travailleurs des maisons de repos et des maisons de repos et de soins wallonnes. Ces dispositifs, répartis en 16 équipes sur l'ensemble du territoire wallon, avaient été renforcés de 48 équivalents temps plein à partir du 1er juin 2020.

    J’ai demandé que l’AViQ fournisse l’évaluation de cette mesure. Les SPAD vont prochainement être conviés à participer à un focus group en vue d’établir la pertinence du maintien de cet appui supplémentaire, en veillant à disposer d’une réponse à destination de la population plus âgée.

    De même, un projet est porté par le CHC de Liège visant à mettre en place un dispositif de santé mentale à destination des personnes âgées : ce projet est actuellement soutenu dans le cadre non réglementé.

    Enfin, l’AViQ mène, grâce au FSE, une initiative visant à inclure une fonction psychologique au sein des maisons de repos. Cette approche devra être évaluée lorsqu’elle sera plus avancée, afin d’en tirer les enseignements pour le mieux-être des résidents.