/

La gestion des risques liés aux PFAS sur les œufs provenant d'élevages privés

  • Session : 2024-2025
  • Année : 2025
  • N° : 349 (2024-2025) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 14/05/2025
    • de DEWEZ Arnaud
    • à COPPIETERS Yves, Ministre de la Santé, de l'Environnement, des Solidarités et de l'Economie sociale
    Dans les colonnes de la DH, les récentes études sur la contamination des œufs de poules domestiques par les PFAS, notamment celles menées aux Pays-Bas, suscitent une grande inquiétude. Ces substances chimiques persistent dans l'environnement et présentent des risques sérieux pour la santé.

    Le Gouvernement a-t-il connaissance de l'ampleur de la contamination par les PFAS dans les œufs domestiques en Wallonie ?

    Quelles mesures sont envisagées pour limiter l'exposition des citoyens aux PFAS via la consommation des œufs domestiques ?

    Quels sont les impacts potentiels de la contamination par les PFAS sur les fruits et légumes cultivés dans nos jardins ?

    M. le Ministre recommande-t-il aux citoyens wallons de faire analyser la présence de PFAS et de métaux lourds dans leur sol, notamment là où leurs poules picorent et où ils cultivent leur potager ?

    Quelles sont les raisons de la dangerosité des œufs provenant des élevages privés par rapport aux autres élevages ?

    Quelles actions de sensibilisation sont prévues pour informer les citoyens des risques liés aux PFAS et des bonnes pratiques à adopter pour réduire l'exposition ?
  • Réponse du 02/06/2025
    • de COPPIETERS Yves
    Le Gouvernement wallon depuis plusieurs mois a pris pleinement la mesure de la présence des PFAS dans tous les compartiments de l’environnement.

    À l’heure actuelle, l’AFSCA est la seule autorité responsable en ce qui concerne la présence des différents contaminants normés dans les aliments, dont dans les œufs produits en vue d’être commercialisés. Des normes existent pour la présence de PFAS dans les œufs. L’AFSCA n’est par contre pas responsable pour ce qui est de la présence de PFAS et de tout autre contaminant dans les œufs autoproduits par des particuliers.

    Dans le cadre des investigations environnementales menées par l’ISSEP au niveau des zones potentiellement contaminées par des PFAS (ZIP), un protocole d’investigation en trois phases a été défini. Ce protocole implique de s’intéresser successivement à la contamination de l’eau puis des sols et enfin des biotes (c’est-à-dire : légumes des potagers et œufs autoproduits).

    Après avoir investigué les eaux, des analyses de sols ont été lancées, en se focalisant sur les zones où de l’eau contaminée a été distribuée dans le passé. La troisième phase impliquant des analyses dans les légumes et les œufs sera initiée pour autant que les analyses de sol aient confirmé un transfert des contaminants de l’eau vers les sols.

    Des prélèvements de sols de potagers et de sols de poulaillers ont déjà été réalisés dans la ZIP de Chièvres au cours du mois de mars 2025 (20 prélèvements). Ces premiers résultats sont en cours de traitement et les citoyens recevront leurs résultats individuels par courrier. Un nouvel appel à volontaires a été relancé auprès des citoyens de Chièvres début avril 2025 et la seconde phase de prélèvements de sols devrait se dérouler à partir du 12 mai 2025. Un rapport global sera établi pour la ZIP de Chièvres après la finalisation des analyses de la seconde vague de prélèvements. Après Chièvres, des prélèvements de sol sont également prévus au niveau de la ZIP de Feluy (Seneffe et Écaussinnes).

    À ce stade, ce ne sont que des sols de poulaillers qui ont été analysés. Il n’y a pas encore eu d’analyses réalisées sur les œufs autoproduits.

    Sans information sur la présence spécifique de PFAS dans les œufs autoproduits, il est difficile de juger de leurs impacts sur la santé.

    La Région a toujours recommandé aux citoyens wallons de faire analyser la présence de contaminants dans le sol de leur potager et éventuellement de leur poulailler.

    Cette analyse ne concerne en routine que les métaux lourds. Elle est possible via le réseau des laboratoires agréés par la Région wallonne. En pratique, ces laboratoires peuvent fournir un dosage des métaux lourds qui atteste de l’état de contamination de chaque parcelle individuelle.

    Pour rappel, dans le cadre du projet SANISOL, la Région avait proposé une contribution financière (correspondant à 50 % du coût) pour encourager les citoyens wallons à réaliser une analyse du sol de leur potager. Sur base des résultats de cette analyse, ils pouvaient recevoir de recommandations individuelles relatives à leurs activités de jardinage via l’outil en ligne SANISOL développé à l’initiative de la Région. La possibilité de bénéficier de cette aide est toutefois terminée à l’heure actuelle.

    Des recommandations générales permettant de limiter l’exposition des poules aux contaminants présents dans les sols (PFAS comme métaux lourds) sont disponibles sur le Portail Environnement-Santé de la Région. Ces recommandations découlent d’une large étude réalisée par Sciensano sur les œufs autoproduits, mais seuls les métaux lourds étaient concernés.

    Les élevages privés impliquent souvent de nourrir les poules au sol, ce qui favorise l’ingestion de particules de terre chargées en contaminants. Les bonnes pratiques encouragées par la Région visent principalement à réduire cette voie d’exposition.

    Une réflexion est menée par mon Administration en vue de préparer une campagne de communication à destination des propriétaires de poulaillers individuels privés. Elle viserait à diffuser de manière plus large les bonnes pratiques en ce domaine.