La situation de la Wallonie et le plan d’action pour atteindre les objectifs fixés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dans le cadre de la tuberculose
Session : 2024-2025
Année : 2025
N° : 409 (2024-2025) 1
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Question écrite du 03/06/2025
de TAQUIN Caroline
à COPPIETERS Yves, Ministre de la Santé, de l'Environnement, des Solidarités et de l'Economie sociale
Selon l'OMS, 1,25 million de personnes sont décédées de la tuberculose en 2023 dont 161 000 présentaient également une infection au VIH.
Elle est la principale cause de mortalité chez ces patients et l'une des principales causes de décès liées à la résistance aux antimicrobiens.
À l'échelle mondiale, elle est redevenue la principale cause de décès due à un seul agent infectieux tandis que la maladie du covid-19 occupait la première place au cours des trois dernières années.
La tuberculose est une maladie bactérienne qui touche le plus souvent les poumons, elle se transmet par voie aérienne, c'est une maladie évitable et dont on peut guérir.
Elle toucherait toutes les régions et tous les âges, en Belgique, il y aurait 870 nouveaux cas par an.
Dans certains pays, le vaccin antituberculeux est administré aux nourrissons ou aux jeunes enfants à titre préventif. Il évite les décès dus à la tuberculose et protège les enfants contre les formes graves de la maladie.
L'OMS déclare également que des tests de diagnostic de qualité sont essentiels à l'efficacité de la prise en charge et de la prévention de la tuberculose.
Quelles sont les mesures préventives à communiquer aux citoyens de manière générale, mais aussi à destination des publics les plus exposés ?
Quels publics cibles ? Qu'en est-il de la vaccination en Wallonie contre cette maladie ?
Qu'en est-il du programme de recherche et d'innovation ?
Stimule-t-on la production, la traduction et la diffusion des connaissances en Wallonie ?
Existe-t-il des outils de diagnostic, des tests pour lutter contre cette maladie infectieuse qui est l'une des plus meurtrières au monde ?
M. le Ministre peut-il expliquer la différence entre tuberculose et tuberculose pharmacorésistante ?
Quel sera son arsenal préventif face à cette maladie, sachant qu'il ne pourra agir seul, mais que son rôle sera déterminant pour atteindre les objectifs fixés et rappelés par l'OMS et le Fonds des affections respiratoires ?
Les téléconsultations ne sont-elles pas aussi un apport important dans la prévention auprès des patients ?
Réponse du 25/06/2025
de COPPIETERS Yves
J’invite l’honorable membre à consulter la réponse apportée à la question orale de Mme la députée Valérie Dejardin le 1er avril 2025 pour les éléments relatifs aux mesures d’information et de sensibilisation mis en place.
La Belgique présente une faible incidence de tuberculose, avec 7,4 cas pour 100 000 habitants en 2024. La transmission dans la population générale est rare, rendant inutile la communication de mesures préventives à l'ensemble des citoyens. Cependant, des groupes à risque, tels que les contacts de patients tuberculeux pulmonaires, les demandeurs d'asile, les détenus et les travailleurs exposés, bénéficient d’un dépistage actif. Les populations précaires, comme les sans-abris, sont également à risque, et la prévention repose sur la sensibilisation des partenaires sociaux.
Le vaccin BCG, bien qu’inefficace pour prévenir la tuberculose pulmonaire, protège contre les formes graves chez les jeunes enfants. Ce vaccin est recommandé dans les pays à haute incidence, mais pas en Belgique.
Des recherches mondiales sont en cours pour développer de nouveaux médicaments pour traiter la tuberculose multirésistante, pour améliorer le diagnostic et concevoir un vaccin plus efficace.
Le FARES diffuse des documents informatifs sur la tuberculose, régulièrement mis à jour et qui intègrent les recommandations internationales (OMS, ECDC).
Le diagnostic repose sur des outils comme l’imagerie médicale, l'examen des crachats au microscope et la culture, qui reste le « gold standard ».
Les antibiogrammes réalisés chez les cas positifs permettent d’identifier les résistances aux médicaments.
La majorité des cas en Belgique sont sensibles aux médicaments de première ligne. Cependant, la tuberculose multirésistante nécessite un traitement plus complexe avec des médicaments de seconde ligne plus coûteux et parfois plus lourds en effets secondaires.
En Belgique, des mesures préventives sont mises en place, dont un système de soins accessible garantissant un diagnostic rapide.
Le dépistage actif est organisé pour les groupes à risque, comme les détenus et les demandeurs de protection internationale, et des actions d’«outreach» sont menées dans les populations précaires pour limiter les épidémies.
Chaque patient est suivi par un « case manager » pour assurer l'adhérence au traitement, qui peut durer jusqu’à six mois.
L'incidence continue de diminuer en Belgique, bien que lentement, et cette réduction fait partie de la stratégie mondiale de l’OMS « End Tuberculosis », visant à réduire l’incidence de la tuberculose de 80 % d’ici 2030, à réduire les décès de 90 % et à éliminer les coûts pour les ménages touchés.
L’état d’avancement de cette stratégie a d’ailleurs fait l’objet d’un point particulier, lors de la dernière assemblée mondiale de l’OMS, à Genève, en mai : tous les États membres ont évoqué leur progression dans la lutte contre la tuberculose.
Le suivi médical de la tuberculose nécessite un examen clinique approfondi. La téléconsultation peut être utile pour superviser l'adhérence au traitement grâce à la stratégie DOTS (Directly Observed Treatment), où un agent de santé supervise la prise des médicaments.