La découverte d’éléments d’intérêt archéologique sur le site des Dames Blanches à Namur
- Session : 2025-2026
- Année : 2025
- N° : 24 (2025-2026) 1
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Question écrite du 19/09/2025
- de HAZEE Stéphane
- à LESCRENIER Valérie, Ministre du Tourisme, du Patrimoine et de la Petite enfance
À l'issue de ces investigations, je souhaite revenir sur certaines questions laissées sans réponse et lui poser par ailleurs plusieurs questions complémentaires.
Quelles sont les structures mises au jour ?
Il me revient que des archéologues sont intervenus pour dégager des structures fraîchement endommagées par les aménageurs et que les dégâts paraissent importants. Les structures mises au jour, entre autres plusieurs murs vraisemblablement du couvent, se prolongeraient sous les gravats vers l'intérieur du terrain. L'infraction a-t-elle bien été constatée ?
Les structures archéologiques maçonnées observables depuis la voirie étaient endommagées. Quelles sanctions vont être appliquées ?
Pourquoi l'Agence wallonne du Patrimoine (AWaP) n'a-t-elle fait aucune communication sur cette découverte ?
S'agissait-il bien de l'ancien couvent des Dames Blanches ?
Y avait-il d'autres structures archéologiques antérieures ?
Comment les moyens et les délais nécessaires ont-ils été estimés pour cette opération de fouille ?
Des délais aussi serrés permettent-ils un travail à la mesure du patrimoine mis en péril ?
Les structures visibles depuis la voirie se prolongeaient vers l'intérieur du terrain. Pourquoi ne pas avoir initié d'opération à l'aune de ces honorables vestiges ?
Réponse du 07/10/2025
- de LESCRENIER Valérie
Dans ce délai restreint, l’AWaP a procédé au dégagement et au nettoyage sommaire des vestiges, ainsi qu’à un relevé photogrammétrique par drone. Aucune fouille manuelle n’a pu être réalisée. Les investigations se sont concentrées sur deux zones, à l’est et à l’ouest de l’emprise, cette dernière zone ayant déjà subi des destructions partielles liées aux aménagements en cours.
Les observations ont confirmé l’identification des structures du couvent des Dames Blanches, une communauté de carmélites dinantaises venue s’installer à Namur au Moyen Âge. Le plan classique d’une abbaye s’y retrouve : église orientée, cloître, bâtiments conventuels et dépendances. Ont notamment été observés, des éléments de l’église, une sacristie ou chapelle latérale, ainsi que l’aile occidentale du cloître.
Des indices d’occupations plus anciennes, médiévales et romaines, ont également été relevés, mais sans possibilité de qualification précise.
Concernant les structures endommagées avant l’intervention de l’AWaP, un avertissement a été adressé à la Ville de Namur. C’est suite à cet avertissement, qu’à mon initiative, grâce à la réactivité de l’AWaP et à l’appui logistique de la Ville de Namur, un minimum d’investigations ont pu être menées ces 1er et 2 septembre, afin de préserver, la mémoire de ce site.
Quant à l’absence de communication publique de l’AWaP, elle découle d’un choix de méthode : tant que les investigations restent partielles et que les données scientifiques ne sont pas consolidées, l’Agence privilégie la rigueur et la prudence afin d’éviter toute interprétation hâtive. Une communication sera faite lorsque les résultats pourront être présentés de manière complète, claire et scientifiquement fondée.
Comme déjà dit, dans ce genre de dossier, je plaide pour une concertation renforcée, le plus en amont possible, entre les aménageurs et les services de l’AWaP afin que les projets développés puissent être menés en tenant compte au mieux de leurs impératifs, mais sans pour autant sacrifier le patrimoine archéologique et les données essentielles pour l’histoire des centres urbains, que les fouilles préventives peuvent apporter.