Nous connaissons tous les insuffisances dans l’apprentissage des langues en Région wallonne et, plus largement, en Communauté française. La solution des classes en immersion, bien que marquant indubitablement une avancée significative, n’est cependant pas, à l’heure actuelle, à la portée de tous.
Mon attention a été attirée par une émission diffusée sur Télévesdre le mercredi 31 octobre et commentée dans Le Jour-Le Courrier du 3 novembre. J’ai appris que la Société Balingua, société spadoise, vient de concéder une licence d’exploitation à une société japonaise pour l’application spécifique de la méthode Balingua à un cours d’anglais destiné au public japonais.
J’ai alors décidé d’en savoir plus sur cette méthode belge capable de retenir l’attention de la société japonaise.
J’ai découvert la méthode « Balingua », lancée sur Internet ( www.balingua.com ) en janvier 2007 par René Bastin, Docteur en linguistique, spécialiste internationalement reconnu de l’enseignement des langues, fondateur et directeur des Sociétés CERAN de 1975 à 2000.
M. Bastin présente cette méthode comme une nouvelle approche méthodologique dans l’apprentissage des langues qui offre un changement total de perspective par rapports aux méthodes habituelles, même lorsque celles-ci sont orientées vers l’expression et la communication.
S’appuyant sur les travaux récents en linguistique, neurolinguistique et psycholinguistique, la méthode « Balingua » repose sur le principe suivant : il est non seulement possible, mais également très souhaitable car bien plus efficace, d’apprendre les langues à partir de ce qu’elles ont en commun –les approches classiques soulignent volontairement ou involontairement tout ce qui différencie la langue maternelle de la langue étudiée.
Ce que les langues ont en commun, ce sont les mécanismes neurolinguistiques, constituant un « savoir-faire linguistique » que l’apprenant a développé lors de l’apprentissage de sa langue maternelle. Sans qu’il en ait conscience, le débutant sait donc déjà beaucoup de choses concernant le fonctionnement des langues, savoir sur lequel peut s’appuyer la méthode « Balingua », pour aider l’apprenant à acquérir rapidement les bases (à savoir les structures) de la langue nouvelle : comprendre, parler et construire des phrases –le tout de manière orale.
Spécifiquement orientée vers les débutants, la méthode « Balingua » n’est pas un cours complet tel qu’il en existe actuellement sur le marché, mais un complément de ces méthodes : utilisée avant celles-ci pendant une vingtaine d’heures, la méthode « Balingua » leur donne toute leur efficacité.
A l’aide du site Internet de la société ou de matériel plus traditionnel, plusieurs expériences positives ont déjà été menées et d’autres sont en cours, avec la collaboration de :
- l’ASBL Sima de Verviers, pour la formation à la langue française d’immigrants, et ce, depuis septembre 2006 ; - l’école SFX 1 de Verviers, pour la formation à la langue latine d’élèves de première année secondaire (automne 2006) ; - un professeur privé à Bruxelles, pour la formation à la langue française de deux classes de quinze fonctionnaires de l’UE (2006) ; - plusieurs professeurs de l’enseignement général, technique et professionnel, de la région de Verviers, pour la formation aux langues allemande, anglaise et néerlandaise (année scolaire 2007-2008) : projet d’écoles « pilotes ».
Dès lors, j’aurais voulu savoir si, au vu des résultats concluants et des perspectives que la méthode « Balingua » peut apporter à l’apprentissage des langues, Monsieur le Ministre comptait y prêter une attention particulière et si, dans l’affirmative, il ne serait pas opportun de proposer ce type de méthode comme un préalable aux formations en langue déjà existantes ?
Réponse du 04/01/2008
de TARABELLA Marc
Je remercie l'Honorable Membre pour sa question.
Permettez-moi tout d'abord de me réjouir de l'immense succès que rencontre le « Plan Langue» auprès de nos concitoyens.
Le nombre de questions, y relatives, auxquelles j'ai le plaisir de répondre ne fait que me conforter dans l'idée que cette mesure du Plan Marshall connaît un succès dont personne n'aurait pu envisager la portée.
Mais revenons plus particulièrement à votre interrogation relative à la formule développée par le fondateur d'une célèbre école de langues créée dans la Province de Liège - au sein de laquelle plusieurs de nos collègues députés régionaux, communautaires, fédéraux mais certains aussi membres de la famille royale ont pu suivre l'apprentissage.
Cette méthode fait appel à des mécanismes neurolinguistiques fondamentaux, et repose sur le principe selon lequel «il est possible d'apprendre les langues à partir de ce qu'elles ont en commun, alors que les approches classiques soulignent involontairement tout ce qui différencie la langue maternelle et la langue étudiée ». Elle a été testée pendant près de 4 semaines, par des formateurs du FOREM, au terme desquelles une réunion de débriefing a été organisée.
Ces formateurs ont marqué leur intérêt pour le produit et plus particulièrement pour les parties qui proposent d'une part, une formule de sensibilisation à la langue et d'autre part, des modules de dédramatisation à l'apprentissage d'une nouvelle langue.
Ce produit serait prescrit à toute personne souhaitant suivre un module intensif de niveau débutant (niveau AO selon le cadre commun de référence aux langues) c'est-à-dire pour les apprenants qui n'ont jamais été en contact avec la langue-cible.
Ces modules pourraient être proposés aux stagiaires inscrits dans une formation en langue quelle qu'elle soit dans les formations intensives développées dans le cadre du Plan Marshall mais aussi dans les formations en langue nécessaires à l'apprentissage d'un métier. Je pense par exemple à l'apprentissage du néerlandais et/ou de l'anglais pour les stagiaires « chauffeurs poids lourds ».
Au vu du nombre de centres de formation que cela représente, une étude plus précise sur les possibilités d'implémentation de la méthode d'apprentissage sera menée courant 2008 par le FOREM.