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Convention "Vers une Wallonie sans pauvreté d'ici 2025".

  • Session : 2007-2008
  • Année : 2008
  • N° : 71 (2007-2008) 1

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  • Question écrite du 03/01/2008
    • de COLICIS Ingrid
    • à MAGNETTE Paul, Ministre de la Santé, de l'Action sociale et de l'Egalité des chances

    Le phénomène est connu mais son ampleur préoccupante : personne ne semble aujourd’hui épargné par la dureté du coût de la vie.

    La Wallonie enregistre un taux de pauvreté de 17 % et un tiers des gens qui travaillent sont en situation de pauvreté ; la classe moyenne est en train de disparaître, laissant place à un clivage encore plus marqué entre les riches et les pauvres.

    Depuis sa création en 2003, le Réseau wallon de lutte contre la pauvreté (RWLP), fort de ses 20 associations membres, a initié un travail de terrain titanesque en donnant la parole aux personnes en situation de précarité. Ce qui a permis de mettre en évidence cette imbrication entre de mauvaises conditions de logement, d’emploi et de santé qui maintiennent les personnes et leurs familles en situation de pauvreté.

    Ainsi, un logement trop petit ou mal adapté peut générer des problèmes de santé. Le domicile est l’élément central et essentiel pour accéder aux droits sociaux. La démarche d’une recherche d’emploi est rendue plus difficile lorsque l’on a besoin d’un logement. Une mauvaise santé peut limiter, voire rendre impossible toute insertion professionnelle. Autant de cas de figure qui ne font qu’accroître la fragilité, la mise à l’écart, l’exclusion sociale des gens en situation de précarité.

    En outre, le colloque du RLWP qui s’est tenu en juin 2005 au Parlement wallon y a présenté toute une série de pistes et de propositions concrètes pour lutter contre la pauvreté en agissant sur les trois thématiques, consignées dans un ouvrage : «Accès et exercices des droits en Région wallonne » que les parlementaires wallons présents s’étaient engagés à relayer au mieux. Même si à l’heure actuelle, un manque certain de concrétisation de cette journée de travail est à déplorer.

    Depuis, une convention « Vers une Wallonie sans pauvreté d’ici 2025 » initiée par le réseau a été signée par le Gouvernement wallon en mars 2007 et dont le but est de promouvoir une vision prospective de la lutte contre la pauvreté en Wallonie.

    Pour ce faire, il est, à mon sens, nécessaire que la lutte contre la pauvreté devienne une priorité politique et une matière transversale qui devront dépasser le simple exercice d’une législature. En clair, il faut un engagement politique sur du long terme.

    Dès lors, Monsieur le Ministre compte-t-il explorer les pistes initiées par ledit réseau pour tâcher de lutter contre la pauvreté en Wallonie ?

    Peut-il nous en dire plus également sur la mise en œuvre de cette nouvelle convention qui vise à une Wallonie sans pauvreté d’ici 2025 ?

    Enfin, Monsieur le Ministre ne pense-t-il pas que fixer un cadre d’action global dans un décret permettrait d’acter un engagement politique à long terme du Gouvernement wallon dans cette lutte contre la pauvreté, et ce, quelles que soient la majorité et la législature qui verraient sa mise en oeuvre ?

    La question a toute son importance. A l’occasion de la Journée de refus de la misère du 17 octobre dernier, les acteurs et associations de terrain nous ont redit leur volonté de voir l’action régionale s’inscrire dans la durée.

    C’est aussi dans ce contexte d’action dans la durée que ma question est à replacer.
  • Réponse du 16/01/2008
    • de DONFUT Didier

    Le sujet que l'honorable Membre aborde dans sa question revêt une importance majeure. Nous en avons d'ailleurs discuté plusieurs fois au sein de cette même commission.

    Que l'honorable Membre me permette tout d'abord de rappeler que la solidarité interpersonnelle est fédérale, de même que la plupart de ce qui peut être fait pour prévenir la détérioration du pouvoir d'achat. Nous, à la Région, nous avons surtout les moyens:

    - de créer les conditions pour que les citoyens puissent avoir un emploi(qui reste le meilleur moyen d'assurer sa sécurité d'existence ainsi que celle de sa famille). Je vous rappelle que c'est l'objectif fondamental du Plan Marshall qui, suivant certains indicateurs (dont certains tout récents) commencent réellement à porter ses fruits;

    - de prendre, en matière de lutte contre la pauvreté, des mesures réparatrices. Il s'agit, en quelque sorte, si l'honorable Membre me permet l'expression, de« limiter la casse ».

    L'objectif d'une « Wallonie sans pauvreté d'ici 2025 », doit donc être partagé avec d'autres niveaux de pouvoirs.

    Il est aussi partagé avec l'ensemble des départements wallons puisque, en Région wallonne, la lutte contre la pauvreté est une matière transversale. Elle est coordonnée par le Cabinet du Ministre Président et la DIIS (Direction interdépartementale de l'action sociale).

    En Wallonie, aussi bien les services publics que le réseau associatif sont actifs dans l'accompagnement de la pauvreté. Ainsi durant la période 2003-2006, on a pu assister à l'apparition et à l'organisation du Réseau wallon de lutte contre la pauvreté (RWLP).

    Le RWLP est à l'origine du projet « Vers une Wallonie sans pauvreté d'ici 2025 ». Son but est de proposer des pistes pour réduire à terme et de manière durable la pauvreté en Wallonie. Le Réseau travaille sur trois axes prioritaires : le logement, la santé et l'emploi, en faisant participer au maximum ceux qui vivent la pauvreté et ceux qui les accompagnent.

    Ainsi que l'honorable Membre le rappelle dans sa question, le Réseau wallon de lutte contre la pauvreté a présenté sa démarche auprès du Parlement wallon en juin 2005. Il a aussi publié le livre "Accès et exercice des droits" en juin 2006.

    En mars 2007, une convention pluriannuelle a été signée entre le Gouvernement wallon et le RWLP. Cette convention confie une mission au Réseau et organise son subventionnement. La mission est double :

    - la réalisation d'un état des lieux de la situation de la « pauvreté» en Région wallonne, en collaboration avec d'autres organismes;
    - l'élaboration d'un programme prospectif à réaliser en 2008.

    Un comité d'accompagnement s'est récemment réuni et a acté le travail de qualité poursuivi par le RWLP. Il n'y a pas, dans l'immédiat, de volonté de transformer la convention pluriannuelle qui lie le RWLP et le Gouvernement wallon, en décret. Par contre, cette convention, après évaluation, devra être prolongée en 2009.

    Le subventionnement du RWLP est actuellement assuré par la contribution de six Ministres du Gouvernement wallon. Les principaux contribuants sont le Ministre Marcourt, via l'octroi de points APE et moi-même, à hauteur de 25.000 euros en 2007. Une augmentation de la contribution du département des affaires sociales peut être envisagée en 2008.

    Pour conclure, combattre efficacement la pauvreté nécessite une réelle complémentarité des actions des différents niveaux de pouvoir. Mais, le mieux serait de ne pas avoir de pauvreté en augmentant notre richesse (PIB) et en assurant un meilleur partage de celle-ci.