Etat d'avancement des investigations de la Spaque concernant le Trou Hachez à Soignies.
Session : 2007-2008
Année : 2008
N° : 286 (2007-2008) 1
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Question écrite du 14/04/2008
de PARY-MILLE Florine
à LUTGEN Benoit, Ministre de l'Agriculture, de la Ruralité, de l'Environnement et du Tourisme
L’avancement d’un projet immobilier d’envergure situé à Soignies et qui prévoit la construction de 83 appartements et de 10 habitations individuelles est actuellement bloqué depuis novembre dernier en raison de la proximité du site avec une ancienne décharge, surnommée le « Trou Hachez », fermée depuis plusieurs décennies.
Bien qu’il n’existe, selon les autorités communales, aucun élément, aucun indice qui donnerait à penser que la présence d’habitations à cet endroit soit risquée, les autorités ont voulu pleinement rassurer les riverains et le promoteur immobilier en demandant à la SPAQuE des analyses plus fouillées.
La SPAQuE a dès lors entrepris un inventaire historique, des analyses de sols et de géométrie.
L’inventaire historique de la décharge du Trou Hachez, qui vient d’être finalisé, m’amène à interroger Monsieur le Ministre sur les principaux enseignements que la SPAQuE en a tirés.
Dans quel délai peut-on espérer voir finaliser les analyses de sols et de géométrie ?
Réponse du 08/05/2008
de LUTGEN Benoît
La SPAQuE a réalisé, durant le mois d’octobre 2007, les visites de terrain nécessaires à une première classification du site « Trou Hachez » dans l’inventaire des anciennes décharges.
Après analyse des informations collectées, la décharge du Trou Hachez a reçu une « cote Auditsite » (logiciel de mise en priorité des décharges inventoriées) de 78%, ce qui la faisait figurer en haut dans le classement des décharges à investiguer.
En conséquence, la cellule historique de la SPAQuE a introduit ce site dans son planning d’exécution afin d’en réaliser le bilan historique des activités.
Les enseignements tirés de ce bilan historique sont les suivants :
- la décharge dite du « Trou Hachez » résulte du comblement d’une carrière d’extraction de pierre bleue (petit granit). Cette carrière a été exploitée par les sociétés SA Carrière Hachez-Desmelle et SA Carrière du Thierry-Bail. Outre la carrière, le site d’exploitation comprenait des fours à chaux et des ateliers d’artisans ;
- la période d’activités de la carrière et des fours à chaux s’étale de 1872 à 1925. Il semble que la carrière n’a jamais atteint une profondeur dépassant les quarante mètres (exploitation similaire aux carrières Gauthier Wincqz voisines, selon témoignages) ;
- le remblayage de la carrière semble débuter vers 1940 et n’a jamais fait l’objet d’un permis d’exploiter de la Députation permanente ;
- la commune acquiert le site en 1962. Le remblayage se termine vers 1975. A cette date, une société commerciale acquiert et s’installe sur la zone des fours à chaux. Cette même société achète également en 1977 la zone de l’ancienne carrière et pourrait avoir finalisé la modification de relief ;
- les déchets déversés semblent, selon plusieurs sources, ne pas se limiter aux stricts déchets inertes. En effet, on rapporte des déversements de déchets de verrerie, de déchets privés et ménagers ; une période aurait connu plusieurs épisodes de versage de déchets de nature inconnue par un transporteur immatriculé aux Pays-Bas ;
- en première approche, le volume des déchets a été estimé à quelque 300.000 m³, compte tenu de la superficie de la carrière et de son mode d’exploitation allant en pente douce du niveau naturel vers le front de taille, situé à environ quarante mètres.
Quant à la problématique soulevée par le projet immobilier, la SPAQuE a été invitée par les autorités communales à participer, le 28 novembre dernier, à une réunion de concertation suite aux résultats de l’enquête publique sur la construction d’un ensemble de logements par la société YW Promotions SA.
Lors de cette réunion, la SPAQuE a recommandé au promoteur de réaliser les investigations utiles à juger de l’éventuel impact de l’ancienne décharge sur la zone de son projet. Ces investigations ont été réalisées par le bureau d’études CSD, à charge du promoteur. Les analyses de biogaz réalisées par CSD indiquent une absence de problématique biogaz sur le projet immobilier.
Nonobstant ce constat, compte tenu du classement du site en ordre utile dans l’inventaire, la SPAQuE envisage de réaliser une étude d’orientation afin de disposer de plus amples informations sur cette ancienne décharge.