Action du Gouvernement wallon vis-à-vis des entreprises face au ralentissement de la conjoncture économique.
Session : 2007-2008
Année : 2008
N° : 163 (2007-2008) 1
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Question écrite du 07/05/2008
de DEFRAIGNE Christine
à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, de l'Emploi, du Commerce extérieur et du Patrimoine
L’Union wallonne des entreprises vient de rendre public son dernier baromètre économique qui, et je m’en réjouis, pointe un certain nombre de satisfactions. Le taux de chômage wallon devrait tomber au-dessous des 10 %. Nous sommes tous conscients que c’est encore énorme et je désire connaître les mesures supplémentaires que vous allez mettre en œuvre rapidement pour poursuivre cette politique.
Un ralentissement de la conjoncture économique nécessitera des mesures complémentaires : pourquoi tant d’attentisme ?
En effet, nous sommes confrontés à un infléchissement du rythme d’activité suite aux incertitudes qui pèsent sur l’économie mondiale et européenne. Le risque d’un ralentissement économique plus marqué dans la seconde moitié de 2008 se précise. Je voudrais connaître les chiffres prévisionnels à votre disposition en terme de croissance économique et de nos taux d’exportations entre la première et la deuxième moitié de l’année 2008.
Sur le premier point, les premières estimations publiées par l’Institut des comptes nationaux ne sont pas très encourageantes pour 2006 puisque la croissance du PIB wallon n’atteindrait que 2,1% contre 2,9% pour l’ensemble de la Belgique et 2,8 % pour la zone Euro. Comment Monsieur le Ministre explique-t-il ce différentiel de croissance ? Pourquoi la Wallonie a-t-elle tant de peine à traduire en termes de croissance réelle une reprise momentanée de la croissance dont bénéficie son environnement ? Monsieur le Ministre peut-il déjà nous donner des chiffres pour 2007 ?
Sur la question des exportations, je voudrais connaître les mesures que compte prendre le Gouvernement pour répondre à l’affaiblissement de la demande mondiale et du dollar, deux facteurs qui pénalisent nos exportations. Mon sentiment est qu’au-delà de l’autosatisfaction suite à deux ou trois statistiques encourageantes, il n’a pas de réponse ferme pour soutenir nos exportations vers des marchés qui sont moins dépendants des fluctuations du dollar.
Nous croyons fermement au rôle des entreprises et surtout des PME pour soutenir l’activité économique de notre Région. Nous attendons un discours clair du Gouvernement vers une accélération des réformes dans les 12 derniers mois de cette majorité. C’est pourquoi, nous attendons une politique volontaire et lisible de la part de Monsieur le Ministre.
Réponse du 11/09/2008
de MARCOURT Jean-Claude
Au premier trimestre 2008, la Belgique a encore affiché de bonnes performances économiques. La croissance de l'activité s'est établie à 0,5 % par rapport au trimestre précédent, soit un chiffre comparable à celui du dernier trimestre 2007 et proche du niveau potentiel de croissance de l'économie belge(1). La croissance de l'économie belge est d'autant plus marquante que le contexte mondial n'était pas propice à de telles performances.
En termes d'emplois, les dernières statistiques publiées par le SPF Economie(2) montrent une évolution positive du marché du travail dans les trois régions. Au premier trimestre 2008, 4.450.000 personnes étaient au travail. L'emploi reste donc à son niveau du quatrième trimestre 2007, où 4.443.000 personnes étaient occupées. L'emploi augmente à Bruxelles et en Wallonie tandis que le nombre d'actifs occupés baisse en Flandre.
Pour l'ensemble du pays, le taux de chômage se monte à 7,1%, tout comme au quatrième trimestre 2007. Par rapport au premier trimestre 2007, il est constaté une baisse du taux de chômage de 0,9 %. Le taux d'activité s'élève à 67,3 % contre 67,5 % au trimestre précédent et 67,1 % l'année dernière. Entre le premier trimestre 2007 et le premier trimestre 2008, le taux d'emploi a augmenté dans les trois régions. Le taux de chômage quant à lui a baissé partout.
Plus spécifiquement pour la Région wallonne, on peut constater par rapport au premier trimestre 2007 que le taux d'emploi est 57,8 contre 57,1 %; le taux de chômage est de 9,8 contre 10,7% et le taux d'activité de 64,1 contre 64 %.
Selon Eurostat(3), au cours du deuxième trimestre 2008, le PIB de la zone Euro s'est contracté de 0,2% par rapport au premier trimestre. Au cours du deuxième trimestre, la Belgique a connu un taux de croissance du PIB de 0,3%, nettement au-dessus de la moyenne européenne (-0,2 %), de l'Allemagne (-0,5 %) ou de la France (-0,3 %).
Néanmoins, l'environnement économique mondial est resté perturbé: conséquences prolongées de la crise des «subprimes» et tensions inflationnistes. Cela a conduit de nombreuses institutions à revoir leurs prévisions de croissance. Si on prend aujourd'hui la moyenne des prévisions faites par les instituts de conjoncture, la prévision pour 2008 pour la Belgique est de 1,7%.
Les statistiques régionales actualisées en matière de croissance ne sont pas encore disponibles.
L'économie wallonne est une petite économie fortement ouverte. Elle dépend donc de la situation économique du reste du monde et en premier lieu de l'Union européenne et de ses principaux partenaires. Elle subira donc le ralentissement conjoncturel mondial.
Les analyses de conjoncture restent néanmoins des exercices de prévision à utiliser avec une certaine précaution. Pour rappel, il y a quelques mois de nombreux analystes annonçaient une récession aux Etats-Unis et une croissance soutenue dans la Zone Euro. Force est de constater que ces projections ne se sont pas réalisées. La reprise américaine est donc une nouvelle positive pour nos exportateurs. Par ailleurs, la croissance des pays émergents est restée soutenue et a donc été un facteur de développement de marché pour nos économies.
Loin d'être passif, le Plan Marshall a pour objectif premier de créer un cadre optimal à la création d'activités et d'emplois. En prenant des mesures structurelles importantes (les pôles de compétitivité, la réforme de l'animation économique, le renforcement de la recherche, la réduction de la fiscalité, un investissement important en capital humain, etc.), le gouvernement renforce la solidité de nos entreprises face à la mondialisation et aux aléas conjoncturels.
Au niveau du marché domestique, un élément essentiel aujourd'hui est la confiance des entrepreneurs et des consommateurs. A ce niveau, une solution rapide à la crise fédérale doit être trouvée pour permettre un climat propice à la créativité et l'investissement.
____________________________________________ (1) IRES, Perspectives économiques 2008-2009, Regards Economiques, n°61, Juillet 2008. (2) SPF Economie, Communiqué de presse, 16 juillet 2008 (3) Eurostat, Estimations rapides pour le deuxième trimestre 2008, 14 août 2008