Respect par le MET des prescriptions relatives au fauchage le long des routes et autoroutes pour favoriser la biodiversité.
Session : 2007-2008
Année : 2008
N° : 419 (2007-2008) 1
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Question écrite du 18/09/2008
de PARY-MILLE Florine
à DAERDEN Michel, Ministre du Budget, des Finances et de l'Equipement
Lors d’une précédente question, Monsieur m’avait assuré que la « gestion des dépendances herbacées le long de l’autoroute E411 avait fait l’objet d’une étude-pilote dès 1996 avec pour objectif la conservation de la nature au sens large. Un diagnostic complet de la situation a été établi avec des laboratoires scientifiques afin d‘optimaliser les pratiques (date et fréquence de fauche) avec le souci de préserver la biodiversité ».
Monsieur le Ministre devait d’ailleurs conclure une convention avec le GIREA (Groupe interuniversitaire en écologie appliquée) afin d’évaluer la gestion de ces abords.
Or de nombreux bords de routes et d’autoroutes sont encore fauchés, à pleine hauteur, en période de nidification et parfois les entrepreneurs sous-traitant du MET fauchent la végétation au delà de ce qui est nécessaire et à proximité immédiate des voiries.
Monsieur le Ministre dispose-t-il des résultats de l’évaluation par le GIREA de la gestion des dépendances herbacées le long de l’E411?
Pourquoi ne procède-t-on pas, pour les abords des autres autoroutes wallonnes, comme pour le long de la E411 ? De même, n’est-il pas envisageable de procéder de la sorte le long des routes régionales ?
Le MET informe-t-il les entreprises qui effectuent du travail en sous-traitance pour son compte des prescriptions en matière de fauche tardive favorisant la biodiversité ?
Réponse du 11/05/2009
de DAERDEN Michel
Dans les années nonante et dans un souci de protection de l'environnement, une nouvelle politique en matière de gestion des engazonnements autoroutiers a été envisagée.
Il est apparu rapidement qu'il était irréaliste pour des questions budgétaires et non judicieux pour des questions écologiques de vouloir adopter et généraliser des techniques de fauchage tardif et de ramassage des produits sur l'ensemble des abords du réseau autoroutier de la Région wallonne.
C'est pourquoi, il fut demandé, par convention, au Groupe interuniversitaire de recherche en écologie appliquée (GIREA) d'établir les bases d'une gestion écologique et technico-économique des abords herbacés de l'autoroute hors zone de sécurité (zone nécessaire au dégagement et à la visibilité des éléments de sécurité routière).
L'autoroute E411 fut choisie de commun accord, comme autoroute de référence étant donné sa traversée de plusieurs zones géographiques différentes (Condroz, Famenne, ...). Cette étude a été clôturée en 1999 et a abouti :
1) à la détermination des zones d'intérêt biologique devant faire l'objet d'une gestion écologique particulière. Ces zones sont situées essentiellement dans le tronçon sud de l'autoroute E411 entre Spontin et la frontière luxembourgeoise ;
2) à des recommandations en matière de gestion écologique pouvant comprendre : - le fauchage tardif ; - le ramassage des produits de fauche ; - une périodicité de fauchage différenciée (annuelle, bisannuelle ou trisannuelle).
Ensuite, d'autres conventions du même type ont été passées :
- pour l'autoroute E25 entre les échangeurs 42 (Tilff) et 52 (Mabompré) - étude terminée en 2001 ; - pour l'autoroute E42 entre les cumulées 0.000 (Loncin) et 69.350 (Sambreville) - étude terminée en 2002 ; - pour l'autoroute E19 entre les cumulées 41.000 (Le Roeulx) et 78.000 (Frontière française) - étude terminée en 2002 ; - pour l'autoroute E42 (A27) entre Battice et la frontière allemande - étude terminée en 2008.
Les recommandations de ces études en matière de gestion différenciée des engazonnements ont été intégrées soit directement dans les baux d'entretien des espaces verts (cas de l'autoroute E411 et de l'autoroute E42 pour la Direction des Routes de Namur et de l'autoroute A27 pour la Direction des Routes de Verviers) soit via des chantiers spécifiques (cas de l'autoroute E411 et de l'autoroute E42 des Directions du Luxembourg et de Liège via un marché expérimental géré par la Direction des Aménagements paysagers).
Au bout de huit années de traitement, il est possible de tirer un bilan :
- technique : le fauchage différencié ne pose aucun problème particulier mais nécessite un matériel spécifique, une préparation plus importante et une bonne coordination avec le fauchage usuel ; - économique : le fauchage différencié implique un coût supplémentaire non négligeable lié au ramassage des produits de fauche et à l'échardonnage, coût supplémentaire qui peut être partiellement compensé par un rythme de fauche moins élevé ; - en termes d'image : il faut accepter que les espaces verts ne soient pas entretenus régulièrement.
Seul le bilan écologique n'a pas encore été réalisé car il convient de laisser la nature s'adapter à cette gestion différenciée.
Le réseau autoroutier ne présente pas partout des zones justifiant le fauchage tardif; il en va de même du réseau routier.
Par ailleurs, comme déjà précisé, le fauchage différencié représente un surcoût dont il faut tenir compte. Il est donc indispensable de poursuivre le travail et de repérer préalablement les zones qui sont écologiquement intéressantes oui et qui offrent un haut potentiel en la matière. A terme, ce travail devra également être réalisé en ce qui concerne les routes.
Enfin, les Directions territoriales qui mettent en œuvre les recommandations du GIREA font figurer dans le cahier spécial des charges relatif aux fauchages, les prescriptions du fauchage tardif.