Site de la Société Gralex à Lustin
- Session : 2008-2009
- Année : 2008
- N° : 99 (2008-2009) 1
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Question écrite du 12/11/2008
- de TILLIEUX Eliane
- à ANTOINE André, Ministre du Logement, des Transports et du Développement territorial
Récemment, j'ai interrogé Monsieur le Ministre sur le projet de la Société Gralex de réouverture de la carrière de Lives Bossimé. Sa réponse n’avait pas manqué de trouver un écho particulier dans la presse tant elle suscite encore davantage d’inquiétudes dans le chef des riverains et de nombreuses réactions, y compris des élus locaux, dont notre bourgmestre, ont été entendues. Du moins je l’espère
Aujourd’hui, je souhaiterais évoquer un autre dossier relatif à la Société Gralex et qui mérite quelques éclaircissements.
Chaque année, Gralex produit environ 250.000 tonnes de granulats sur le site de la carrière de Lustin. Cliente, la société Infrabel en acquière environ un cinquième de la production totale du site. La presse cite les chiffres de 40.000 à 70.000 tonnes par an. Ma première question sera de savoir si Monsieur le Ministre peut nous apporter des précisions quant au chiffre exact.
Jusqu’à présent, une partie des granulats de grès achetés par Infrabel étaient transportés par train jusqu’à Ronet. Mais là encore, je souhaiterais des précisions sur le chiffre précis. Gralex dispose d’un quai de chargement et d’un raccordement direct au réseau ferroviaire. Les trains acheminant les granulats vers Ronet, le centre logistique d’Infrabel pour le Namurois, sont constitués d’une dizaine de wagons.
Mais bientôt, ce seront peut-être par la voie de camions que seront acheminés les granulats de Lustin à Ronet jusqu’à présent transportés par voie ferroviaire. Selon les informations parues dans la presse, il serait question de plus de 660 camions par an, soit environ trois par jour de travail. Une idée à l’origine, elle aussi, de nombreuses réactions de nos concitoyens et des autorités locales. Car si l’on en croit le bourgmestre de Profondeville, quelle que soit la route choisie, les riverains de Dave, Jambes, Namur, Profondeville et Floreffe subiraient un dommage non négligeable. Sans parler de l’impact sur l’environnement et sur la sécurité routière.
On nous dit que c’est Infrabel qui remet en question la livraison par trains sous prétexte que faire circuler des trains de seulement dix wagons serait trop coûteux. Poursuivre le transport par la voie ferroviaire nécessiterait, semble-t-il, le double de wagons, mais Gralex indique que la configuration du site ne permettrait pas d’agrandir le quai de chargement.
A l’inverse, d’autres affirmations indiquent que c’est le carrier qui refuse aujourd’hui de livrer par trains. Infrabel affirme ne pas obliger la société à accueillir des trains plus longs. Le problème résiderait plutôt dans le fait qu’un nouveau passage à niveau serait nécessaire dans le cadre du déplacement de la voirie, un déplacement actuellement à l’étude. Et le coût serait à charge de Gralex, raison pour laquelle, selon Infrabel, la Société Gralex privilégierait les camions.
La situation est loin d’être claire. Par conséquent, je souhaiterais que Monsieur le Ministre puisse nous faire part de toutes les précisions en sa possession afin d’y voir plus clair dans ce dossier. Quelles démarches peut-il entreprendre pour que l’impact de l’activité de Gralex à cet endroit soit le plus réduit possible pour chacune des parties, mais aussi pour l’ensemble des riverains concernés.
Réponse du 02/12/2008
- de ANTOINE André
En réponse à la question de l'honorable Membre, j'ai l'honneur de l'informer de ce qui suit :
La carrière de Lustin est une exploitation de grès.
Elle fournit des granulats et du sable pour les couches d'usure des revêtements routiers en asphalte ou en béton, ainsi que du ballast pour le chemin de fer.
Actuellement, 11 personnes travaillent directement sur le site et on estime à environ 27, les emplois indirects liés à l'activité.
Sur base de l'activité des années 2006, 2007 et de janvier à septembre 2008, le volume annuel des ventes s'élève à 280.000 tonnes.
Les expéditions de produits se répartissent comme suit :
- vente par bateaux au départ du quai de Maizeret : 120.000 t/an ;
- vente par camions au départ de la carrière de Lustin : 100.000 t/an ;
- vente au client INFRABEL : 60.000 t/an dont la moitié par camions, l'autre moitié par chemin de fer.
Concernant le déplacement de la R.N. 947, le Service Public de Wallonie (ex-MET) et la S.A. Gralex ont développé un projet de déplacement de la route de manière à respecter une des conditions du permis d'exploiter la carrière d'une part, d'accroître la sécurité des usagers de la voirie d'autre part.
Le tracé futur de la R.N. 947 sera parallèle aux voies ferrées du chemin de fer, ce qui garantira une meilleure visibilité dans le rétrécissement de Tailfer et localisera les activités de la carrière d'un seul côté de la voirie.
Le permis obtenu par le MET en août 2007 prévoit un passage à niveau nécessaire au raccordement ferré.
L'accord entre le MET et Gralex prévoit que le MET sera le maître d'œuvre, Gralex finançant la majorité des travaux.
Actuellement, le Comité d'acquisition d'immeubles finalise les accords entre les propriétaires concernés dans le cadre de l'échange des terrains.
Il en résulte que le déplacement de la R.N. 947 devrait aboutir dans le courant de l'année 2009.
Concernant le chargement des bateaux, la carrière de Lustin, en collaboration avec le Port Autonome de Namur, est occupée à la construction d'un dispositif de chargement bateaux au lieu-dit « Tailfer » à Lustin.
Les travaux d'infrastructure à charge du P.A.N. ont été adjugés à la société TWT. L'ordre de commencer les travaux est attendu dans les prochaines semaines.
Le dispositif de chargement à charge de la carrière est en cours de construction. La mise en service de ce point de chargement des bateaux permettra de supprimer le trafic des camions entre Lustin et Maizeret.
Concernant le chargement par voie ferrée, comme les chiffres l'indiquent, INFRABEL est, pour la carrière, un client important.
Le seul client de la carrière de Lustin par voie ferrée est INFRABEL Achats. Les contrats passés entre INFRABEL et la carrière se font par appel d'offres.
INFRABEL Achats souhaite pouvoir charger uniquement des trains complets, c'est-à-dire comprenant de 20 à 22 wagons.
Cependant, suite aux résultats d'une étude réalisée par INFRABEL Infrastructure, il s'avère que le nouveau raccordement de Lustin ne pourra pas accueillir plus de 10 à 11 wagons, comme c'est le cas aujourd'hui.
Réaliser l'investissement du passage à niveau et des nouvelles voies en interne est prévu dans les plans du carrier.
Toutefois, compte tenu qu'INFRABEL est actuellement son seul client utilisant la voie ferrée et que le futur raccordement ne permettra pas d'accueillir un train complet, on peut comprendre qu'il ne soit pas raisonnable de le mettre en œuvre pour l'instant.
Pour ne pas hypothéquer l'avenir, la S.A. Gralex a demandé à INFRABEL Infrastructure, de maintenir l'aiguillage sur la voie ferrée principale.
Afin de conserver son client, Gralex devra, dès le 1er janvier 2009, transporter par camions, les granulas jusqu'à la base de Ronet à Salzinnes. Ce transport journalier représentera 150 tonnes en moyenne, soit 5 à 6 camions par jour.
Enfin, le carrier étudie actuellement avec le P.A.N., les possibilités de remplacer le transport camions par du transport bateaux dès la mise en service du quai, avec déchargement soit au quai proche de Ronet, soit en utilisant la plate-forme multimodale de Charleroi.