Le transport intermodal et les parkings aménagés par la SNCB
Session : 2009-2010
Année : 2010
N° : 555 (2009-2010) 1
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Question écrite du 05/05/2010
de MILLER Richard
à HENRY Philippe, Ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire et de la Mobilité
420 euros ! C’est le prix de l’abonnement annuel pour stationner dans un des parkings de la SNCB à Tournai ! Je précise quand même que ce prix concerne ceux qui n’ont pas l’abonnement de train ! Pour les navetteurs réguliers, cet abonnement ne s’élève « qu' » à 260 euros … Une bagatelle !
En Hainaut, les trois grandes villes que sont Tournai, Mons et Charleroi, ont mis en place des parkings payants. Un autre projet du même type est en étude à Ath. Est-ce comme cela que l’on encourage les gens à utiliser le train au lieu de la voiture ? Le transport intermodal est-il à ce prix ? Et aussi, pourquoi ces différences ? En effet, tous les navetteurs ne sont pas logés à la même enseigne. Non seulement, tous les parkings de la SNCB ne sont pas payants mais en plus, les tarifs varient d’une ville à l’autre.
Les parkings payants aménagés par la SNCB ne vont-ils pas, selon Monsieur le Ministre, à l’encontre de la volonté d’encourager l’utilisation des transports en commun ? Ces parkings payants vont-ils s’étendre à toutes les gares ?
Je suis bien conscient que la SNCB reste compétence fédérale mais je souhaiterais connaître l'avis de Monsieur le Ministre sur cette politique. Peut-il et compte-t-il intervenir auprès de son collègue au Fédéral compétent en la matière ou au travers du Comité de concertation ?
Réponse du 19/05/2010
de HENRY Philippe
La stratégie actuelle de la SNCB-Holding pour les parkings des 37 gares les plus importantes, dont la gare de Tournai fait partie, est basée sur quatre objectifs fondamentaux repris dans le contrat de gestion conclu entre l'Etat belge et la SNCB-Holding : - garantie de disponibilité de places pour les voyageurs abonnés train réguliers; - tarification différenciée selon les types de gare et d'utilisateur et selon le marché local; - couverture des charges opérationnelles par les recettes; - ne pas décourager l'utilisation des transports en commun entre le domicile et la gare.
Le contrat de gestion indique également l'ordre de priorité à accorder en termes d'accessibilité à une gare : 1.Piétons 2.Cyclistes 3.Transport public 4.Voiture
La politique tarifaire des parkings reflète donc l'esprit du contrat de gestion en tenant compte du type de gare et du type d'utilisateur.
Dans le cas précis de Tournai, le parking situé devant la gare (Boulevard des Déportés) est déjà payant. Deux parkings supplémentaires sont en cours d'aménagement et vont être équipés d'un système de contrôle avec, à la clé, la mise à disposition de 200 places supplémentaires pour les navetteurs et une garantie de places pour les abonnés.
Une réduction tarifaire est accordée aux voyageurs train. C'est ce que la SNCB appelle le tarif préférentiel. Tous les voyageurs en bénéficient qu'ils soient réguliers ou occasionnels. Cette réduction est accordée aux guichets de la gare. De plus, les produits disponibles varient en fonction du type de voyageurs. Les voyageurs train réguliers qui ont un abonnement train ont accès aux produits parking les plus avantageux.
Par exemple, dans le parking Gare P2 de Tournai (Boulevard Eisenhower), un abonné train paye un abonnement de parking mensuel à 25 euros et un abonnement annuel à 260 euros, alors qu'un non-abonné train paye un abonnement de parking mensuel à 35 euros et devra acheter 12 abonnements d'un mois par an pour un total de 420 euros.
Il convient tout d'abord de relativiser le coût de ce parking pour les navetteurs, au regard de celui d'une utilisation quotidienne de la voiture pour l'entièreté du trajet jusque Bruxelles.
En particulier, les abords des gares principales sont des espaces rares et précieux sur lesquels se concentrent de fortes demandes. Il y a donc un équilibre à trouver entre la place offerte au stationnement de longue durée des voitures. des navetteurs et les autres activités notamment économiques et de logements. Idéalement, c'est à pied, à vélo, en bus ou en covoiturage que les accès à ces gares principales devraient se faire. Je reconnais que ce n'est pas toujours facile.
C'est pourquoi je m'attache à promouvoir, outre le covoiturage et la voiture partagée, la meilleure articulation possible entre le réseau des TEC et de la SNCB, ainsi qu'à la mise en place d'une politique cyclable volontariste.