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Les centres de compétence

  • Session : 2010-2011
  • Année : 2011
  • N° : 651 (2010-2011) 1

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  • Question écrite du 05/05/2011
    • de WALRY Léon
    • à ANTOINE André, Ministre du Budget, des Finances, de l'Emploi, de la Formation et des Sports

    C’est en 2000 que les centres de compétence ont vu le jour en Région wallonne. La volonté était de créer des centres de formation « nouvelle génération ».

    Aujourd'hui, les centres de compétence sont au nombre de vingt-cinq et sont répartis sur l'ensemble de la Wallonie. Ces centres offrent une large panoplie de formations aux demandeurs d'emploi mais aussi aux travailleurs et aux étudiants.

    Grâce à leurs outils technologiques de pointe, ces centres sont devenus des lieux de formation modernes dédiés à la connaissance et au savoir-faire.

    La formation professionnelle constitue la mission principale des centres de compétence. Elle s'adresse aux demandeurs d'emploi, aux apprentis, aux travailleurs occupés mais également aux étudiants et aux professeurs dans le cadre de leur formation continuée.

    Ils représentent donc un dispositif important dans la politique de formation en Région wallonne.

    Je souhaiterais faire le point avec Monsieur le Ministre sur ces centres de compétence. L'évaluation est-elle positive ? Quel est le succès rencontré par ces différents centres (nombres de participants, formations suivies et réussies) ? Quel est le taux de réinsertion professionnelle ? Enfin, comment rendre accessible ces centres à un maximum de demandeurs d'emploi ?

    Afin de rendre les filières de formation professionnelle plus attractives et productives en termes d'insertion, ne faudrait-il pas faire encore plus la promotion des métiers techniques ainsi qu'assurer une offre de formations qui tienne davantage compte des réalités du marché de l'emploi ?

    Enfin, il semble impératif de mener une politique efficace et énergique en matière d'emploi, notamment en Brabant wallon comme l'actualité vient encore de nous le rappeler avec la faillite de la société Geminus, avec, à la clé, une perte de quelque 127 emplois.

    Dès lors, Monsieur le Ministre pourrait-il faire le point sur la politique qu'il compte mener en matière de réinsertion professionnelle pour 2011?
  • Réponse du 24/06/2011 | Annexe [PDF]
    • de ANTOINE André

    Les Centres de compétence constituent un outil majeur de la politique de la formation en région wallonne. Au nombre de 25, ils assurent un maillage sectoriel et géographique en matière de formation professionnelle en Wallonie.

    Grâce à leurs outils technologiques de pointe, leurs infrastructures de qualité, leurs partenariats regroupant à la fois secteurs, enseignement supérieur, FOREM, entreprises, et enfin grâce à la mixité des publics qu'ils accueillent, les Centres de Compétence sont de véritables soutiens du développement économique local.

    De par leurs catalogues de formations de niveau et durée variables (formation qualifiante de longue durée, modules courts de perfectionnement ou de remise à niveau de leurs connaissances), ils garantissent l'accessibilité à un public large et varié. Celui-ci est composé de demandeurs d'emploi, d'apprentis, de travailleurs - ouvriers, employés, cadres ou chefs d'entreprise souhaitant actualiser et/ou parfaire leurs aptitudes et connaissances -, de professeurs dans le cadre de leur formation continuée ainsi que d'étudiants des classes terminales de l'enseignement technique et professionnel prioritairement, et de l'enseignement supérieur non universitaire ou de promotion sociale dans une moindre mesure.

    Une des missions principales est de former à des métiers porteurs axés sur l'innovation, à la maîtrise des connaissances nouvelles, à l'optimisation des « savoir-faire », de manière à pouvoir répondre avec succès aux nouveaux besoins de qualifications des entreprises.

    Outre cette mission de formation, les Centres de compétence ont une mission de veille. Elle vise, d'une part, à mieux appréhender l'évolution des métiers et des qualifications requises pour occuper les emplois de « nouvelles générations ». D'autre part, elle vise à collecter et diffuser toutes les informations sur l'évolution des techniques, des outils et méthodes pédagogiques afin d'anticiper et de répondre aux tendances du marché de l'emploi.

    Enfin, ils jouent également un rôle d'information et de sensibilisation aux évolutions technologiques.

    * Bilan 2010 des Centres de compétence:
    En 2010 les CDC ont dispensé 4.973.489 heures de formation pour un total de 114.074 personnes formées (tous publics confondus).


    * Domaine de l'automobile:
    AutoForm - Centre de compétence en région liégeoise dans les divers métiers de l'automobile: garagiste, carrossier, mécanicien poids lourds, cycle et moto, électricien auto, métiers du négoce automobile: 188.667 heures -10.898 stagiaires


    * Campus Automobile - Centre de compétence dans les métiers de l'industrie automobile et des sports moteurs situé sur le site de Spa-Francorchamps: 103.107 heures; 1.202 stagiaires


    * Domaine de la chimie:
    Cefochim - Centre de compétence dans les métiers de production de l'industrie chimique et pharmaceutique. Le Centre situé à Seneffe dispense des formations de base en chimie et en biotechnologie ainsi que des formations de pointe dans les métiers du génie chimique, de la pharmacie et de la maintenance des outils du secteur, notamment dans le cadre des pôles de compétitivité: 64.514 heures - 2.840 stagiaires


    * Domaine du verre:
    Cefoverre - Centre de compétence pour l'industrie verrière. Situé à Jumet, le Centre dispense des formations actualisées dans les techniques industrielles du secteur verrier en mettant un accent particulier sur les paramètres de sécurité ainsi que sur l'informatique de conception et de production: 41.155 heures - 2.874 stagiaires


    * Domaine de l'industrie graphique :
    Cepegra - Centre de compétence dans les domaines de l'industrie graphique, infographie, multimédia, impression situé à Gosselies: 154.300 heures - 2.277 stagiaires

    Design et Innovation - Centre de compétence dédié aux métiers du design et de l'innovation: 61.121 heures: 1.482 stagiaires


    * Domaines de la construction et le Bois:
    ConstruForm - Hainaut et ConstruForm - Liège: les Centres de compétence ConstruForm sont dédiés à l'ensemble des métiers du bâtiment. Les 2 implantations principales sont situées à Châtelineau et Grâce-Hollogne, mais des activités sont délocalisées à Mons et Braine-le-Comte d'une part et Gembloux, Huy et Villers-le-Bouillet d'autre part.
    531.147 heures, 6.029 stagiaires en Hainaut
    560.255 heures, 8.715 stagiaires à Liège


    * Wallonie Bois - Centre de compétence dans la filière du bois situé à Libramont: 110.959 heures de formation, 1.989 stagiaires


    * Pigments: Centre de compétence dans les métiers de la Peinture industrielle, de la Galvanoplastie, de la Métallisation, de l'Environnement et des Traitements de Surfaces: 65.208 heures, 657 stagiaires


    * Domaines du transport et de la logistique :
    Logistique - Hainaut et Logistique - Liège: Centres de compétence dans le domaine du transport et de la logistique implantés sur le site de Garocentre en Hainaut et sur le site de Bierset en région liégeoise.
    290.186 heures en Hainaut, 2.633 stagiaires
    246.765 heures à Liège, 2.122 stagiaires


    * Domaine de l'industrie:
    Technifutur Liège et Technofutur Industrie en Hainaut: Centres de compétence multi - départements dédiés aux métiers de l'industrie: assemblage, maintenance, métal, mécanique et matériaux, productique, mécatronique, micro-technologies
    Technifutur: 699.194 heures, 12.936 stagiaires
    Technofutur Industrie: 350.138 heures, 6.393 stagiaires


    * Domaine de l'Horeca :
    Epicuris : centre de compétence dédié aux métiers de bouche. Situé à Villers-le-Bouillet, le Centre dispense des formations de boucher-charcutier, boulanger-pâtissier, chocolatier­confiseur, glacier, sommelier, commis de cuisine et salle, traiteur ... : 106.650 heures, 3.426 stagiaires


    * Tourisme: Centre de compétence dans le domaine du tourisme situé à Marche: 24.021 heures, 1.820 stagiaires


    * L'industrie alimentaire: FormAlim - centre de compétence dans l'industrie alimentaire. Situé à Verviers, le Centre forme aux principaux métiers de l'industrie alimentaire avec une attention particulière au respect des normes en matière de sécurité alimentaire: 58.770 heures, 2.144 stagiaires


    * Domaines de la qualité, la sécurité et l'environnement:
    Secteurs Verts: Centre de compétence dans les domaines de l'agriculture, de l'horticulture, de l'implantation et l'entretien des parcs et jardins et des travaux techniques agricoles et horticoles situé à Ath: 59.488 heures, 3.925 stagiaires


    * Environnement: Centre de compétence dans le domaine de l'environnement. Situé dans le parc Initialis à Mons, le Centre dispense des formations en gestion environnementale, gestion des déchets et gestion des énergies: 71.078 heures, 1.944 stagiaires


    * Polygone de l'Eau: Centre de compétence dans le domaine de l'eau. Situé à Verviers, le Centre dispense des formations en lien avec la gestion et le traitement de l'eau: 40.685 heures, 608 stagiaires


    * Domaine de l'aéronautique:
    WAN (Wallonia Aerotraining Network): Centre de compétence dans le domaine de l'aéronautique situé à Gosselies. Le Centre dispense des formations aux différents métiers du transport aérien: personnel d'accueil au sol ou de cabine et techniciens aéronautiques de construction, de maintenance ou d'entretien: 120.011 heures, 4.285 stagiaires formés


    * Domaines des technologies de l'information et de la communication:
    Technofutur TIC à Gosselies, Technocité à Hornu et Techno.bel à Ciney: ces Centres de compétence dispensent un éventail de formations en lien avec le développement des TIC en vue d'acquérir les compétences nouvelles devenues indispensables pour la gestion des entreprises et les métiers industriels
    Technofutur TIC: 443.215 heures, 21.352 stagiaires
    Technocité: 194.197 heures, 4.770 stagiaires
    Techno.bel : 130.553 heures, 2.726 stagiaires

    * Management et Commerce - Centre de compétence dans les domaines du management, de la grande distribution, de l'exportation et de la création d'activités: 201.104 heures, 4.027 stagiaires

    Au niveau de l'insertion professionnelle, vous trouverez en annexe un tableau reprenant les statistiques d'insertion. Il s'agit des taux calculés en 2010 sur base de sorties de formation au cours de l'année 2009. Ils sont calculés par le FOREM via la Dimona. Il est important de préciser que la Dimona concerne l'emploi salarié sur le territoire belge; l'installation comme indépendant (qui pourrait être liée à des formations dispensées par ex par le Cepegra ou Management et commerce) n'est donc pas prise en compte; les possibilités d'emploi offertes par les régions transfrontalières comme le Luxembourg font également défaut. A titre exemplatif, 15% des stagiaires insérés issus des centres de Forem Formation Luxembourg le sont au Grand-Duché, sans que ces résultats apparaissent au niveau du taux calculé via la Dimona.

    D'autre part, le Forem ne réalise aucun filtre. Toutes les informations sur les sorties sont croisées quel que soit le type de sortie et la durée de la formation. On trouvera donc sur le même pied quelqu'un qui fait un VCA de 3 jours et une formation chauffeur poids lourds de plusieurs mois, une personne qui mène sa formation à terme ou qui abandonne pour maladie.

    En termes de promotion des métiers techniques et de la prise en compte des réalités et des besoins du marché, soulignons l'existence de collaborations avec les entreprises dans le cadre de la formation, l'information des écoles, la participation à des forums, des salons etc. Les conventions sectorielles établies entre les partenaires sociaux, la Région wallonne et la Fédération Wallonie-Bruxelles créées depuis 2006 en définissent les modalités. D'autres part, de nouvelles conventions sectorielles sont en négociation avec pour objectif de préciser les engagements des partenaires dans 12 domaines parmi lesquels: la promotion des métiers techniques en complémentarité d'actions déjà menées, la garantie de l'ouverture de places de stage et d'apprentissage en alternance, l'augmentation du volume d'offres d'emploi et d'informations sur les secteurs accessibles via le site du Forem, l'augmentation de l'investissement dans la formation des demandeurs d'emploi.


    De plus, les Carrefours Emploi Formation organisent également des séances d'information et donnent des conseils individuels en rapport avec les métiers pour lesquels des opportunités d'emploi existent. Le public est ainsi informé sur les métiers, les emplois disponibles, les conditions de travail, les filières de formation pour y accéder et les possibilités de créer sa propre activité. Un focus particulier est, par ailleurs, réalisé sur les impacts économiques, sociaux, environnementaux que peuvent avoir les développements de technologies vertes dans les pratiques. Ce dispositif Carrefour Emploi Formation est accessible en libre service. Dès lors, des étudiants, des travailleurs, des demandeurs d'emploi peuvent s'y inscrire spontanément.

    En outre, le Forem participe au développement des bassins de vie et à la création des pôles de formation. S'inscrivent dans cette dynamique des actions qui visent à :
    - adapter l'offre de formation pré-qualifiante et qualifiante des métiers de l'environnement;
    - poursuivre l'effort de coopération entre l'enseignement et la formation professionnelle dans les Centres de Compétence, poursuivre le développement de l'offre d'orientation et de mobilisation professionnelle par des actions d'orientation et une approche de type essais-métiers;
    - poursuivre la mise en œuvre du dispositif de gestion active de réserve de main­d'œuvre;
    - apparier les compétences des demandeurs d'emploi et les demandes du marché du travail par des adressages individualisés et des rencontres directes avec les entreprises;
    - soutenir la dynamique des pôles de compétitivité par le développement de formations répondant aux besoins de compétences et à l'expansion de ces pôles, etc.

    Des initiatives existent donc bien pour répondre aux besoins du marché et notamment au travers de l'évolution des formations de sorte qu'elles puissent rencontrer au mieux les besoins actuels (lutte contre la pénurie de main-d'œuvre qualifiée en général, implémentation de la dimension « performance énergétique des bâtiments» dans toutes les formations du domaine de la Construction, ... ) et les besoins pressentis. C'est ainsi que l'on trouve dans les missions des Centres de compétence, une action de veille sur l'évolution des qualifications, qui apportent des informations précieuses quant aux orientations à prendre en matière de développement stratégique de la formation. Ce processus d'anticipation est également mis en œuvre au travers des différentes actions de formation qui sont menées dans le cadre des pôles de compétitivité (biotechnologies, moteurs propres, traçabilité par radio-fréquence, ... ). Les investissements tels que Job Focus (suivi des métiers en tension, en demande ou en évolution suite au développement durable) trouvent également ici toute leur place.

    De la même manière, le Forem est également conscient de l'importance de renforcer et d'adapter l'offre de prestations afin de favoriser le développement de compétences des personnes et leur (ré)insertion professionnelle en fonction des besoins du marché. Ceci se traduit notamment dans le cadre:
    * de l'évaluation des compétences des personnes qui s'appuie sur 3 outils disponibles pour 40 métiers: l'auto-positionnement, le screening et la validation des compétences. Les développements concernent l'actualisation de ces outils en fonction de l'évolution des métiers, l'élargissement de la couverture métiers, l'amélioration de ces outils et de leur disponibilité (prestataires externes/internes, développement en ligne);
    * du service d'essais-métiers proposé en priorité aux jeunes ne disposant pas des qualifications nécessaires à leur inscription sur le marché du travail ou aux autres demandeurs d'emploi (dont les travailleurs licenciés) afin de leur permettre de préciser leur préférence en termes de reconversion et de leur proposer ensuite un plan de formation;
    * des formations en alternance pour la population adulte. A côté du dispositif de formation classique, en centre, le Forem va développer, à titre expérimental à destination de la population adulte, un dispositif de formation en alternance et donc plus proche encore de l'entreprise et de ses besoins.

    Plus globalement, au niveau de la prise en charge des personnes, le Forem a mis en place, depuis janvier 2010, un processus d'accompagnement individualisé où le demandeur d'emploi est accompagné par un conseiller unique qui est son référent et qui gère son parcours vers l'emploi via la mise en place d'un processus, comprenant 3 moments-clés incontournables à savoir: un entretien de bilan, l'élaboration d'un plan d'actions et le suivi de ce plan. Le déploiement de la nouvelle prise en charge a d'ailleurs débuté par le public des jeunes et par celui des travailleurs licenciés collectivement. A cet égard, la prise en charge des travailleurs licenciés s'est également renforcée via les plateformes permanentes de reconversion du Forem.

    C'est d'ailleurs, dans deux cellules de reconversion mises en place à la demande des Organisations syndicales sur Nivelles et Mons, que les 127 travailleurs licenciés dans le cadre de la faillite de Geminus Assemblies à Nivelles sont accompagnés depuis le 15 avril, et ce pour une durée d'un an. Cet accompagnement vise à aider les travailleurs à se repositionner sur le marché et à envisager les différentes solutions en matière de formation ou de reconversion.

    En renforçant et en individualisant au maximum l'accompagnement, le Forem souhaite ainsi établir une stratégie d'accompagnement adaptée au projet professionnel de chaque personne. Le Forem pourra fournir sans délai aux demandeurs d'emploi une « boïte à outils » des différentes solutions s'offrant à eux et des différents interlocuteurs de la réinsertion professionnelle disponibles. Grâce à ce nouveau processus de prise en charge, l'Office compte pouvoir apporter de meilleures réponses au marché du travail, en contribuant à l'insertion professionnelle des demandeurs d'emploi et en optimalisant la mise en adéquation de l'offre et de la demande d'emploi (intermédiation active et gestion active des réserves).