La pénurie de personnel dans le secteur de Fedustria

• Session : 2010-2011
• Année : 2011
• N° : 813 (2010-2011) 1

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• Question écrite du 11/07/2011

  • de TACHENION Pierre
  • à ANTOINE André, Ministre du Budget, des Finances, de l'Emploi, de la Formation et des Sports
   
  L'Union wallonne des entreprises (UWE) vient de publier son étude annuelle sur la situation de l'entreprise.
   
  Dans cette édition 2011, l'étude menée dans le secteur de l'industrie du bois, de l'ameublement et du textile (Fedustria) établit le constat selon lequel les entreprises du secteur éprouvent des difficultés pour le recrutement de personnel qualifié et motivé avec un manque critique pour certaines fonctions.
   
  Selon l'UWE et Fedustria, ce manque serait principalement engendré par une image biaisée et peu attractive aux yeux des jeunes pour les métiers de ce secteur, sans oublier que la pyramide des âges y est plus vieille que pour d'autres.
   
  Monsieur le Ministre partage-t-il cette analyse ?
   
  Existe-t-il une sensibilisation des futurs diplômés ou des formations destinées aux demandeurs d'emploi vu les postes vacants dans ce secteur ?

• Réponse du 29/08/2011

  • de ANTOINE André
  
  Si l'on peut partager l'analyse faite par Fedustria, il convient toutefois de relativiser. En effet, très peu d'employeurs recruteurs ne trouvent pas de candidats; plus généralement, c'est le délai de recrutement qui est allongé et le profil des candidats qui doit être adapté.
  
  L'explication des difficultés de recrutement en termes d'image du secteur, peu attractif aux yeux de jeunes, est très souvent évoquée par les représentants sectoriels. Si l'élément «image» explique partiellement les difficultés de recrutement, celles-ci dépendent, selon moi, plus du métier que du secteur d'exercice de celui-ci.
  
  Ainsi, la liste des fonctions critiques relève, en 2010, peu de difficultés de recrutement pour des métiers vraiment propres au secteur de l'ameublement et du textile. Par contre, le secteur Fedustria est surtout concerné par les difficultés de recrutement pour des métiers présents dans un ensemble de secteurs (transversaux), tels que les mécaniciens de maintenance, les mécaniciens d'engins, les électriciens de maintenance, les poly-mainteniciens, les cadres techniques du contrôle qualité, les cadres technico-commerciaux et peut-être également pour des métiers comme dessinateur ... Beaucoup d'autres secteurs connaissent ces mêmes difficultés pour recruter, par exemple, des électromécaniciens, des mécaniciens de maintenance chargés de régler les machines qui automatisent, en beaucoup d'endroits, la production des petites ou grandes entreprises.
  
  Le rapport que l'honorable Membre indique, d'ailleurs, déjà plusieurs actions entamées par le secteur Fedustria :
  
  « La formation représente ainsi un élément clé pour assurer un avenir «innovant et durable» à l'industrie du textile, du bois et de l'ameublement. FEDUSTRIA Wallonie reste, dans ce cadre, étroitement impliqué dans différents dossiers, projets ou réalisations. Citons les différents partenariats avec le Forem (formation en alternance, métiers en pénurie, validation des compétences, ... ) et le centre de compétence Wallonie bois de Libramont, la mise sur pied de la formation «bachelier en bois» (Communauté française) ou bien encore notre implication dans deux centres de formation sectoriels, le CEFRET et le CFB. »
  
  Relevons également l'action GTTI (Guichet Textile Transfrontalier pour l'Innovation-Interreg IV), coordonnée par Fedustria Wallonie, UIT Nord et Uric-Unimaille. Ce guichet, s'adresse à l'ensemble des personnes concernées ou intéressées (porteurs de projets, étudiants, enseignants, entreprises, ... ) par la filière textile. Ce guichet se focalise sur le soutien aux porteurs de projets textiles, sur la sensibilisation aux opportunités de la filière ainsi que sur les aspects emploi et formation.
  
  En ce qui concerne l'offre de formation réalisée par le centre de compétence Wallonie Bois, celle-ci est diversifiée et reprend des offres de formation pour le secteur de la deuxième transformation du bois. Elles s'adressent aux demandeurs d'emploi, aux travailleurs et à l'enseignement et proposent des actions d'orientation pratique (essais métiers pour charpentier, couvreur, monteur de maison ossature bois), des formations longues, des formations courtes pour les travailleurs, des formations à distance, des formations internes en entreprise et des formations pour les enseignants et les étudiants.
  
  Le bilan des actions de ce centre de compétence pour 2010 indique 108.593 heures stagiaires (dont 340.476 concernent les étudiants et 5.030 les enseignants), de nombreuses actions de sensibilisation pour différents publics (dont 1.397 personnes et 183 entreprises).
  
  Ajoutons également les efforts de Skills Belgium et du Forem dans le cadre du Plan Marshall 2.Vert dans la promotion des métiers techniques et manuels, les collaborations avec l'enseignement plus fréquentes aujourd'hui qu'il y a encore quelques années qui, à terme, devraient modifier l'image des jeunes à l'égard des métiers techniques ... et augmenter le volume de personnes (dès l'école) dans ces filières de formation pour des métiers aux débouchés nombreux.
  
  Au niveau du secteur textile, le Forem collabore avec le Cefret à Mouscron qui est le seul centre de formation du secteur. Ce centre organise des formations pour les travailleurs du secteur, mais aussi pour les demandeurs d'emploi dans les domaines de la maintenance, pour des métiers de techno-créateur, d'opérateur pour les entreprises du textile de la Wallonie Picarde.
  
  Enfin, autant d'actions qui, à court terme, auront un impact positif pour le secteur.