à HENRY Philippe, Ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire et de la Mobilité
Il existe sur la commune de Doische un site qui a accueilli pendant de nombreuses années une poudrière. Aujourd'hui ce site est inoccupé et s'il devait y avoir réaffectation, il devrait y avoir dépollution.
En fait ce site est divisé en deux. D'une part, l'ancien champ de tir, propriété communale qui est reclassé en zone forestière et enclavé en pleine zone Natura 2000 (bassin fagnard de l'Hermeton). D'autre part, le site d'exploitation des anciennes poudrières.
Il semblerait qu'un dossier de dépollution ait été introduit auprès du SPW. Qu'en est-il ? Monsieur le Ministre dispose-t-il d'informations précises sur ce dossier ?
Réponse du 10/11/2011
de HENRY Philippe
Le site des Poudreries réunies de Belgique (P.R.B.) de Matagne-la-Grande, couvre une superficie d’environ 19ha et est situé dans une zone boisée, à la sortie du village en direction de Villers-en-Fagnes. Ce site fait partie de la proposition de sites à réhabiliter que la SPAQυE m’a soumise dans le cadre du Plan Marshall 2.vert.
A ce stade, aucune décision n’est prise pour la réhabilitation du site PRB, mais le Gouvernement wallon doit encore se prononcer d’ici fin 2011 sur l’identification de nouveaux sites à inscrire au programme.
Aucun dossier n’a été introduit auprès de mon administration.
Ce site est très spécifique. D’après l’étude historique, le site a accueilli une fabrique d’explosifs dont la période d’activité s’est déroulée sans discontinuité de 1880 à 1990. Le site a produit des explosifs civils (poudre noire, T.N.T., nitroglycérine, etc.) à l’usage des industries carrières mais la grande spécialité du site de Matagne-la-Grande était la production d’explosifs militaires, plus particulièrement des explosifs initiants (fulminate de mercure, azoture de plomb, etc.). A la fermeture de l’usine en 1990, le site a été démilitarisé : les stocks d’explosifs présents ont été évacués et certains bâtiments sensibles ont été neutralisés. En revanche, aucune dépollution du sol n’a été effectuée à cette époque malgré des traces évidentes en certains endroits de contamination du sol en hydrocarbures.
Par ailleurs, des stocks d’explosifs ont également été enfouis à la hâte au moment de l’invasion du territoire pendant les deux grandes guerres. La localisation de ces stocks enfouis reste à ce jour inconnue. Enfin, la chimie des explosifs initiants indique que leur caractère détonant reste stable dans le temps et qu’ils entrent très facilement en régime explosif par friction et échauffement.
Toutes ces considérations conduisent à prendre toutes les précautions d’usage avant d’envisager la réalisation d’investigations de sol sur un site potentiellement aussi dangereux. Une première étape devrait consister en la déconstruction sélective des structures bâties mais également des conduites enterrées, lesquelles peuvent toujours représenter un risque lors de leur manipulation.