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Les carences en vitamine D constatées par divers médecins depuis environ trois ans

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2011
  • N° : 46 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 07/11/2011
    • de WESPHAEL Bernard
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de la Santé, de l'Action sociale et de l'Egalité des chances

    La vitamine D est synthétisée dans l’organisme humain sous l’action des rayonnements Ultra Violet de la lumière. Elle intervient dans l’absorption du calcium et du phosphore par les intestins, ainsi que dans leur réabsorption par les reins, sous l’influence de l’hormone parathyroïdienne.

    Elle influence également de nombreux gènes, ce qui explique son importance dans de nombreuses maladies telles l’arthrite, les troubles de la peau apparentés au psoriasis, le diabète, …

    Elle est nécessaire durant la petite enfance afin d’éviter le rachitisme et plus tard, contribuer à éviter la décalcification osseuse.

    Sachant que certains aliments (saumon, sardine, thon, œufs, crème fraîche, poulet, beurre et certains fromages) contiennent plus de vitamines D que d'autres, une alimentation saine et variée ainsi qu’une exposition régulière au soleil devraient garantir en principe, une bonne réserve en vitamine D chez la plupart des personnes.

    Néanmoins, nombre de médecins ont fait le constat qu’une grande partie de leurs patients sont brusquement devenus carencés depuis plus ou moins trois ans. Cela, même pour des personnes ayant une alimentation équilibrée et exerçant leur profession en plein air donc sans que l’on puisse évoquer un quelconque manque d’exposition solaire.

    Madame la Ministre aurait-elle connaissance de ce problème ? Une étude a-t-elle était faite ou est-elle en cours sur le sujet ?
  • Réponse du 30/11/2011
    • de TILLIEUX Eliane

    La préoccupation que l'honorable membre manifeste s’adresse à priori à ma collègue Ministre de la santé de la Communauté Française Wallonie Bruxelles qui a en charge la prévention et la promotion de la santé.

    Toutefois, j’ai été mandatée par le Gouvernement wallon pour mettre en œuvre le Plan Wallon Nutrition Santé et bien-être des Aînés.

    La résurgence des problèmes de carences de l’ossification en rapport avec la vitamine D, appelée communément rachitisme, a d’abord été évoquée au cours de la dernière décennie pour les bébés.

    La vitamine D est apportée par l’alimentation dans un nombre très limité d’aliments (poisson gras) mais aussi synthétisée au niveau de la peau sous l’effet de l’exposition au soleil. Par le passé, les apports immodérés de cette vitamine ont été accusés d’entraîner une toxicité mais aujourd’hui on sait que seul un nombre limité de patients souffre de la toxicité de vitamine D lorsqu’elle est administrée en trop grande quantité.

    Pour éviter le rachitisme des bébés, il faut administrer un complément de vitamine D à la mère pendant la grossesse afin que mères et enfants soient prémunis de tout risque à la naissance.

    Sous nos latitudes, entre octobre et mars, l’inclinaison des rayons solaires, le fait qu’on se couvre davantage et qu’on est moins souvent dehors, diminue la capacité de synthèse propre de la vitamine D. La pigmentation de la peau fait varier de 1 à 10 l’efficacité du rayonnement solaire.

    Ces dernières années, le déficit de vitamine D a largement été impliqué dans une multitude de maladies en particulier chez les adultes.

    Dans la foulée, on a reculé la norme du déficit en vitamine D en mesurant le taux de la pré-vitamine dans le sang. Les médecins demandent plus de dosages sanguins et comme la norme s’est élevée, il y a une augmentation du nombre de cas considérés comme carencés.

    Les apports en vitamine D après des décennies d'indifférence hormis le couple mère-enfant ont eu de nouveau le vent en poupe auprès des chercheurs.

    Si on ne tient pas compte de cette évolution des normes-seuils il n’y a pas davantage d’avitaminose D que naguère.

    Rien ne permet, je pense, d'avoir une idée des carences particulières en vitamines D dans la population wallonne.

    Le CHU de Liège a montré qu’en Belgique, les taux les plus bas de la vitamine D dans le sang s’observaient de janvier à mars.

    Concernant les aînés, il faut les exposer plus de 15 minutes au soleil lorsque le climat le permet. L’épiderme des personnes âgées est davantage opaque aux rayons lumineux.

    Aujourd’hui, avec l’exposition au soleil, chacun s’accorde pour estimer qu’un supplément journalier de 400 à 800 UI de vitamine D est nécessaire à tout aîné de plus de 70 ans et la consommation hebdomadaire de poisson, de préférence gras, est recommandée pour chacun d’entre nous, jeunes et vieux.

    Le conseil supérieur d’hygiène fédéral recommande un supplément journalier de 400 UI de vitamine D aux personnes vivant en institution et aux personnes très âgées.

    Nous reprenons évidemment pour notre compte l’ensemble de ces recommandations dans le PWNS-be-A tout en faisant remarquer que pas mal de travaux récents plaident pour un supplément journalier de 600, 800 voire 1000 UI / Jour.