La pollution récurrente de la Petite Espierre, ruisseau qui traverse une partie de Mouscron
Session : 2011-2012
Année : 2011
N° : 205 (2011-2012) 1
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Question écrite du 21/11/2011
de TIBERGHIEN Luc
à HENRY Philippe, Ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire et de la Mobilité
La Petite Espierre, autrefois petit ruisseau, aujourd'hui égout à ciel ouvert, traverse une partie de l'entité de Mouscron à hauteur de la rue Saint Achaire, de la rue de Rolleghem et de la rue du père Damien.
Très régulièrement, les riverains peuvent observer de l'eau colorée, parfois accompagnée d'une odeur âcre, chimique.
Ces faits ont encore très récemment été constatés le 28 septembre et les 6, 25, 27 et 28 octobre. Parfois l’eau est rouge, parfois bleu-mauve.
Cela n'est pas sans inquiéter les habitants du quartier qui ont averti diverses autorités, dont la police de l'environnement.
A chaque plainte des riverains auprès de SOS Pollution, on leur dit que leur plainte est enregistrée et transmise, sans qu’ils ne voient jamais rien arriver ensuite.
D'après les analyses, il s'agirait de colorants à base d'eau qui sont rejetés dans le ruisseau.
Cela dure depuis des années. Jusqu'à présent, personne n'est parvenu à remonter à la source de la pollution.
J’aimerais savoir : - si ces pollutions ont fait l’objet de descentes des services de Monsieur le Ministre sur le terrain ; - quels sont les résultats des prélèvements réalisés ; - s’il y a danger pour les eaux souterraines ; - à quelles difficultés se heurte-t-on pour retrouver les pollueurs ; - s’il ne faudrait pas renforcer la présence des équipes de la police de l’environnement pour faire un vrai suivi des constats opérés ?
Réponse du 23/01/2012
de HENRY Philippe
Il ressort des données disponibles au sein du Département de la Police et des Contrôles de Mons que cette rivière a fait l'objet d'une enquête afin de déterminer l'origine des colorations de l'eau. Cette enquête a été réalisée en collaboration avec les services communaux ainsi qu’avec l'intercommunale Ipalle. Divers moyens d'investigations furent mis en œuvre.
Les analyses réalisées sur un échantillon prélevé le 24 novembre 2011 mettent en évidence une présence anormale de cuivre dans l'eau, en concentration de 1mg/l. La concentration en cuivre est excessive.
Toutefois, à cette concentration, le cuivre ne présente pas de risque particulier pour l'environnement ou la santé humaine. En effet, si l'on se réfère à l'arrêté du Gouvernement wallon du 15 janvier 2004 relatif aux valeurs paramétriques applicables aux eaux destinées à la consommation humaine, on constate que l'eau de distribution peut contenir jusqu'à 2 mg/l de cuivre.
La principale difficulté pour identifier l'auteur de ces déversements provenait du fait que les épisodes de pollution étaient très courts. Lors de l'arrivée des services sur place, il n'y avait déjà plus de traces de coloration en amont de la rue du petit pont. La Petite Espierre est entièrement souterraine en amont de ce point. En théorie, et sur base des premiers constats ainsi que des plans d'égouttage, aucune entreprise n'est connectée sur ce tronçon de la Petite Espierre.
Ce 09 décembre 2011, le DPC et la Ville de Mouscron ont découvert l'origine de la pollution. Il s'agit en réalité de travaux de rénovation, et notamment de peinture réalisés dans les logements du CPAS de Mouscron situés à la rue des deux ponts.
Les inspecteurs ont constaté que le CPAS de Mouscron effectuait des travaux de peinture dans une habitation. Le peintre a déclaré avoir rénové, ces dernières semaines, plusieurs maisons du quartier. Il reconnaît avoir rincé ses pinceaux et flacons dans les éviers des habitations. Les couleurs utilisées correspondent bien aux colorations retrouvées dans la Petite Espierre.
Afin de démontrer ces faits, il a été demandé au peintre de nettoyer et rincer ses outils en présence des inspecteurs, comme il le fait normalement. Les inspecteurs ont bien constaté la présence de ces couleurs dans la Petite Espierre.
Le caractère récurrent du problème est donc lié au fait, qu'à chaque changement de locataire, les habitations sont rafraichies.
En ce qui concerne l'impact environnemental de cette pollution, mes services estiment qu'il est faible compte tenu notamment du fait que ces eaux sont reprises par la station d'épuration d'Ipalle, située en aval. Ipalle n'a pas remarqué de coloration spéciale au niveau des eaux entrantes dans la station. Ceci s'explique par le faible débit de l'eau au lieu des constats, la faible concentration en polluants et la forte dilution suite à l'apport des eaux usées du zoning en aval.