à TILLIEUX Eliane, Ministre de la Santé, de l'Action sociale et de l'Egalité des chances
La Journée internationale de la femme s'est tenue, comme chaque année, le 8 mars. Cette journée toute particulière est l'occasion de rappeler combien la condition de la femme, partout dans le monde, mérite notre attention.
Aujourd'hui, beaucoup trop de femmes souffrent encore de malnutrition, de violences physiques ou verbales. La traite des femmes dans le monde demeure un vaste sujet d'actualité et le combat pour l'égalité est loin d'être gagné. Il ne faut pas forcément regarder très loin pour constater que des femmes subissent de graves maltraitances, même dans des pays proches de chez nous. En Hongrie, par exemple, le droit à l'avortement régresse nettement et ce n'est qu'un exemple parmi tant d'autres.
Il faut bien entendu continuer à se battre pour lutter contre toutes les formes de discrimination qui existent et faire en sorte que la femme soit considérée à l'égal de son homologue masculin, partout dans le monde.
A l'occasion de cette Journée internationale de la femme, la presse profite de l'occasion pour relayer haut et fort de nombreuses inégalités, qu'elles soient au niveau de l'accès à l'emploi ou à certaines fonctions à responsabilité, à l'égalité salariale entre hommes et femmes, aux restrictions en matière de crédit-temps. La majorité des victimes de violences conjugales sont également des femmes, qui sont aussi beaucoup plus touchées par la pauvreté, etc. ? La liste est encore longue.
Madame la Ministre peut-elle me préciser quelle est l'implication de la Région wallonne à cette Journée internationale des femmes ? Y participe-t-elle ?
Et dans l'affirmative, peut-elle me dire quelles seront les activités et les actions de sensibilisation prévues ce jour ?
La Région wallonne soutient-elle financièrement certaines initiatives et, si oui, lesquelles ?
Réponse du 04/04/2012
de TILLIEUX Eliane
La situation des femmes reste très préoccupante dans certaines parties du monde et, chez nous, de nombreuses inégalités subsistent encore. Je partage bien entendu la volonté de l'honorable membre de lutter contre toute forme de discrimination et la journée internationale des femmes permet certainement de mener des actions de sensibilisation en ce sens.
Elle fait référence aux atteintes au droit à l’avortement. La plate-forme pour le droit à l’avortement a manifesté ce samedi 24 mars pour rappeler que ce droit fondamental est menacé. En Belgique la loi du 3 avril 1990 dépénalise partiellement l’avortement. D’autres pays comme l’Irlande, la Pologne, Malte et Chypre privent les femmes de ce droit fondamental. Et pourtant les droits sexuels et reproductifs constituent la pierre angulaire de l’égalité des femmes et des hommes : avant toute forme d'exercice de la citoyenneté c'est le contrôle de son propre corps qui ouvre la voie vers l'émancipation. Je me suis associée à cette initiative.
A l’occasion du 8 mars, j’ai souhaité sonder la population sur les discriminations entre femmes et hommes. Un sondage réalisé récemment montre que près de 7 Wallonnes/Wallons sur 10 pensent spontanément et principalement au travail lorsqu’on évoque la thématique des discriminations femmes hommes. C’est principalement les différences salariales qui sont évoquées. Les opinions sont plutôt unanimes, tant pour les hommes que pour les femmes et quels que soient l’âge et la condition socio-professionnelle. Vient ensuite l’accès plus difficile pour les femmes à des fonctions supérieures et la progression vers les fonctions à responsabilités.
Comment faire pour réduire ces inégalités ? J’ai présenté en première lecture au Gouvernement wallon, un avant-projet de décret relatif à la mixité des femmes et des hommes dans les conseils d’administrations des organismes agréés par la Wallonie. Le gouvernement a adopté ce texte qui prévoit une mixité de 1/3 2/3 de membres de même sexe dans les conseils d’administrations. J’ai maintenant sollicité l’avis des organes consultatifs concernés et j’ai demandé un cadastre du niveau de mixité dans les organismes privés agrées à mon administration.
J’ai également pu rappeler publiquement la mise en œuvre par le gouvernement du Plan global Egalité comprenant plus de 100 mesures pour combattre les discriminations dont, de très nombreuses concernant l’égalité entre les femmes et les hommes. Ce plan transversal implique tous les ministres qui prendront des mesures concrètes pour rendre l’égalité réelle dans chacun des départements. Prochainement une évaluation sera proposée au Gouvernement wallon.
Cette journée était également l’occasion de faire la promotion du décret relatif à la lutte contre les discriminations, et le protocole de collaboration avec l’Institut pour l’Egalité des Femmes et des Hommes qui permet aux citoyennes ou aux citoyens qui s’estimeraient victimes d’une discrimination liée au sexe (ou des critères apparentés tels que la grossesse, la maternité ou le changement de sexe) de faire valoir leurs droits. Concrètement, les « Espaces Wallonie » disséminés sur le territoire wallon (Arlon, Bruxelles, Charleroi, Eupen, La Louvière, Liège, Mons, Nivelles, Tournai, Verviers) peuvent fournir toute information ou soutien juridique gratuit et peuvent également soutenir un dépôt de plainte pour discrimination.
Cependant, je souhaite profiter de la question qui concerne précisément l’implication de la Wallonie dans cette journée particulière, pour rappeler que cette préoccupation est présente tout au long de l’année à travers diverses mesures très concrètes. Je ne reviendrai pas sur l’important investissement de la Wallonie ces dernières années dans le soutien des victimes de violences conjugales et le suivi des auteurs. J’ai déjà eu l’occasion de le présenter.
D’autres initiatives sont soutenues par mon département et, en particulier, l’ASBL Synergie Wallonie pour l’égalité des femmes et des hommes qui fédère les associations féministes wallonnes.
Par le biais des coordinations provinciales qu’elle soutient financièrement, c’est aussi chaque année une myriade de projets locaux qui font la promotion d’une plus grande implication des femmes dans la vie sociale, professionnelle et politique.
La Wallonie s’implique également avec force lors de la campagne du Ruban blanc pour lutter contre les violences faites aux femmes.