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La gestion des serres du Jardin botanique de Liège

  • Session : 2013-2014
  • Année : 2013
  • N° : 19 (2013-2014) 1

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  • Question écrite du 30/09/2013
    • de DEFRAIGNE Christine
    • à HENRY Philippe, Ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire et de la Mobilité

    Le 22 juillet 2013, la Maison liégeoise de l’environnement (MLE) a adressé un courrier à Monsieur le Ministre concernant la gestion des serres du Jardin botanique de Liège à partir du premier janvier 2014.

    Comme le président de la MLE et la présidente du Comité de défense des serres et du Jardin botanique ASBL l’indiquent à Monsieur le Ministre, la convention passée entre la Ville de Liège et la Région wallonne le 15 juillet 2003 prévoit que le droit de propriété de l’Université de Liège sur les serres de l’Institut Botanique prendra fin le premier janvier 2014.

    Conscientes des difficultés financières actuelles des institutions publiques, mais également préoccupées par la sauvegarde de ce riche patrimoine, ces deux associations ont proposé à Monsieur le Ministre que la Wallonie confie, par convention, la gestion des serres à l’ASBL Maison liégeoise de l’environnement.

    Je crois savoir que le recteur de l’Université de Liège appuie cette proposition.

    Monsieur le Ministre a-t-il pris connaissance du courrier que lui ont adressé ces deux ASBL?

    Quel est son avis par rapport à leur proposition ?

    Par ailleurs, Monsieur le Ministre est-il au courant de la volonté de la Ville de Liège de vendre un bâtiment situé dans le parc du Jardin botanique (pourtant classé) à un privé ?

    Quel est son avis sur la question ?
  • Réponse du 16/10/2013
    • de HENRY Philippe

    En 1994, les serres du Jardin botanique ont fait l’objet d’un classement et des travaux ont été menés en 1997 par l’université sur des fonds FEDER. Aujourd’hui, les Liégeois (e)s, les acteurs tels que la Maison Liégeoise de l’Environnement (MLE), le CRIE s’inquiètent à juste titre du devenir du site classé des serres, patrimoine architectural, historique, botanique et didactique important de la région liégeoise.

    Il convient tout d’abord de rappeler le contexte en 2002 : l’Université a fait savoir à la Ville de Liège qu’elle renonçait à utiliser les instituts de pharmacie et de botanique pour y exercer des activités universitaires :
    - concernant l’institut de pharmacie, suite aux démarches de l’IPW en 2005, celui-ci accueille aujourd’hui l’Institut supérieur d’Architecture Lambert Lombard. Les travaux portant sur la partie classée ont fait l’objet d’un arrêté de subvention à la restauration en mars 2006 ;
    - concernant l’institut de Botanique, la restauration menée entre 2004 et 2007 a permis de développer les activités de la Maison de l’Environnement et d’accueillir un nouveau Centre régio

    Au sujet des serres hautes et basses, comme l'honorable membre le relève dans sa question, celles-ci appartiennent à la ville (terrain et arboretum du parc) et à l’ULg (serres). L’Université assure la gestion de celles-ci jusqu’au 31 décembre 2013 tel que prévu par la convention du 15 juillet 2003 conclue entre la Région –dans ses compétences patrimoine et environnement- et la Ville de Liège.

    Cette convention prévoit qu’au 1er janvier 2014 prend fin la reconnaissance par la Ville de Liège du droit de propriété de l’ULg sur les Serres, la gestion desquelles est cédée à la Région wallonne dans le cadre d’un bail emphytéotique de 40 ans.

    Les biens cédés à ce bail sont destinés, d’une part, au développement d’un pôle d’activité environnementale comprenant le Centre Régional d’Initiation à l’Environnement et, d’autre part, au développement d’activités liées à la sensibilisation et à la connaissance de la nature.

    Le Comité de Défense des Serres ainsi que la Maison liégeoise de l’Environnement m’ont interpellé ainsi que mon homologue en charge du patrimoine au sujet de cette cession de bail. J’ai étudié la proposition de la MLE quant à une solution transitoire permettant de sauvegarder les collections végétales.

    La gestion des collections botaniques (chauffage, arrosage, entretien) ne peut s’interrompre. Je trouve dommageable que la ville et l’ULg interpellent la région tardivement en la matière (août 2013). À ce jour, je constate que rien n’a été fait pour mettre sur pied un comité de suivi rassemblant l’ensemble des parties –l’Ulg (conservant sur site des collections botaniques destinées à la recherche), la ville et la région- qui permette de mettre sur pied un plan financier pérenne tant en termes de rénovation des infrastructures que sur les destinations et la gestion de cet important site liégeois. Ce retard incombe à chaque partie intéressée.

    Je n’ai pas la tutelle sur l’administration SPW-DGO4 Patrimoine dont l’action reste déterminante en termes de rénovation des infrastructures classées du site. En 2009, en effet, voyant l’état des serres se dégrader, la DGO3 a demandé à l’IPW de réfléchir à un projet de restauration et d’aménagement des serres. Cette demande s’inscrivait dans une volonté de revalorisation du site dans son ensemble. Dans le cadre de sa mission d’aide et de conseil en réaffectation, l’Institut avait donc réalisé cette étude qui vise à élaborer une première proposition de projet phasé. À ce stade, je n’ai pas connaissance de ce qu’il est advenu de cette étude menée dans les compétences de mon collègue, Ministre du Patrimoine, Carlo Di Antonio.

    Néanmoins, compte tenu des incertitudes sur la conservation des collections botaniques et afin de permettre à toutes les parties de mettre sur pied un comité de suivi convenu il y a dix ans, j’ai donné instruction pour octroyer pour un an à la Maison Liégeoise de l’Environnement les fonds nécessaires au financement des charges énergétiques courantes et de deux emplois de jardinier-e-s.

    Ces deux dernières années, en effet, la Maison liégeoise de l’Environnement gérait déjà, dans le cadre d’une convention passée avec la DGO3, l’entretien des collections botaniques de manière à ce qu’elles puissent être utilisées à des fins didactiques (visites, animations pour les écoles, etc.). Il m’apparait évident de permettre à la MLE, dont la qualité de travail est reconnue d’assurer, pour l’année 2014, l’entretien des serres.

    En outre, j’ai demandé à mon administration d’étudier la possibilité d’investissement complémentaire au niveau du système de chauffage des serres ceci afin de financer en 2014 l’installation d’une nouvelle chaudière gaz permettant d’apporter une réelle performance énergétique au site et subséquemment, de réduire les importantes charges énergétiques supportées actuellement.

    Enfin, dans l’esprit de soutien à la mise en place durant l’année 2014 d’une réflexion globale sur le devenir du site, j’ai informé mon collègue Carlo Di Antonio, Ministre en charge du Patrimoine, de la nécessité de prévoir des mesures adéquates de rénovation. Je reste convaincu que dans le cadre de ses compétences et notamment des suites à apporter à l’étude de faisabilité de l’IPW sur les serres du Jardin botanique, il serait possible d’envisager une implication de chaque partie et de la société civile autour du développement du Jardin botanique, pôle potentiel d’attractivité culturelle, environnementale, patrimoniale et touristique pour la ville et la région liégeoise.