à TILLIEUX Eliane, Ministre de la Santé, de l'Action sociale et de l'Egalité des Chances
La maladie de Crohn et les autres maladies inflammatoires du système digestif touchent près de 30.000 personnes en Belgique. À ce jour, aucun traitement ne permet d’éradiquer cette maladie.
Handicapante au quotidien, cette maladie oblige parfois les personnes qui en souffrent à s’absenter de leur lieu de travail, voire même à changer d’emploi. Les patients se sentiraient parfois démunis face à cette maladie tabou et aspireraient à une meilleure prise en compte de la maladie par les politiques. La journée du 22 octobre était dédiée à la maladie de Crohn et colite ulcéreuse.
Quelles actions la Wallonie a-t-elle prises à l’occasion de cette journée ? En quoi consistait cette journée de sensibilisation ?
Réponse du 27/02/2014
de TILLIEUX Eliane
En Belgique, la prévalence des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin est estimée à 0,1 % pour la maladie de Crohn et à 0,05 % pour la rectocolite ulcérohémorragique qui est apparentée à la première, mais qui est sensiblement plus grave puisqu’elle se cancérise volontiers. Nous pouvons donc estimer à environ 5 000 le nombre de personnes touchées en Wallonie.
Ce qui interpelle dans cette pathologie, c’est qu’elle touche des personnes jeunes avec deux pics de fréquence : en fin d’adolescence et vers la cinquantaine.
La fréquence est sensiblement la même chez les hommes et chez les femmes mais la gravité semble plus grande chez ces dernières. C’est en outre une maladie dont la fréquence suit un gradient décroissant nord-sud, ce qui signifie qu’elle est beaucoup plus fréquente dans les pays du nord. Cette maladie est dans tous les cas fort invalidante.
Parmi les facteurs de risque, on note le facteur génétique, le tabagisme actif ou passif (y compris dans l’enfance) et l’alimentation. Cette maladie fait en effet partie des maladies inflammatoires généralisées ; à ce titre, elle est fort proche de la polyarthrite chronique et en partage certains facteurs de risques comme par exemple une flore intestinale et un rapport oméga 6/oméga 3 défavorable.
Les facteurs susceptibles d’entretenir un état pro-inflammatoire (inflammation à bas bruit) augmentent la souffrance liée à cette maladie (fréquence et gravité) comme celle de toutes les maladies chroniques. C’est clairement une maladie liée à la mondialisation car on observe que les personnes migrantes qui adoptent les modes de vie de leur pays d’adoption sont très vite aussi souvent touchées que les personnes qui vivaient déjà dans ce pays auparavant.
À l’occasion de la journée nationale, les associations de parents « Crohn en colitis ulcerosa vereniging » et association Crohn-RCUH ainsi qu’une firme pharmaceutique ont présenté les résultats d’une enquête centrée sur le regard du grand public. Un cycle de conférences a été organisé. La Wallonie n’a pas participé aux actions.