à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine
Comme le sait Monsieur le Ministre, les frigos solidaires se multiplient dans l’espace public au bénéfice de personnes manquant de moyens pour s’alimenter.
Concrètement, il s’agit d’un réfrigérateur en libre accès installé sur l’espace public et rempli par des bénévoles par des denrées alimentaires. Ces frigos peuvent s’avérer très utiles tard le soir quand vient la fermeture des différentes structures d’aide.
Que pense-t-il de ces initiatives citoyennes ?
Si ces collectifs sont constitués en ASBL, serait-il réceptif à une éventuelle demande de subside afin de pérenniser ces frigos solidaires ?
Des ASBL ont-elles déjà formulé des demandes en ce sens ?
Malgré les structures d’aides alimentaires existantes, comment explique-t-il que des initiatives citoyennes pallient l’action des différentes institutions actives dans l’aide aux personnes précarisées notamment dans l’alimentation ?
Réponse du 13/03/2017
de PREVOT Maxime
J’ai effectivement appris qu’une initiative citoyenne de ce type venait de voir le jour à Waterloo, s’inspirant d’un concept déjà développé dans certaines communes bruxelloises et qui d’après mes informations vient d’Allemagne.
À Schaerbeek, c’est l’ASBL Corvia qui a lancé un projet de dispositif solidaire appelé « frigo ouvert » qui consiste à récolter les surplus alimentaires de particuliers ou de professionnels de l’Horeca pour les offrir anonymement aux personnes précarisées. L’ASBL doit ensuite vérifier l’état des dons alimentaires afin de ne pas proposer des denrées périmées.
Sur le site du projet (http://vzw-asbl-corvia/419634765), les règles de fonctionnement de ces frigos ouverts sont décrites : - la nourriture sèche, les briques de lait, de jus ou autre, les fruits et légumes, les boissons sont acceptés ; - les bouteilles ouvertes, de la nourriture avariée, les produits périmés, les boissons alcoolisées sont des aliments indésirables ; - il est demandé d’apposer une étiquette décrivant le contenu (idéalement avec une indication du type de viande, de poisson ou de volaille).
À Waterloo, le projet de « Frigo solidaire » a été lancé récemment par des bénévoles qui récoltent des denrées alimentaires auprès de magasins et traiteurs de la commune et qui s’occupent également de veiller à la qualité et à la fraîcheur des produits, ou de nettoyer régulièrement le frigo.
À côté de la démarche très louable de solidarité que représentent ces initiatives privées, j’attire toutefois l'attention sur le fait que la compétence de l’AFSCA est concernée en matière d’hygiène et de contrôle. Sur le site internet de cet organe fédéral, il est d’ailleurs stipulé : « Tous les opérateurs actifs en Belgique dans la chaîne alimentaire doivent être connus de l’Agence alimentaire et donc enregistrés. De plus, pour l’exercice de certaines activités, une autorisation ou un agrément est exigé. »
L’expérience de Florenville en Province de Luxembourg est illustrative puisque la Maison de la Croix Rouge y a installé un « frigo partagé » devant son bâtiment. Les citoyens des environs sont invités à y déposer leur nourriture (restes d’un lendemain de fête, veille d’un départ en vacances,…) ou à se servir. Une charte d’utilisation et des étiquettes sont mises à disposition.
Les bénévoles de la Croix-Rouge se chargent de vérifier la température du frigo, procèdent à son nettoyage régulier et à la vérification des dates de péremption.
Précision importante : ce projet a reçu l’approbation de l’Agence Fédérale pour la Sécurité Alimentaire (AFSCA).
Enfin, je n’ai pas reçu à ce stade de demande de subside afin de soutenir un projet de ce type. La compétence de l’AFSCA étant clairement engagée, je pense qu’il est prématuré d’envisager le financement, a fortiori la pérennisation, de ces innovations sociales certes intéressantes, mais qui nécessitent un accompagnement et un cadre de travail.