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Visite d'une délégation belarus à l'AWEx.

  • Session : 2004-2005
  • Année : 2005
  • N° : 80 (2004-2005) 1

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  • Question écrite du 01/07/2005
    • de PARY-MILLE Florine
    • à VAN CAUWENBERGHE Jean-Claude, Ministre-Président du Gouvernement wallon

    L'Agence wallonne à l'exportation et aux investissements étrangers (AWEx), en association avec la Chambre de commerce belgo-luxembourgeoise et la Chambre de commerce et d'industrie du Belarus, a reçu, en mai dernier, une délégation économique du Belarus.

    Cette délégation était emmenée par l'Ambassadeur du Belarus en personne en vue de présenter les possibilités économiques offertes par la République de Belarus.

    Monsieur le Ministre-Président n'est pas sans savoir que le Gouvernement de ce pays est mis à l'index par la Secrétaire d'Etat américaine, Mme Condoleezza Ricce et que l'assemblée du Conseil de l'Europe a adopté, voici plus d'un an, une résolution demandant aux autorités de ce pays de mener une enquête complète et impartiale sur le sort de plusieurs personnes disparues voici 5 ans. Ces personnes ne sont rien de moins que l'ancien Ministre de l'Intérieur, Iouri Zakaharenko, le Vice-Président du Parlement, Viktor Gontchar et un cameraman de la télévision publique russe, Dimitri Zavadski.

    Puis-je demander à Monsieur le Ministre-Président quel est le bilan de la visite de la délégation et quelles sont les perspectives pour les entreprises wallonnes en Belarus ?

    L'AWEx compte-t-elle ouvrir une délégation dans ce pays ?

    Monsieur le Ministre-Président entend-t-il, en coordination avec les Affaires étrangères, demander au Gouvernement souverain de la République de Belarus de respecter la résolution du Conseil de l'Europe ?


  • Réponse du 25/07/2005
    • de VAN CAUWENBERGHE Jean-Claude

    Je tiens tout d'abord à remercier l'honorable Membre pour sa question qui, comme il le suggère justement, me permet de tirer un bilan sur l'accueil d'une délégation du Belarus en Wallonie.

    Il faut savoir que la Chambre de commerce et d'industrie du Belarus organise chaque année en mai

    une mission d'une vingtaine d'hommes d'affaires en Belgique et aux Pays-Bas.

    C'est pourquoi, à la demande de la Chambre de commerce belgo-luxembourgeoise pour la Fédération de Russie et le Belarus (CCBLR), l'AWEx a accepté d'accueillir la délégation du Belarus le 25 mai 2005.

    Cette délégation de la CCI du Belarus se composait de seize entreprises. Dix-huit entreprises belges (quatre bruxelloises, six flamandes et huit wallonnes) étaient présentes pour les exposés officiels et le Business to Business. Bruxelles-Export et Export Vlaanderen ont été invités et informés des entreprises de leur Région.

    Pendant la séance d'ouverture, M. L'Ambassadeur Vladimir Senko a en effet pris la parole pour présenter en 5 minutes le potentiel économique de son pays au même titre que le Consul Honoraire de Belgique, M. Filip Vandenbroel, qui a partagé avec l'auditoire son expérience en Belarus.

    A l'issue du Business to Business, plusieurs entreprises ont exprimé leur satisfaction quant à l'opportunité qui leur avait été offerte de rencontrer les entreprises belarus.

    Compte tenu des résultats probants de cet accueil, je pense que l'on pourrait recommander son renouvellement l'an prochain, et ce, notamment pour deux raisons essentielles :

    - d'une part, un certain nombre d'entreprises wallonnes ont marqué un intérêt pour le Belarus, à l'occasion du retour en audiences de l'Attaché économique et commercial de l'AWEx en poste à Moscou ayant juridiction sur le Belarus ;

    - d'autre part, étant donné qu'aucune action-mission n'est programmée dans les trois années à venir sur ce pays, il nous semble opportun de donner à nos entreprises l'occasion d'avoir des contacts avec les entreprises belarus.

    En ce qui concerne ce dernier point, il est plus opportun de se concentrer sur la Fédération de Russie et sur l'Ukraine qui sont des marchés ayant un potentiel encore nettement supérieur, mais qui restent, malgré les efforts déjà réalisés, non suffisamment connus par les entreprises wallonnes.

    Avant de répondre à la dernière question de l'honorable Membre portant sur mon intervention éventuelle quant au respect de la résolution du Conseil de l'Europe par la République Belarus, je tiens tout d'abord à me montrer des plus critiques vis-à-vis de la gestion autoritaire du chef de l'Etat biélorusse, Alexandre Loukachenko.

    S'agissant des disparitions soulignées dans la question de l'honorable Membre, je ne peux que me joindre à une récente résolution de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe dont la Biélorussie est membre. Cette résolution ordonne notamment aux autorités nationales compétentes d'ouvrir une enquête véritablement indépendante au sujet de ces disparitions, après la démission de l'actuel Procureur général, M. Cheïman, qui est accusé d'avoir orchestré lui-même ces disparitions dans ses fonctions précédentes. Une résolution de la Commission des Droits de l'Homme de l'ONU va d'ailleurs dans le même sens.

    Enfin, je renverrai l'honorable Membre à une autre résolution du Conseil de l'Europe qui formule quelque onze recommandations pour enjoindre l'ancienne République soviétique à stopper ce qui s'apparente à une véritable persécution de la presse dans ce pays et à permettre une presse réellement critique et indépendante du régime. Et je salue, au passage, le Parlement européen qui a, en 2004, accordé son prix Sakharov des Droits de l'Homme à l'Association des journalistes biélorusses.

    Ces critiques, j'ai l'occasion de les répéter personnellement à l'Ambassadeur chaque fois qu'il se présente en audience à la Présidence du Gouvernement wallon.

    L'élection présidentielle prévue en Biélorussie en 2006 fournirait, certainement, une « excellente opportunité » pour un sursaut démocratique.

    Le Gouvernement wallon se doit de l'encourager avec les moyens modestes qui sont les siens, essentiellement basés sur le dialogue et la persuasion, et en gardant à l'esprit que bien souvent le développement économique s'avère être une bonne porte d'entrée à la démocratie et au respect des Droits de l'Homme.

    J'espère que ces éléments de réponse auront éclairé l'honorable Membre.