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Le nouveau label wallon "Prix juste au producteur"

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 269 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 02/02/2018
    • de GODFRIAUX Jordan
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région

    Si pour de nombreux consommateurs du nord de la planète, acheter des produits issus du commerce équitable assure aux producteurs du sud un revenu juste, certains d'entre eux se rendent compte qu'il ne faut pas aller si loin pour trouver des producteurs en situation précaire.

    En effet, les marges bénéficiaires des agriculteurs n’ont jamais été aussi basses. Et la guerre des prix à laquelle se livrent les enseignes de la distribution pousse davantage ces marges vers le bas.

    De plus en plus de consommateurs se disent sensibles à cette problématique et souhaitent agir. C'est ce qui ressort d'une enquête menée par le Collège des Producteurs. Sur 1.000 personnes, 60% se disent concernées. Encore faut-il transformer cela en intention d'achat.

    D’après les spécialistes, on peut compter sur 15 % des consommateurs qui seraient prêts à passer à l’acte s’ils bénéficiaient d'une offre spécifique.

    Cette idée de mettre en place une forme de commerce équitable nord-nord a donné naissance à un label «  Prix juste au producteur  ». Le label doit aider les agriculteurs wallons à obtenir une rémunération correcte de leur travail. Les produits labellisés vendus en grande surface offriront la garantie au consommateur que l’agriculteur a reçu un prix couvrant ses coûts de production, ainsi qu'une rémunération correcte de son travail.

    Quel est le processus de labellisation  ? Par qui sera-t-il géré  ?

    Quels sont les critères d'acceptation  ?

    Des contrôles vont-ils être effectués  ? Par quel organe  ?

    Quelles filières sont concernées ?

    Quand la commercialisation de ces produits labellisés débutera  ?

    Une évaluation est-elle prévue  ? Si oui, quand  ?
  • Réponse du 13/02/2018
    • de COLLIN René

    L’ASBL SoCoPro est la structure propriétaire de la marque déposée « Prix juste producteur » dont le cahier des charges est établi sous la responsabilité du Collège des producteurs.

    Le processus de labellisation démarre par une simple demande du producteur ou du groupe de producteurs concernés ; s’ensuivra la formalisation d’un engagement à respecter les règles du cahier des charges ainsi qu’un audit réalisé par les services de l’ASBL SoCoPro sur base des 14 critères du cahier des charges. Dès constatation du respect des critères, un numéro d’identification est fourni en même temps qu’une autorisation circonstanciée d’usage du label.

    Un plan de contrôles additionnels dans la durée sera mis en œuvre selon le volume et le niveau de risque de chaque dossier ; en effet les demandes pourront concerner tant des filières courtes (B to C en individuels ou en groupes) que des filières longues (B to B en groupes) qui engendreront des charges de contrôle et des risques différents. Afin de garantir la qualité du processus de labellisation, un organisme de contrôle est mobilisé pour contrôler de manière indépendante le respect des procédures de labellisation mises en œuvre par l’ASBL SoCoPro.

    Le cahier des charges est basé sur 14 critères qui se regroupent en 4 axes :

    - les groupes de producteurs;
    - le respect des coûts de production;
    - la transparence et la durée des engagements;
    - l’indépendance des producteurs.

    Les 14 critères sont détaillés sur le site . Une distinction est à faire pour les acteurs impliqués dans la vente directe pour laquelle certains critères ne sont pas utiles.

    Une grande variété de produits est susceptible d’être certifiée dès lors qu’un minimum de 80 % est originaire du producteur ou du groupe de producteur demandeur. L’ensemble des 11 filières wallonnes est concerné.

    Le démarrage des travaux d’audit est prévu pour le 1er mars 2018. L’objectif est de disposer d’une offre de base diversifiée pour septembre 2018.

    L’évaluation de l’impact se fera via des mécanismes de rapportage de l’ASBL SOCOPRO et du Collège des Producteurs, au travers

    - de la caractérisation du nombre de producteurs et des volumes économiques de produits commercialisés sous le label;
    - de la notoriété auprès des consommateurs.

    Pour l’heure, les relais dans la presse nous laissent présager d’un intérêt certain des consommateurs ; l’enjeu des prochains mois sera donc de mobiliser ceux-ci et de construire l’offre de produits.

    J’en appelle donc à chacune et chacun à agir en ce sens.