Le dragage des cours d'eau et le choix entre les techniques de lagunage et de filtre-presse.
Session : 2005-2006
Année : 2005
N° : 54 (2005-2006) 1
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Question écrite du 01/12/2005
de FURLAN Paul
à ANTOINE André, Ministre du Logement, des Transports et du Développement territorial
Je me permets d'interpeller Monsieur le Ministre et Monsieur le Ministre Daerden car, autant M. Antoine est concerné par cette question en tant que Ministre du Développement territorial et de l'Aménagement du territoire, autant M. Daerden l'est également en tant que Ministre de l'Equipement. Le difficile dossier de Malmaison en est la preuve.
Sans revenir sur un long historique, Monsieur le Ministre se souvient que le dragage de la Haute Sambre avait provoqué un débat important entre partisans des techniques de lagunage et de filtre-presse.
A l'époque, Monsieur le Ministre Daerden avait décidé qu'une expérience-pilote serait menée à Hourpes concernant la technique dite du « filtre-presse ».
Aujourd'hui, Monsieur le Ministre a pu constater comme moi la fin des travaux de dragage de la Haute Sambre, dans la zone allant de l'aval de Thuin à l'amont de Monceau, et ce, à la grande satisfaction des riverains de Hourpes, où s'est déroulée l'expérience.
Le dragage par la technique du filtre-presse, débuté en mars dernier, s'est déroulé sans problème particulier. Les travaux de la firme Envisan se terminent d'ailleurs avec deux semaines d'avance sur le planning prévu et les machines seront démontées sous peu.
Quant au prix, le comité de quartier s'est livré à une première comparaison avec celui de la technique du lagunage puisqu'une entreprise va être sélectionnée incessamment par le MET pour le dragage et la mise en lagunage des boues de l'amont de Thuin à Erquelinnes (les boues y seront déposées dans les bassins de décantation nouvellement construits).
Le contrat de la société momentanée EDE/de NUL/Envisan International (filtre-presse) portait sur le traitement de 30.000 m3 pour un montant de 1.948.584 euros, soit 65 euros/m3.
L'adjudication pour l'entretien de la Haute Sambre en amont de Thuin (lagunage) porte sur le traitement de 13.600 m3 pour un montant de 945.699 euros, soit 70 euros /m3. Il faut ajouter à ce prix le coût de la construction des bassins de décantation à Erquelinnes : 2 millions d'euros, soit calculé sur 20 ans, 5 euros/m3.
Sur la base de ce calcul, le chantier filtre-presse revient à 65 euros/m3 alors que le chantier lagunage revient à 75 euros/m3.
Au vu de ces données, il semble donc que le filtre-presse serait moins cher que le lagunage
La Région wallonne a commandé une étude comparative. Si j'ai bien compris, dans quelques mois, la même expérience se déroulera à Erquelinnes, dans les mêmes conditions, mais en utilisant la technique du lagunage. Un comparatif entre les deux chantiers, commandé par la Région wallonne, sera alors réalisé pour pointer la méthode la plus efficace.
Dans la Déclaration de Politique Régionale, il est indiqué que « La réalisation du réseau cohérent de centres de regroupement des boues de dragage entamée sous la législature précédente sera poursuivie. Il sera tenu compte de l'évaluation en termes technique, économique et environnemental d'éventuels autres procédés de déshydratation (mécanique ou autre) ».
Je note que Monsieur le Ministre semble s'orienter vers la filière « lagunage » sur les sites de regroupement de boues de dragage qui étaient encore en attente en Wallonie. Je ne prends pour exemple que le cas de Malmaison.
Mes questions seront donc simples.
Que pense Monsieur le Ministre des chiffres que je viens d'évoquer ?
Confirme-t-il l'efficacité du système de filtre-presse en termes de rapidité d'exécution et de coûts ?
Quand pourrons-nous compter sur les résultats de l'étude comparative évoquée précédemment ?
Vu le succès rencontré par l'expérience-pilote, ne serait-il pas nécessaire d'avoir rapidement le résultat de cette étude comparative pour réorienter, si nécessaire, le choix de la technique dans les chantiers à venir ?
Monsieur le Ministre ne devrait-il pas envisager de revoir la réalisation de son plan de réseau cohérent de centres de regroupement des boues de dragage en fonction des résultats de cette importante étude comparative ?
Pour ma part, sans précéder les résultats de l'étude, je ne peux que constater la satisfaction des riverains sur le peu de nuisances provoquées par la méthode du filtre-presse par rapport au lagunage et sur la rapidité d'exécution.
Monsieur le Ministre l'aura compris, j'ai été convaincu par la technique du filtre-presse et je crois que la question est d'importance car le choix de la technique pourrait, à mon avis, faciliter l'avancement du dossier de traitement des boues de dragage. Par ricochet, cela permettra de développer plus rapidement le transport par voie fluviale avec développement économique et réduction de la pollution à la clef. Le choix d'une technique pour traiter des boues a donc des conséquences plus importantes qu'on pourrait le croire …
Réponse du 17/01/2006
de ANTOINE André
Pour donner suite à la question posée par l'honorable Membre, j'ai l'honneur de lui faire part des éléments suivants.
Hormis la problématique de la localisation et de la valorisation énergétique éventuelle des boues de dragage, les questions posées sortent de ma sphère de compétence et relèvent de mon Collègue le Ministre Benoît Lutgen.
Je prends acte des expériences en cours et futures.
Dans la mesure où mes services seront associés à ces projets, je veillerai à ce qu'un chapitre de l'étude comparative soit consacré à la dimension spatiale des expériences. Il va de soi que, toute autre chose étant égale par ailleurs, il conviendrait de favoriser la technique qui stérilise le moins d'espace.