La prévention en matière d'utilisation de bancs solaires
- Session : 2018-2019
- Année : 2019
- N° : 103 (2018-2019) 1
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Question écrite du 07/01/2019
- de LOUVIGNY Lyseline
- à GREOLI Alda, Ministre de l’Action sociale, de la Santé, de l’Egalité des chances, de la Fonction publique et de la Simplification administrative
Ce rapport indique également que les coûts pour les soins de santé pourraient être diminués de 227,7 millions d'euros grâce à une campagne de sensibilisation.
Madame la Ministre pourrait-elle faire le point sur les actions, projets et campagnes de sensibilisation en cours ou à l’étude au sujet de l’utilisation des bancs solaires et des risques qui y sont liés pour les utilisateurs ?
Réponse du 24/01/2019
- de GREOLI Alda
Il convient néanmoins de préciser deux éléments importants :
- les campagnes de prévention permettent de détecter plus de mélanomes et à un stade précoce, ce qui entraîne une augmentation du nombre de mélanomes diagnostiqués. La mortalité de ces mélanomes est quant à elle stable depuis 20 ans (2,47 décès/100 000 en 1994 et 2,48 en 2015) ;
- l’augmentation la plus importante concerne les carcinomes basocellulaires, qui représentent la forme la moins dangereuse des cancers de la peau.
Les chiffres montrent donc que si l’incidence du mélanome est importante en Wallonie, le nombre de décès n’est toutefois pas alarmant. Ceci s’explique bien sûr principalement par les méthodes de traitement du cancer de plus en plus efficaces, mais aussi par la sensibilisation du grand public à l’importance d’une détection précoce.
Les causes du cancer de la peau peuvent être héréditaires, mais aussi et surtout liées à une exposition excessive aux ultraviolets (UV). L’incidence élevée du mélanome ces dernières années peut d’ailleurs être mis en corrélation avec la mode du bronzage. On sait depuis longtemps qu'une exposition excessive aux rayons UV du soleil ou des lampes à ultraviolets constitue une des causes principales du cancer de la peau.
Il faut savoir que le banc solaire est classé par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) parmi les éléments les plus cancérigènes, avec le tabac et l’amiante. Dans son avis de juin 2017, le Conseil supérieur de la santé préconise d’ailleurs une interdiction totale des bancs solaires. Cela contribuerait très concrètement à la diminution du nombre de cancers de la peau, d’autant plus qu’en comparaison avec d’autres pays européens, le banc solaire est très largement utilisé en Belgique. En 2015, 14 % de la population belge a eu recours au banc solaire.
Cependant, je rappelle que la législation concernant les conditions d’exploitation des centres de bronzage en Belgique relève du Fédéral et est actuellement gérée par le SPF Économie (sécurité des produits et des services) et non pas par le SPF Santé publique. Depuis le 1er janvier 2019, de nouvelles dispositions à ce sujet sont entrées en vigueur. Parmi les nouvelles mesures se trouve l’obligation pour les clients des centres de bronzages de fournir une attestation médicale confirmant leur type de peau. Si le centre de bronzage dispose d’un appareil de détermination de la sensibilité de la peau, celui-ci peut déterminer avec le consommateur son type de peau. De plus l’avertissement « L’USAGE DES BANCS SOLAIRES PEUT PROVOQUER LE CANCER DE LA PEAU » doit figurer dans chaque communication, à l’accueil du centre et dans chaque cabine de bronzage.
Aussi longtemps que des bancs de bronzage seront mis à la disposition du public, on ne peut que renforcer l’information et la sensibilisation nécessaires pour réduire les risques associés à leur utilisation. Le grand public connaît bien la nocivité du tabac et de l’amiante, mais beaucoup moins celle des bancs solaires.
Au-delà des mesures prises par le Fédéral, il faut informer le grand public de manière objective et transparente sur les risques liés aux UV en général (et y compris les risques liés aux UV émis par les bancs solaires). Pour être complet, il est également important d'inclure dans cette campagne d'information des renseignements objectifs sur les effets bénéfiques d'une exposition occasionnelle au soleil, par exemple la production de vitamine D.
En Wallonie, l’acteur de promotion de la santé en charge de la prévention du cancer est la Fondation contre le Cancer. Cette fondation œuvre de manière permanente à informer et à sensibiliser le grand public aux dangers que peuvent représenter les centres de bronzage. La Fondation a ainsi créé une « Alliance pour la prévention des cancers de la peau ». En 2015, la Fondation contre le Cancer a également mené une campagne « Turbo Cancer 3000 » spécifiquement axée sur les dangers liés aux bancs solaires. La Fondation édite aussi une brochure d’information intitulée « Le banc solaire sous son vrai jour » qui pointe les idées fausses que l’on se fait du bronzage et du banc solaire.
Enfin, un des objectifs du Plan prévention et promotion de la santé que j’ai présenté au Gouvernement wallon en novembre est de limiter l’exposition aux facteurs cancérigènes environnementaux. Le banc solaire en fait partie. Les acteurs de promotion de la santé en Wallonie ont donc comme lignes directrices les recommandations du Conseil supérieur de la santé relatives aux messages de prévention à tenir à propos des bancs solaires.