à GREOLI Alda, Ministre de l’Action sociale, de la Santé, de l’Egalité des chances, de la Fonction publique et de la Simplification administrative
Il reste bien nécessaire de rappeler que l’information, la sensibilisation et la prévention restent les meilleures armes pour lutter contre le virus du sida.
Malgré les dispositifs déjà mis en place dans notre pays, le taux de découverte tardive de l’infection est toujours très élevé, ce qui implique que plusieurs autres personnes peuvent être contaminées avant que le premier patient soit détecté.
Par ailleurs, la stigmatisation et les discriminations que subissent encore massivement les personnes atteintes du VIH constituent un frein au dépistage et à la prise en charge correcte des malades.
La lutte contre la discrimination passe nécessairement par une bonne information scientifique. De larges études ont montré que quand la charge virale est dite indétectable, c’est-à-dire que la quantité de virus dans le sang est devenue si faible qu’elle n’est plus détectée par un test sanguin, le patient ne peut plus transmettre le virus.
C’est d’ailleurs dans ce sens que la Plateforme prévention sida a lancé ce 23 novembre dernier une campagne anti-discrimination intitulée « L’exclusion reste une réalité ».
Madame la Ministre dispose-t-elle des chiffres actualisés sur le nombre de dépistages de soins aux patients ?
En Région wallonne, quelles associations reçoivent des subsides pour leurs actions en matière de prévention, d’information et de lutte contre les discriminations ?
De telles actions sont-elles prévues complémentairement à la campagne prévue par la Plateforme prévention sida ?
Comment se concrétise son soutien aux projets existants
Réponse du 30/01/2019
de GREOLI Alda
Nous disposons des chiffres sur l’infection au VIH grâce à la surveillance réalisée par Sciensano (anciennement Institut de Santé publique). Cette surveillance permet d’évaluer le nombre de personnes infectées par le VIH et la proportion d’entre elles qui sont atteintes du sida. Elle repose sur les diagnostics du VIH et sur le suivi d’une cohorte de personnes atteintes du VIH. Les données cliniques, biologiques et thérapeutiques collectées contribuent à l’estimation d’indicateurs épidémiologiques sur la prise en charge des personnes vivant avec le VIH. Chaque année lors de la journée mondiale de lutte contre le SIDA, Sciensano publie un rapport annuel qui fait état de la situation du VIH et du SIDA en Belgique de l’année précédente. En 2017, Sciensano a enregistré 890 nouveaux diagnostics de VIH en Belgique. Cela correspond à 2,4 nouveaux cas de VIH par jour en moyenne. En 2017, 63 tests VIH pour 1000 habitants ont été réalisés en Belgique. C’est 2 % de moins qu’en 2016. Pour 1 000 tests réalisés, 1,25 est positif. 36 % des infections au VIH ont été diagnostiquées tardivement. Enfin, le nombre de personnes vivant avec le VIH en Belgique en 2017 est estimé à 18 908 personnes, ce qui correspond à une prévalence de l’infection à VIH de 1,7 personne par 1000 habitants.
En 2018, les moyens débloqués par la Région wallonne en faveur de la sensibilisation aux problèmes des IST et MST concernent : - les subventions des opérateurs de promotion de la santé développant des projets liés à cette thématique (points d’appui EVRAS des CLPS, Sida Sol, Modus Vivendi, Sida’Sos, Sida est Charleroi-Mons, Observatoire du sida et des sexualités, EX aequo, Plate-forme prévention Sida, Espace P, ICAR Wallonie, etc.). Le budget consacré aux opérateurs de promotion de la santé liés aux thématiques VIH, IST, EVRAS est de 1 800 000 euros. Comparativement à d’autres opérateurs, ce secteur n’est pas sous-financé. Ces opérateurs sont subventionnés pour mener notamment et selon les cas, des actions telles que la prévention primaire par la réduction des risques, l’accès aux informations, au matériel de prévention et à la sensibilisation au VIH, aux hépatites et autres IST, ensuite la prévention secondaire avec le dépistage gratuit, anonyme et rapide ou classique du VIH, des hépatites et autres IST et enfin, l’accompagnement pour assurer la prévention tertiaire par la réorientation des personnes dépistées positives au VIH ou à d’autres IST vers un suivi médical et un accès au traitement via le Centre de référence Sida, les plannings familiaux, les maisons médicales, les médecins traitants, un hôpital ; - les subventions accordées aux 70 centres de planning familial, dont une des missions est à la fois de faire de la prévention et du dépistage, mais aussi de l’information et de la sensibilisation en lien avec cette problématique des IST et MST. Le montant annuel des subventions accordées aux centres de planning familial pour financer l’ensemble de leurs missions, dont celles relatives aux IST/MST, est d’environ 13 000 000 euros.
Une des mesures concrètes développées par les centres est le site « Love Attitude », le portail des Centres de Planning familial soutenu financièrement par la Région wallonne. N’oublions pas également le travail de nombreux acteurs de terrain tels les médecins généralistes, les maisons médicales, les services de soins à domicile, les hôpitaux, etc. qui œuvrent au quotidien pour la santé des Wallons et des Wallonnes et notamment pour les maladies sexuellement transmissibles.
Enfin, dans le Plan wallon promotion et prévention de la santé, le dépistage du VIH fait partie de l’objectif stratégique thématique prioritaire relatif à la Prévention des maladies infectieuses. Les actions reprises dans le Plan de promotion et prévention suivent les recommandations du CPAM (Comité de pilotage et d’appui méthodologique, représentatif des intervenants du secteur IST/Sida et de Promotion de la santé à Bruxelles et en Wallonie).