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La participation des femmes aux formations en technologie de l'information et de la communication (TIC)

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2019
  • N° : 103 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 17/01/2019
    • de LOUVIGNY Lyseline
    • à JEHOLET Pierre-Yves, Ministre de l'Economie, de l’Industrie, de la Recherche, de l’Innovation, du Numérique, de l’Emploi et de la Formation
    Afin de lutter contre le phénomène des métiers en pénurie, la Wallonie soutient différentes actions de promotion des opportunités d’emploi dans le monde digital, comme l’ouverture du nouveau campus Becode à Liège et les formations Square code.

    Dans les deux cas présents, les formations permettent aux demandeurs d’emploi d’apprendre gratuitement le métier de développeur web. Les apprenants sont initiés au langage numérique et se dotent au passage d’un bagage technique essentiel au vu de l’évolution digitale de notre société. Avec un taux de remise à l’emploi de 80 %, ces formations sont des instruments précieux pour le développement numérique de notre Région.

    Cependant, ce secteur a toujours du mal à se féminiser. Comme l'a dit précédemment Monsieur le Ministre, augmenter la proportion des femmes dans le milieu des TIC (technologies de l’information et de la communication) se révèle être un enjeu socio-économique considérable étant donné qu’elles ne sont que 5 % inscrites dans les filières informatiques des hautes écoles et des universités.

    La proportion de femmes présentes aux formations Square code et Becode est-elle la même ?

    Peut-il nous communiquer le nombre d’apprenantes qui ont entamé la formation sur les campus de Liège et Charleroi ?

    Pour parer à la sous-représentation de la gent féminine dans les études supérieures, des campagnes de sensibilisation sont mises en place à destination d’un jeune public comme les ateliers « cool girls code » de coderdojo. Des mesures similaires à destination d’un public plus âgé pourraient-elles être prises pour favoriser la mixité des formations proposées par Becode et Square code dans le cas où les femmes y seraient peu présentes ?

    Je pense notamment à une action de sensibilisation comme le « women code festival » qui a eu lieu début octobre à Bruxelles. Cet événement a permis à un public féminin de découvrir le monde digital à travers une série d’activités diverses et gratuites (ateliers, initiations, conférences...). Une quarantaine de femmes a d’ailleurs participé à un atelier ludique proposé par l’école 19 pour appendre à coder. Un événement similaire est-il prévu en Wallonie ?
  • Réponse du 08/02/2019
    • de JEHOLET Pierre-Yves
    La pénurie de vocations vers les filières informatiques, à laquelle sont confrontées les universités et hautes écoles, et en conséquence, la pénurie de profils IT à laquelle sont confrontées les entreprises constitue un enjeu majeur pour lequel la sous-représentation des femmes est une préoccupation supplémentaire.

    Ainsi, en ce qui concerne la mixité au sein du secteur du numérique, le baromètre Digital Wallonia faisait état en 2018 d’une proportion d’une femme pour six hommes. Dans ce contexte, il est fort à parier que la masculinisation des études à caractère scientifique et technique est en partie responsable du faible taux d’inclusion des femmes dans le secteur du numérique puisqu’elles ne sont qu’une sur huit à emprunter les filières liées. Et ce, malgré que nos Universités travaillent à l’intégration des femmes dans leurs filières informatiques en organisant, par exemple, des séances d’information spécialement à leur attention.

    Ce constat est d’autant plus préoccupant que la majorité des métiers d’avenir sont en lien avec la transformation numérique que nous vivons. D’après l’OCDE, 700 000 emplois seront ainsi créés dans les métiers du numérique d’ici 2025. Or, nous devons veiller à ce que les femmes bénéficient, au même titre que les hommes, de toutes les opportunités professionnelles et sociétales offertes par le numérique.

    Pour y parvenir, plusieurs projets ont été soutenus ou initiés par la Région wallonne.

    Il s’agit notamment de sensibiliser les plus jeunes, en ce compris les jeunes filles, à la pensée algorithmique et informatique au travers du programme « Wallcode » qui a déjà permis de sensibiliser près de 5 000 élèves depuis 2016 et dont « Coder Dojo » est l’un des exemples emblématiques.

    Un autre exemple consiste en la formation et la mise à l’emploi rapide des publics fragilisés dits « NEET » (« Not in Education Employment or Training »), via l’acquisition de compétences informatiques recherchées au travers du programme « BeCode » qui met un accent particulier sur la participation féminine.

    La campagne de sensibilisation « Wallonia Wonder Woman », visant à transmettre une image attractive et moderne des métiers du numérique et à valoriser les opportunités de carrière liées, contribue également à réduire les différences liées au genre.

    Un certain travail est également nécessaire sur la modernisation de l’orientation scolaire et de l’orientation professionnelle qui, trop souvent, contribuent à une image traditionnelle et masculine des métiers de l’informatique. Une analyse fine de l’évolution des métiers du numérique et une modernisation des nomenclatures et descriptifs traditionnels a été réalisée en 2017 par « Interface3.Namur ». Ainsi, 90 fiches métiers à forte composante numérique ainsi qu’un « carnet pour plus de mixité dans les métiers de l’informatique » ont été publiés.

    En ce qui concerne le nombre d’apprenantes inscrites aux formations que cite l'honorable membre, BeCode enregistre un taux de participation de 23 % de femmes sur la centaine de stagiaires inscrits aux quatre sessions entamées à ce jour (25 stagiaires par session, deux sessions à Charleroi et deux autres à Liège). Pour « Square code », organisé par Technifutur, le taux est de 20 % et il s’élève à 22 % pour l’ensemble des formations informatiques organisées par le centre de compétences en 2018.

    La proportion de femmes présentes dans les formations Square code et BeCode est en tout cas largement supérieure à la présence féminine dans les filières informatiques de l’enseignement supérieur. Ce qui renforce le constat que j'exposais ci-dessus au sujet de l’orientation scolaire.

    Plus largement, les cinq centres de compétences TIC (Technifutur, TechnofuturTIC, Technocité, Technobel et Technofutur CEPEGRA), ainsi que le centre CORAIL (centre informatique du FOREm à Liège) comptabilisent un taux de participation féminine de 34 % de femmes.

    Enfin, il me semble intéressant d'informer qu’Interface3.Namur accompagne également les centres de compétences Technobel et TechnofuturTIC dans l’élaboration de communications « non-genrées », afin de toucher plus facilement un public féminin.