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La place du patrimoine industriel dans la promotion de la Wallonie à l'étranger

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2020
  • N° : 68 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 17/11/2020
    • de DI MATTIA Michel
    • à DE BUE Valérie, Ministre de la Fonction publique, de l'Informatique, de la Simplification administrative, en charge des allocations familiales, du Tourisme, du Patrimoine et de la Sécurité routière
    Dans la note de politique internationale du Gouvernement wallon, le tourisme est présenté comme un outil important pour la valorisation de la Wallonie à l'étranger. Je me réjouis d'ailleurs de l'ambition de la note en général et dans le domaine du tourisme, en particulier.

    Il est question de jouer sur les atouts de la Wallonie pour attirer plus de touristes étrangers, un élément important manque néanmoins à cette liste : le patrimoine industriel.

    Madame la Ministre peut-elle nous confirmer que le patrimoine industriel fait et fera bien partie des éléments visant à valoriser la Wallonie aux yeux des touristes étrangers ?

    Quelles initiatives ont déjà été prises en la matière ?

    Comment compte-t-elle mettre en œuvre la promotion des atouts wallons ?

    Feront-ils l'objet de campagnes globales ?

    Quels seront les pays privilégiés aux yeux de WBT par rapport aux critères décrits ?

    Des campagnes spécifiques par rapport au profil de chacun de ces pays sont-elles envisagées, des campagnes ciblant certains de nos atouts en fonction des profils de chacun de ces pays ?
  • Réponse du 04/12/2020
    • de DE BUE Valérie
    Même s’il n’est pas nommément cité, le patrimoine industriel fait évidemment partie du patrimoine évoqué dans la note de Stratégie de politique internationale.

    En effet, c’est par la Wallonie que la révolution industrielle a gagné le continent européen. La Wallonie avait un rôle de modèle et de source d’inspiration au niveau international grâce à sa richesse en charbon qui a permis le développement de l’industrie lourde (sidérurgie, verre, mécanique) et, de facto, de technologies qui ont pu ensuite être exportées et faire la grandeur de notre région.

    Le patrimoine industriel a donc une place de choix dans les produits et les actions de promotion de Wallonie Belgique Tourisme, que ce soit dans la création de produits purement culturels, via l’intégration dans des produits thématiques existants comme le vélotourisme, les balades pédestres ou encore dans le cadre du tourisme durable, avec notamment la biodiversité propre aux terrils. WBT a en outre toujours intégré ce produit spécifique dans les années à thème des dernières années, comme Wallonie Insolite, Wallonie Terre d’Eau et même Wallonie Destination Nature. 

    Le patrimoine industriel wallon est valorisé par divers biais comme les fiches dédiées sur les sites internet VisitWallonia, où les sites du patrimoine industriel sont mis en avant de façon individuelle, ainsi qu’à travers la newsletter et les réseaux sociaux de WBT. Ce patrimoine est également mis en avant via l’intégration à des produits plus larges et à plus grandes audiences :
    - les sites industriels reconnus par l’UNESCO font partie du produit touristique « La Route UNESCO en Wallonie ». Cet itinéraire vélo propose différentes étapes qui relient l’ensemble de ce patrimoine reconnu. Des guides ont été réalisés, invitant le voyageur à visiter les sites concernés lors de leur parcours ; 
    - WBT relaie les informations et festivités relatives aux anniversaires d’inscription à l’UNESCO des biens concernés. Ainsi, en 2022, WBT participera à la valorisation des 10 ans d’inscription à l’UNESCO des 4 sites miniers. À cette occasion, des activités et projets donneront à cet anniversaire une véritable portée internationale, comme une exposition qui pourrait circuler au-delà de nos frontières ainsi que l’amplification des relations avec d’autres bassins miniers, notamment français et allemands ;
    - certains sites industriels sont également repris dans une brochure rassemblant 23 villes wallonnes ainsi que dans 23 carnets individuels sur ces villes. On y retrouve, par exemple, pour Charleroi, le Bois du Cazier avec son musée du verre et son Haut Fourneau, à La Louvière on retrouve les ascenseurs à bateaux, ou encore à Saint-Hubert le Domaine du Fourneau Saint-Michel. La brochure est disponible en version papier et bientôt en téléchargement, tandis que les carnets sont disponibles uniquement en téléchargement.

    Pour continuer à mettre davantage en avant ces offres, il est également envisagé de les rassembler cette fois sous la thématique « patrimoine industriel », mais pourquoi pas éventuellement sous des thématiques liées à la créativité ou à la Wallonie à travers les époques ?

    Des réflexions sont aussi en cours, notamment avec l’AWaP, pour donner à voir ces sites de façon plus large (réflexion sur l’utilisation de différents outils pour plonger les touristes dans l’univers de l’époque ou pour donner accès visuellement à des sites ou des parties de sites non visitables). Les sites UNESCO pourraient être ouverts à d’autres publics cibles en les intégrant dans des évènements plus grand public à valeur ludique (activité familiale ou affinitaire, comme les rallyes de voitures anciennes…) ou encore, à l’instar de la Route UNESCO à vélo, créer un itinéraire pour les marcheurs comme c’est le cas pour le Sentier des Abbayes trappistes ou autre.

    D’autre part, le patrimoine industriel est un élément fort pour la construction de partenariats internationaux. On peut notamment citer le projet DESTINATION TERRILS du programme INTERREG 5, qui met en avant le patrimoine naturel et culturel lié aux terrils et donc bien sûr nos grands sites de tourisme industriel. La valorisation du patrimoine industriel est également envisagée à travers un itinéraire cyclable transfrontalier. L’objectif est de créer une  »Véloroute du Patrimoine industriel » entre l’Allemagne, la Belgique et la France et de faire une demande de reconnaissance comme EuroVelo. Chez nous, le tracé envisagé pourrait être le même que l’EuroVelo 3 (Liège-Namur-Charleroi-Thuin-Maubeuge) car il nous plonge dans l’univers du passé grâce à de nombreux vestiges visibles directement depuis le RAVeL. Cette initiative est portée par le CGT depuis 2017. Des contacts ont déjà été pris et sont toujours en cours.

    Tous ces produits sont bien évidemment promus sur les marchés étrangers via des actions médias spécifiques à chaque marché. Chaque bureau à l’étranger gère en effet un site web dédié et des actions de communication ciblées. Des « touristes cibles » sont ainsi identifiés et les études montrent qu’il y a un réel intérêt dans notre patrimoine en général et industriel certainement. Ainsi, à l’instar de n’importe quel produit touristique, le profil sociodémographique du visiteur est étudié de façon à proposer une offre en adéquation avec la demande. Il n’y a donc pas de pays privilégié, mais bien un marketing affinitaire appliqué à chaque marché permettant de toucher tous les publics en adaptant le produit aux spécificités de ces marchés.