/

Le projet de gare ferroviaire au niveau de Brussels South Charleroi Airport (BSCA)

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2020
  • N° : 38 (2020-2021) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 20/11/2020
    • de CLERSY Christophe
    • à CRUCKE Jean-Luc, Ministre du Budget et des Finances, des Aéroports et des Infrastructures sportives
    Dans plusieurs articles, Monsieur le Ministre appelait à une union rail-aérien au niveau de la Wallonie.

    Quel serait l'apport potentiel en termes de clientèle d'un tel investissement pour BSCA ?

    Il y a quelques années, la réalisation d'une gare en surface avoisinait la somme de 600 millions d'euros. Des études ont-elles été réalisées permettant de justifier la pertinence d'un tel investissement tant pour BSCA que pour le potentiel report modal généré par un tel projet ?

    En quoi un tel investissement se justifie-t-il alors qu'une ligne TEC permet aux passagers de l'aéroport de rejoindre en quelques minutes la gare de Charleroi Sud et qu'une nouvelle liaison TEC vers la gare de Fleurus sera active dans quelques années ?
  • Réponse du 18/12/2020
    • de CRUCKE Jean-Luc
    La présence d'une liaison ferroviaire efficace avec l’aéroport de Charleroi apparaît comme une nécessité afin de favoriser la mobilité douce et la complémentarité des modes de transport.

    En effet, le bon sens commande de créer une complémentarité avion-train et cela nécessite que des choix soient faits, notamment au niveau du Gouvernement fédéral.

    Je note à ce sujet que le récent accord du Gouvernement fédéral mentionne à ce sujet :

    « Le gouvernement actualisera également l’étude de l’amélioration de la connexion des aéroports régionaux au réseau ferroviaire. »

    Des investissements publics importants ont déjà été consentis pour renforcer les connexions ferroviaires au niveau de l'aéroport de Zaventem, implanté en Flandre. Il semble donc logique de réaliser les investissements pour un aéroport public qui a un impact économique régional et national.

    En dehors d’une étude « de mobilité et d’aménagement relative au raccordement ferroviaire de l’aéroport de Charleroi Bruxelles-Sud » réalisée en 2008, BSCA n’a pas connaissance de projections de fréquentations récentes qui auraient été établies par la SNCB en la matière.

    Néanmoins, même s’il est difficile de déterminer précisément l’apport potentiel en termes de clientèle que représenterait la création d’une gare ferroviaire dédicacée à BSCA, on peut raisonnablement supposer qu’une partie des usagers actuels des transports en commun desservant BSCA opterait pour cette option. À titre informatif, ces usagers représentent :
    - pour la ligne A des bus TEC (liaison directe entre la gare de Charleroi Sud et BSCA - durée du trajet d’environ 20 minutes - actuellement 2X/heure) : la ligne A est empruntée par environ 350 000 passagers/an (chiffres pour 2019) ;
    - pour les navettes de la compagnie FLIBCO - la compagnie opère de nombreuses liaisons vers les pays limitrophes (Lille, Breda, Maastricht, Luxembourg, Amsterdam) et vers plusieurs villes de Belgique (Bruxelles, Anvers, Liège, Arlon, Namur). Annuellement, près de 20 % des passagers utilisent ce moyen de transport pour se rendre à l’aéroport.

    Outre les usagers actuels des transports en commun, on peut supposer qu’une partie des passagers et membres du personnel se rendant à l’aéroport au moyen de leur véhicule personnel, est également susceptible de faire le choix d’une liaison directe en train pour se rendre à BSCA - comme cela est le cas pour l’aéroport national.

    Il faut par ailleurs souligner que l’aéroport jouxte directement le PAE de l’Aéropôle de Gosselies (environ 170 entreprises), qui n’est actuellement desservi, en termes de transports en commun, que par une unique ligne de bus TEC (ligne 68). Il est dès lors probable qu’une partie des 4 000 employés y travaillant serait également susceptible de transiter via une gare ferroviaire située directement ou à proximité du site de BSCA.

    Concernant la plus-value d’une gare sur le site de BSCA par rapport aux lignes de bus desservant les accès ferroviaires existants (ligne A / gare de Charleroi Sud et future ligne / gare de Fleurus) :
    - la jonction avec Fleurus permettra de desservir Louvain-La-Neuve et le Limbourg. Moins directement Bruxelles, vu la rupture de charge à Louvain ;
    - l’actuelle jonction avec la gare de Charleroi permet de desservir Bruxelles, mais avec une rupture de charge et environ 15 minutes de trajet. En outre, les horaires ne sont pas alignés avec les horaires des vols du matin et du soir.

    L’implantation d’une gare sur site, ou à proximité immédiate, permettrait de limiter la problématique de rupture de charge et peut-être d’avoir des horaires plus adaptés à ceux de l’aéroport, pour relier notamment Bruxelles et mieux répondre à la demande des passagers qui viennent de plus loin. En effet, une part importante de la clientèle provient des pays limitrophes : 17 % de France, 2 % du Luxembourg, 2 % des Pays-Bas et 2 % d’Allemagne.

    Dans le cadre du développement futur de l’aéroport, il est également nécessaire de souligner que l’absence d’accès ferroviaire direct à l’aéroport est un point négatif régulièrement mis en exergue par les compagnies aériennes prospectées par BSCA.

    Aussi, afin de pouvoir objectiver la plus-value d’un tel investissement, j’ai suggéré à la SOWAER de pouvoir réaliser une étude sur le lien rail/aérien.

    Il apparaît en effet que celui-ci soit une opportunité pour nos deux aéroports dans les années à venir.