/

La "Fintech" en Wallonie

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2020
  • N° : 138 (2020-2021) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 26/11/2020
    • de TZANETATOS Nicolas
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Le secteur de la technologie financière, appelé plus couramment Fintech, est en plein boum à travers le monde.

    Cependant, le président de la fédération sectorielle (Fintech Belgium) estime que ce secteur est sous-évalué en Belgique et que notre pays pourrait faire mieux. Il semblerait que nous ayons un potentiel extraordinaire dans ce domaine.

    Au niveau mondial, les investissements dans le secteur se trouvent essentiellement aux États-Unis et en Chine. Mais l'Europe n'est pas en reste où la Fintech représente la première destination des capitaux dans le domaine technologique. Or, en Belgique, elle ne constitue que le quatrième secteur. Pourtant, toujours selon le président de la fédération sectorielle, il y a vingt ans, la Belgique était en pointe dans le domaine de la Fintech. Depuis lors, nous sommes malheureusement en train de perdre notre leadership.

    Malgré ce constat, dans notre pays, le secteur a levé plus de 368 millions d'euros cette année, soit une augmentation de plus de 600 % par rapport à 2019. Ces chiffres phénoménaux sont notamment dus à l'introduction en bourse d'une start-up wallonne, UnifiedPost, spécialisée dans la numérisation des factures.

    Quel est le poids des Fintech wallonnes  ?

    Quelles sont les perspectives pour ce secteur en Wallonie  ?
  • Réponse du 21/12/2020
    • de BORSUS Willy
    Combinaison des termes « finance » et « technologie », la « Fintech » désigne l’utilisation de la technologie pour repenser les services financiers. L’Agence du Numérique recense actuellement 31 entreprises wallonnes actives dans l’écosystème Fintech Digital Wallonia. Elles offrent principalement 3 types de services : paiement (15), asset management (10) et financement participatif (7). Les Fintech ciblent plusieurs types de clients :
    - les institutions financières qu’elles complètent avec leurs services;
    - les entreprises et les organisations dans la digitalisation de leur gestion et de leur offre ;
    - le consommateur pour satisfaire ses exigences (instantanéité, simplicité et sécurité).

    Embryonnaire en Belgique, le domaine de la Fintech est peu représenté en Wallonie. Cela s’explique, entre autres, par la composition du tissu économique de la Wallonie (98 % de PME/TPE). On retrouve beaucoup de Fintech localisées près des grandes entreprises que sont les institutions financières. En Belgique, ces dernières sont surtout présentes à Bruxelles et Anvers.

    Les Fintech ne sont pas toutes des start-up. Il s’agit aussi d’entreprises reconnues depuis longtemps comme Swift ou UnifiedPost (17 ans d’existence et un CA de plus de 60 millions d'euros (2018)). UnifiedPost est associée depuis peu à la Fintech. Spécialisé dans la digitalisation des entreprises, son « core business » reste la gestion électronique des documents, générateur de 65 % de ses revenus. Elle s’est diversifiée en y ajoutant des services de paiement et de financement (gestion de la dette, affacturage …). Cette firme spécialisée dans la digitalisation des documents d'entreprises affiche 17 ans d'existence et est devenue un groupe de 680 personnes qui génère un chiffre d'affaires (2018) de plus de 60 millions d'euros !

    Cette entreprise performante et ambitieuse n’est pas la seule à suivre le créneau porteur d’une offre combinant traitement des documents et paiement intégré et sécurisé. Portées par la législation européenne PSD2 sur le paiement et celle sur la vie privée (RGPD), d’autres entreprises wallonnes se sont aussi démarquées dans cette voie comme Digiteal et la legaltech Recovr.

    La Wallonie a de nombreux atouts pour développer des services Fintech performants : un grand nombre d’universités et de centres de recherche, un secteur numérique émergent dynamique sur certaines technologies, une expertise belge reconnue en matière de paiements et des outils spécifiques comme le nouveau fonds Tioga Capital destiné à soutenir des start-up innovantes dans le domaine de la Blockchain.

    Pour stimuler ce terrain propice à la Fintech, deux éléments doivent être soutenus :
    1. Réseautage et synergies entre acteurs de la recherche et entrepreneurs sur des développements de technologies émergentes tels que l’IA (détection de la fraude, repérage de tendances boursières et d’actifs …) et la Blockchain (sécurité des contrats, rapidité et transparences d’exécution des transactions …) ;
    2. Une aide à l’embauche de profils IT spécifiques très demandés comme les développeurs de langage de type Java ou avec de l’expérience dans une technologie émergente (AI, machine learning …). Cette aide doit s’accompagner d’une intégration de ces matières dans les cursus enseignés dans les écoles et la formation continuée.

    Enfin, les régions apportent également des soutiens importants aux startups en général au travers d’incubateurs, de programmes pour « scale-up » tel que le Reaktor, de financement comme celui du SPW EER en Wallonie et les chèques entreprises.