La reprise de l'emploi
- Session : 2020-2021
- Année : 2020
- N° : 81 (2020-2021) 1
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Question écrite du 26/11/2020
- de LEGASSE Dimitri
- à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
Malheureusement, la pandémie est passée par là avec 31 % d'offres d'emplois en moins fin octobre 2020, comparée à l'année précédente, selon les chiffres du site d'emplois Indeed.
Si la situation semble s'améliorer doucement comparé aux chiffres du printemps, certains secteurs sont particulièrement touchés, comme les secteurs de la beauté et du bien-être, l'hôtellerie, le tourisme et la restauration.
Madame la Ministre peut-elle faire le point sur la situation générale de l'emploi en Wallonie ?
Comment le second confinement se fait-il ressentir sur les chiffres de l'emploi en Wallonie ?
Réponse du 16/12/2021
- de MORREALE Christie
En ce qui concerne le premier volet de la question relatif à la situation générale de l’emploi en Wallonie, plusieurs indicateurs sont à présenter.
Premièrement, au mois d’octobre 2021, la population active wallonne comprenait 195.949 demandeurs d’emploi inoccupés (DEI), soit 5,8 % de moins qu’un an plus tôt. L’effectif de DEI wallons est même redescendu sous son niveau de fin octobre 2019, avant l’éclatement de la crise sanitaire. Il est à noter que la demande d’emploi diminue un peu plus parmi les hommes (-6,1 %) que parmi les femmes (-5,3 %).
Deuxièmement, la relance s’exprime aussi dans les intentions de recrutement dans la plupart des secteurs d’activité d’après les offres d’emploi diffusées par le FOREm, dont le nombre est reparti à la hausse depuis le mois de mars 2021. Durant le mois d’octobre 2021, 46 373 opportunités d’emploi (celles émanant d’autres Services publics de l’Emploi non comprises) ont été publiées, soit 61 % de plus qu’en octobre 2020. Presque tous les secteurs d’activité ont exprimé des besoins de main-d’œuvre supérieurs à ceux d’il y a un an. Seul le secteur de l’éducation a notifié 16 % d’opportunités d’emploi de moins qu’en octobre de l’an dernier.
La baisse du chômage se vérifie aussi, depuis le mois de juin 2021, dans les statistiques de paiement des chômeurs complets demandeurs d’emploi indemnisés. En septembre 2021, leur nombre a diminué de 7,5 % en Wallonie par rapport au mois de septembre 2020.
Le chômage temporaire des travailleurs est lui aussi en baisse, depuis le mois de mars 2021. En septembre 2021, la Wallonie dénombrait 36.460 travailleurs en chômage temporaire dus à la crise du Covid-19 (on en comptait 262 000 en avril 2020). L’effectif total a substantiellement diminué au cours des derniers mois, mais les secteurs d’activités faisant le plus appel à cette mesure sont restés inchangés : l’industrie manufacturière au sens large, la construction, le commerce, les services de soutien aux activités des entreprises et enfin l’HORECA. La procédure simplifiée pour force majeure corona a été prolongée jusqu'à la fin de l'année 2021.
Le nombre de faillites d’entreprises est quant à lui encore probablement en deçà du niveau qui aurait été atteint sans les mesures de soutien public toujours en cours. Ce sont néanmoins 697 emplois qui ont été perdus en raison des 364 faillites enregistrées en Wallonie au cours du 3e trimestre 2021. Les secteurs d’activités qui accusent le nombre de pertes d'emploi le plus important sont les travaux de construction spécialisés, le commerce de détail et la restauration.
À ces nouvelles plutôt encourageantes se heurtent des pertes d’emploi qui se profilent dans le cadre de licenciements collectifs. Au troisième trimestre 2021, et particulièrement au mois de septembre, les annonces ont surtout affecté le Brabant wallon, suivi des provinces de Liège et du Hainaut.
En ce qui concerne le second volet de la question, le Bureau fédéral du Plan (BFP) table sur une croissance économique de 5,7 % en 2021, sur base annuelle. Le retour de l’activité économique à son niveau d’avant crise serait pour le dernier trimestre de cette année ; 2022 serait elle aussi placée sous le signe de la reprise, bien qu’à un rythme moins soutenu qu’en 2021. Cependant, depuis le début de la crise sanitaire, établir des prévisions est devenu plus délicat qu’en temps ordinaire - avant l’ère « corona ». Les modèles répondent mal à l’incertitude ; de plus la crise actuelle ne s’apparente pas à d’autres, déjà traversées, comme la crise économique et financière de 2008-2009 par exemple.