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Le renforcement du réseau wallon par l'émergence des parcs de batteries de stockage

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2020
  • N° : 142 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 01/12/2020
    • de FREDERIC André
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie et de la Mobilité
    Un consortium public-privé a annoncé récemment la concrétisation de son projet consistant à installer un parc de batteries de 10 mégawatts, à savoir le consortium Estor-Lux.

    Ce projet va permettre de soutenir et de soulager le réseau électrique wallon et par ailleurs de répondre à la demande croissante de flexibilité. Ces batteries permettront de venir en aide au réseau électrique lorsque les conditions météorologiques ne permettront pas la production suffisante d'électricité. Elles permettront par ailleurs de stocker l'excédent produit quand les conditions climatiques seront plus favorables.

    Les batteries de stockage joueront un rôle clé dans la transition énergétique et permettront de pouvoir se passer progressivement des centrales à gaz et des centrales thermiques notamment.

    Étant donné que les batteries de stockage constituent une nécessité, Monsieur le Ministre compte-t-il soutenir les investissements dans celles-ci ?

    Si oui, quelles sont les mesures qu’il prendrait afin qu'elles se répandent en Wallonie ?
  • Réponse du 04/12/2020
    • de HENRY Philippe
    L’installation de stockage que l’honorable membre évoque est une installation d’une capacité de 20 MWh. Cette unité pourra délivrer une puissance de 10 MW pendant deux heures et sera constituée de batteries Li-ion. Elle devrait être opérationnelle mi-2021. Le financement total est de 9,2 millions d’euros, financé à moitié par les partenaires du projet EStor-Lux et à moitié par un emprunt réalisé auprès de la banque Triodos. Le partenariat public-privé de EStor-Lux est constitué de Rent-A-Port Green Energy, la SRIW-Environnement, la Socofe et Sopaer qui est la filiale spécialisée dans les énergies renouvelables des intercommunales luxembourgeoises Sofilux et Idelux.

    Estor-Lux fera appel aux services d’un agrégateur, qui utilisera la puissance disponible pour, comme il le dit, répondre à la demande de flexibilité du réseau, et venir en aide au réseau électrique lorsque les conditions météorologiques ne permettront pas une production suffisante d'électricité.

    Effectivement, le phasing out de la production électrique par des sources nucléaires nécessite de mettre en œuvre des solutions alternatives, outre les indispensables mesures d’économie d’énergie. L’électricité nécessaire pour combler le besoin en consommation sera en partie importée et en partie produite par des énergies renouvelables. La flexibilité permettra de déplacer, dans ce contexte, une partie des consommations vers les moments où la production d’électricité renouvelable est abondante, et le stockage permettra de fournir cette électricité lorsque la production sera trop faible.

    Cependant, les batteries ne constitueront qu’une partie des solutions en matière de stockage l’énergie nécessaire.

    Il faut envisager d’autres moyens de stockage que les batteries, comme par exemple le stockage par pompage-turbinage ainsi que c’est réalisé à Coo, ou encore sous forme d’hydrogène.

    C'est donc une équation complexe qui devrait être solutionnée. N’aborder l'équation que sur la seule question du stockage ne suffira pas, c'est bien tout le système énergétique qui doit être abordé dans son ensemble.

    J’attire en outre l'attention sur le fait que le stockage par batterie permet de répondre à un type de besoin sur le réseau, mais d'autres solutions de stockage intersaisonnier seront également nécessaires pour répondre à la demande.

    Nous sommes actuellement en cours de transposition de la directive sur le marché de l'énergie qui vise, entre autres, à mieux aborder la question de la flexibilisation du réseau. Le stockage sera une question qui y sera abordée et c'est dans ce cadre que la réflexion sur les besoins sera menée.

    Nous aborderons aussi ce point avec le Gouvernement fédéral en lien avec stratégie énergétique globale, notamment lors de la finalisation du mécanisme CRM qui vise à soutenir les alternatives à la production par nos derniers réacteurs nucléaires en fin de vie.