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La prolifération des rats musqués

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2020
  • N° : 139 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 10/12/2020
    • de DURENNE Véronique
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Chaque année à l'approche de l'hiver, de nombreuses communes profitent de la fin des travaux sur les champs pour procéder à des travaux de curage, d'entretien et de renforcement des berges de fossés, rieux et autres cours d'eau.

    Dans ce cadre, il m'a été rapporté qu'à certains endroits, on a pu constater une forte augmentation des populations de rats musqués, et par conséquent une recrudescence des dégâts au niveau de la stabilité des berges de cours d'eau, par rapport aux années précédentes.

    Pour rappel, le rat musqué, considéré comme espèce exotique invasive, contribue également à la disparition d'espèces sauvages aquatiques et est porteur de nombreuses maladies.

    Madame la Ministre a-t-elle eu vent d'une éventuelle recrudescence des populations de rats musqués, cette année en Wallonie ?

    Dispose-t-elle de chiffres quant au nombre d'individus présents sur notre territoire ?

    Le service de piégeage du SPW compte-t-il mettre en place un plan de lutte afin d'éviter une invasion trop importante de l'espèce ?

    En juillet 2017, son prédécesseur allouait une enveloppe de 100 000 euros pour la lutte des espèces animales exotiques envahissantes. Le service de piégeage comptait 19 agents.

    Le nombre d'agents a-t-il évolué depuis ?

    Peut-elle me faire le bilan du travail de ce service, en matière de lutte contre le rat musqué au cours de ces dernières années ?
  • Réponse du 13/01/2021
    • de TELLIER Céline
    Mes services ne disposent pas de chiffres précis quant au nombre de rats musqués vivant sur le territoire wallon, seules des tendances peuvent être dégagées. Les observations de terrain rapportées par les naturalistes semblent montrer une augmentation des populations de rats musqués en Wallonie au cours des dix dernières années. Il pourrait s’agir d’augmentations locales ou d’une augmentation apparente liée à une plus forte fréquentation d’observateurs le long des cours ou pièces d’eau.

    Le retour fait par les piégeurs professionnels du SPW semble quant à lui indiquer une stabilité des populations de rats musqués, voire une diminution.

    À côté de l’effort de piégeage, les facteurs climatiques ou encore les échanges avec les régions et les pays voisins peuvent aussi affecter l’état de ces populations.

    Le service de piégeage des rats musqués fonctionne sur une base de 21 secteurs géographiques avec un piégeur affecté à chacun d’entre eux. Après un fonctionnement à effectifs réduits durant plusieurs années, je peux annoncer que 4 piégeurs ont été recrutés en 2020 et qu’un cinquième doit entrer en service au début de l’année 2021, ce qui ramènera les effectifs des piégeurs à 21 personnes soit à un « cadre » complet pour les effectifs de terrain.

    Concernant le bilan chiffré sur les vingt dernières années, les résultats des campagnes menées font état de marges annuelles allant de quelques 5 000 à 15 000 rats capturés et de 200 000 à 600 000 appâts empoisonnés déposés.

    Au-delà des chiffres on peut pointer qu’un changement de stratégie a été initié : alors qu’à la fin la fin des années 1990, l’accent était mis sur le dépôt d’appâts empoisonnés, le souhait est maintenant de diminuer la lutte chimique au profit d’une augmentation des captures, méthode plus respectueuse de l’animal et de l’environnement.