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La situation critique des louageurs de costumes folkloriques

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2020
  • N° : 166 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 11/12/2020
    • de FURLAN Paul
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Le 30 novembre dernier, j'ai à nouveau interpellé Madame la Ministre De Bue en commission concernant le sujet décrit ci-dessous.

    Monsieur le Ministre le sait, la Wallonie est une terre de folklore, dans le Hainaut particulièrement, grâce aux carnavals dans la région du Centre ou dans celle de Charleroi, mais aussi via les presque 120 marches de l'Entre-Sambre-et-Meuse. Cela constitue ce que l'on appelle notre patrimoine immatériel.

    Autour de ce patrimoine immatériel s'est créée toute une économie qui crée de l'emploi, qui participe au dynamisme de notre Région, qui donne une plus-value à la carte de visite de notre territoire. Dans certaines communes, c'est même l'un des principaux catalyseurs économiques d'envergure.

    Suite à la Covid, la suppression ou la future suppression des manifestations liées aux folklores est une évidence. Au-delà du caractère affectif, au-delà du drame économique que cela représente pour certains, il est un des secteurs fort peu représentés et qui a attiré mon attention, celui des loueurs de costumes ; que ce soit autour du carnaval ou autour des marches de l'Entre-Sambre-et-Meuse. Il s'agit d'entreprises tout à fait spécifiques qui occupent quelques personnes et très souvent de type « familial ». Puisque aucune manifestation folklorique ne s'est déroulée en 2020, le chiffre d'affaires est de zéro. Une fois que la « saison » de ce folklore est passée, il n'y a pas autre chose derrière, contrairement à d'autres secteurs économiques.

    Si ces entreprises, qui créent des costumes et les entretiennent disparaissent, lorsque la période Covid sera passée, une partie du folklore disparaîtra sans aucun doute avec elles. S'il n'y a plus de costumes de Gilles, il n'y aura plus de Gilles ; s'il n'y a plus de costumes pour les marcheurs de l'Entre-Sambre-et-Meuse, il n'y aura plus de marches de l'Entre-Sambre-et-Meuse, même quand la crise sera passée.

    J'attire l'attention de Monsieur le Ministre sur le fait que même s'il s'agit peut-être de six ou sept entreprises en Wallonie occupant chacune cinq ou six emplois, leur disparition entraînerait la disparition d'un savoir-faire unique et important qui conditionne le fait que ce patrimoine immatériel puisse subsister à l'avenir. Et un ensemble d'autres acteurs économiques proches des manifestations qui en découlent vont également souffrir de cette plausible disparition.

    La question étant essentiellement économique, Madame la Ministre De Bue m'a renvoyé à lui, d'où ma demande.

    Est-il possible, dans ce cas précis des loueurs/louageurs de costumes folkloriques, de sortir des solutions d'aides conventionnelles, certes importantes et intéressantes, proposées dans le cadre de la crise Covid, et d'établir une aide spécifique à ce secteur économique hors du commun ? Et d'anticiper par là même la disparition d'un pan important de notre patrimoine immatériel ?
  • Réponse du 21/12/2020 | Annexe [PDF]
    • de BORSUS Willy
    Je peux assurer à l’honorable membre que je mesure véritablement le choc et les difficultés profondes générées par les mesures de gestion de la crise de la Covid-19, auxquelles font face les entreprises et indépendants.

    J’ai en effet eu l’occasion de m’entretenir avec les acteurs des Marches de l’Entre-Sambre-et -Meuse, et plus particulièrement les maisons de locations de costumes en septembre dernier. Ceux-ci m’avaient alors fait part de leurs difficultés.

    Je reste également à l’écoute des louageurs de costumes de Gilles, pour ce qui concerne la Région du Centre, qui vivent des difficultés comparables.

    Pour rappel, les louageurs ont reçu l’indemnité de 5 000 euros qui est prévue dans l’arrêté du Gouvernement wallon du 20 mars 2020 relatif à l’octroi d’indemnités compensatoires dans le cadre des mesures contre le coronavirus Covid-19.

    Ensuite, ils ont été rendus éligibles à la troisième vague d’indemnité de 3 500 euros par voie d’arrêté ministériel pris en date du 7 octobre 2020 modifiant l’arrêté ministériel du 8 septembre 2020 portant exécution de l'arrêté du Gouvernement wallon du 16 juillet 2020 relatif à l'octroi d'indemnités complémentaires dans le cadre des mesures contre le coronavirus Covid-19 (code NACE-BEL 77.294 -Locations de costumes ).

    Enfin, la quatrième vague d’indemnité qui est prévue par l’arrêté du Gouvernement wallon du 12 novembre 2020 relatif à l’octroi d’une intervention financière dans le cadre de la crise du coronavirus Covid-19 et modifié le 11 décembre 2020, pour laquelle les indépendants et entreprises peuvent introduire une demande depuis le 16 novembre dernier est également accessible au code NACE-BEL 77.294 -Locations de costumes.

    Pour pouvoir bénéficier de cette indemnité, l’indépendant ou l’entreprise doit avoir subi une perte d’au moins 60 % de son chiffre d’affaires au troisième trimestre 2020, par rapport à la même période en 2019. Si son activité est réalisée habituellement au quatrième trimestre en raison d’une activité saisonnière, le chiffre d’affaires est calculé sur base du quatrième trimestre 2020 par rapport au chiffre d’affaires du quatrième trimestre 2019.

    L’intervention est de 30 % du chiffre d’affaires du troisième trimestre 2019, plafonnée comme suit : voir tableau en annexe.

    Pour rappel, ces indemnités peuvent être complétées avec le prêt « Ricochet » de la SOWALFIN, accessible aux entreprises et indépendants via leurs banques. Ce prêt d’un montant de maximum 45 000 euros se compose d’un crédit court terme de la banque de maximum 30 000 euros garantis par la SOCAMUT à 75 % et d’ un prêt subordonné de la SOCAMUT de maximum 15 000 euros conjointement au prêt bancaire, remboursable après une franchise en capital de 6 mois maximum.

    Je lui rappelle également que la SOGEPA est disponible pour les TPE en difficultés, via le dispositif « Ré-Action », programme d’accompagnement économique et financier aux entrepreneurs de moins de 10 personnes qui traversent une période de difficultés passagères.

    Cependant, compte tenu de la prolongation de l’épidémie et de l’impact pour les louageurs, je mène actuellement une analyse complémentaire visant à définir, si possible, le cadre d’une mesure additionnelle.