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La situation de la société General Electric à Charleroi

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2020
  • N° : 167 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 16/12/2020
    • de CLERSY Christophe
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Le 26 novembre dernier, la société General Electric a annoncé son intention de fermer son site carolo, situé à Marchienne-au-Pont. Les représentants syndicaux ont évoqué dans la presse la perte potentielle d'une centaine d'emplois. La procédure Renault est officiellement lancée et elle sera dédiée à l'information et à la consultation.

    Il semble que la société observait une perte d'activités liées à la conjoncture actuelle et qu'elle avait perdu énormément de marchés.

    Nés en 1904, les Ateliers de constructions électriques de Charleroi, plus connus comme les ACEC, ont légué un héritage encore bien présent dans le Pays noir. En 1983, près de 14 500 personnes travaillaient dans cette entreprise. Avec la fermeture du site marchiennois de General Electric, c'est tout un pan de l'histoire industrielle et sociale de Charleroi qui est aujourd'hui menacé.

    Quelle est l’analyse politique de Monsieur le Ministre de la situation et quels sont les contacts qu’il a pu prendre avec la direction de l'entreprise ?

    Quelles mesures a-t-il mises en œuvre afin que des alternatives à la fermeture puissent éventuellement voir le jour ?
  • Réponse du 21/12/2020
    • de BORSUS Willy

    J’ai malheureusement appris la nouvelle de la volonté de General Electric de fermer son site à Charleroi, fin novembre, de la même façon que l’honorable membre, via la presse.

    General Electric avait acquis la division Power/Énergie nucléaire du groupe Alstom en 2015. À cette époque, considérant le spectre de fermeture des centrales nucléaires et partant de la diminution programmée des opérations de maintenance (activité principale d’Alstom), le groupe français ne voyait plus d’avenir dans cette filière.

    À l’issue du rachat par la société américaine, et ce malgré plusieurs tentatives, l’AWEx n’a jamais pu entrer en contact avec General Electric. Depuis cette annonce, j’ai également demandé à la SOGEPA s’ils avaient pu échanger avec General Electric sur cette volonté de fermeture, ce qu’ils ont, eux aussi, infirmé.

    Je constate également, et toujours dans la presse, que la stratégie de General Electric de diminution de l’emploi ne s’applique pas qu’à la Wallonie, mais aussi chez nos voisins français.

    Les syndicats avec qui nous avons eu des contacts font l’analyse que cette décision de fermeture du site de Charleroi, prise au niveau de la direction européenne de General Electric, s'inscrit dans un vaste plan de restructuration et de relocalisation partielle des activités du groupe à l'extérieur, notamment en Europe.

    À cela s’ajoute le fait que cette décision serait aussi partiellement influencée par un contexte général, qui est l'annonce de la fermeture des centrales nucléaires en Belgique.

    Je rappelle ici une nouvelle fois, comme je l’ai fait en en Commission lors de l’examen d’une question orale sur le même sujet de Monsieur Mugemangango, que cette fermeture de la filière nucléaire en Belgique représente en termes d'emploi une véritable hémorragie de plusieurs milliers d'emplois directs et indirects, avec un certain nombre des conséquences très lourdes sur le plan social ainsi que sur le plan des filières économiques concernées directement ou indirectement.

    J’ai l’intention de continuer à instruire ce dossier afin de tenter de dégager des pistes de solution possible pour préserver les travailleurs et pour l’ensemble des acteurs.