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L'électro-hypersensibilité

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2020
  • N° : 147 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 18/12/2020
    • de GOFFINET Anne-Catherine
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Comme Madame la Ministre le sait, je suis particulièrement sensible à la problématique des ondes électromagnétiques.

    Dans un monde de plus en plus connecté, les personnes déclarant être sujettes à l'électro-hypersensibilité souffrent de multiples douleurs, mais également de problèmes relationnels et sociaux liés à un manque de reconnaissance de leur maladie, ou encore à la nécessité de trouver un cadre de vie et de travail adapté, menant trop souvent à une désocialisation.

    Dans la Déclaration de politique régionale, Madame la Ministre indiquait que « le Gouvernement veillera à la situation particulière des personnes électrosensibles et préservera des lieux protégés des rayonnements non ionisants, afin notamment de soutenir le tourisme naturel ».

    Elle annonçait également qu'elle allait commanditer « une étude spécifique concernant les difficultés vécues par les personnes sujettes à l'électro-hypersensibilité, que ce soit en termes de constats, d'actions à mener ou de politique préventive ».

    Pourrait-elle faire le point sur cette problématique de l'électro-hypersensibilité ?

    Quels sont les constats en la matière en Wallonie ?

    Combien de personnes disent en souffrir et sont-elles reconnues ?

    Où en est la réalisation des engagements de la DPR ?

    Qu'en est-il des lieux protégés des rayonnements non ionisants et de l'étude sur les personnes sujettes à l'électro-hypersensibilité ?

    A-t-elle rencontré ou va-t-elle rencontrer des représentants de personnes électrosensibles, comme par exemple l'AREHS ou la plateforme « Hippocrates Electrosmog Appeal », afin d'entendre leurs revendications et de prendre en compte leurs demandes ?

    Bref, quelles solutions préconise-t-elle face à cette problématique et quelle est son action en la matière ?
  • Réponse du 20/01/2021
    • de TELLIER Céline
    Les questions de l’honorable membre rejoignent les questions orales posées par elle-même, Madame Sophie Pécriaux et Monsieur Christophe Clersy en Commission de l’environnement le 12 janvier 2021 sur l’électrosensibilité et les effets des ondes électromagnétiques sur la santé.

    En matière de normes actuelles, la législation belge limite la puissance du champ électrique généré par le réseau électrique de 50 Hz à 5 kV/m dans les zones habitées, à 7 kV/m lors des surplombs de routes et à 10 kV/m en d’autres lieux. Cependant, il n’existe aucune législation belge contraignante pour les champs magnétiques. La Belgique se base sur une valeur de référence maximale d’exposition recommandée par le Conseil de l’Union européenne, à savoir 100 micro-Teslas. C’est une limite d’exposition pour prévenir les effets à court terme.

    Le Conseil supérieur de la santé belge recommande de limiter l’exposition des jeunes enfants à des niveaux quotidiens maximaux de 0,4 micro-Teslas, ce qui est bien plus sévère et pertinent dans une logique de prévention.

    Pour rappel, d’une part, les travaux pour la fixation des valeurs guides et des valeurs d’intervention ont été confiés à l’administration. D’autre part, le marché public destiné à étudier les impacts des rayonnements électromagnétiques sur la santé, l’environnement et les êtres vivants est en cours de lancement. Le cahier des charges est en cours de préparation au niveau de l’administration. L’objectif est d’aboutir à des résultats à l’automne 2021. Les résultats de cette étude d’impact sont un préalable indispensable à l’éventuelle fixation d’une norme d’exposition globale aux ondes électromagnétiques.

    Concernant les personnes électrosensibles, le milieu scientifique reconnaît que le cas mérite d’être étudié, au même titre que les impacts des champs électromagnétiques sur certaines maladies neurodégénératives ou encore les leucémies infantiles. Aussi l’ISSeP réalise-t-il actuellement une étude visant à caractériser l’hypersensibilité aux champs électromagnétiques (projet ENVI-EHS).

    En raison de la crise Covid, la fin de l’étude a été postposée au 31 décembre 2021. Pour les objectifs et la méthodologie de cette étude, je l’invite à se référer aux explications données en séance lors de la Commission de l’environnement le 12 janvier 2021.

    C’est donc avec ces actions que je souhaite prendre en compte cette problématique de l’électro-hypersensibilité, et de manière plus générale, avancer sur la prévention en matière de santé liée aux champs électromagnétiques.