/

L'achat de cartouches effarouchantes et létales pour les aéroports de Liège et de Charleroi

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2020
  • N° : 51 (2020-2021) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 28/12/2020
    • de CLERSY Christophe
    • à CRUCKE Jean-Luc, Ministre du Budget et des Finances, des Aéroports et des Infrastructures sportives
    Lors de nos échanges en Commission, Monsieur le Ministre a évoqué l'achat de cartouches effarouchantes et létales pour les aéroports de Liège et de Charleroi.

    Dans ce cadre, peut-il me communiquer les statistiques des 10 dernières années concernant leur utilisation et la nature des incidents ? Quel est le protocole ?

    De manière plus globale, combien d'incidents impliquant des animaux ont-ils été relevés, et ce, dans les deux aéroports de Wallonie durant la même période ?
  • Réponse du 10/02/2021 | Annexe [PDF]
    • de CRUCKE Jean-Luc
    Les services du SPW MI, et plus particulièrement de la Direction de l’autorité opérationnelle des aéroports, sont responsables du contrôle du péril animalier sur les aéroports régionaux.
    La gestion du péril animalier est réglementée par l’EASA, donc au niveau européen, par la norme « ADR.OPS.B.020 Wildlife strike hazard reduction ».

    Cette réglementation précise ainsi que l’opérateur de l’aéroport doit mettre en œuvre les moyens et les procédures utiles pour minimiser les risques de collisions, qui peuvent avoir des conséquences particulièrement lourdes, entre les animaux sauvages et les avions.

    Des équipes de Bird Control Unit (BCU), composées d’agents du SPW, ont été mises en place sur les sites dans ce cadre. Leur mission est de minimiser au possible les risques de collision entre les animaux, les oiseaux en particulier, et les avions opérant sur les aéroports.

    Cette mission est accomplie principalement grâce à des actions d’effarouchement des animaux, dont l’utilisation de cartouches spécifiques, mais également parfois par l’abattage des animaux.

    L’utilisation de munitions et de cartouches effarouchantes fait ainsi effectivement partie des stratégies pour éloigner ou éliminer les animaux qui présentent des risques pour l’aviation.

    En ce qui concerne l’utilisation des munitions léthales, seuls les inspecteurs d’aéroports titulaires d’un permis de chasse et autorisés à effectuer des destructions sur l’aéroport par le DNF peuvent effectuer des tirs sur les animaux qui présentent un danger.

    Par ailleurs les espèces détruites doivent faire annuellement l’objet d’une autorisation de tir de la part du DNF.

    Bien évidemment, d’autres stratégies d’effarouchement sont appliquées sur l’aéroport et les abattages ne sont réalisés qu’en dernier recours.

    Des véhicules sont ainsi par exemple munis de diffuseurs de cris de détresse pour éloigner les espèces aviaires qui y sont sensibles, des canons effaroucheurs sont placés le long des deux pistes ou encore, les agents du péril animalier disposent d’un laser spécifiquement développé pour les aéroports.

    En janvier dernier, une battue a été réalisée pour éloigner des chevreuils qui s’étaient introduits dans une enceinte aéroportuaire. Cette dernière solution avait été choisie alors que leur abattage aurait été plus facile.

    Les espèces les plus concernées par les collisions avec des avions sont : les faucons crécerelles, les pigeons (bizet et ramier) et les laridés (mouettes et goélands).

    En avril dernier, deux bernaches du Canada ont percuté un B747 en décollage. Ces animaux, qui n’avaient pas été observés auparavant, ont causé de gros dégâts à l’avion percuté. Un avion de plus petite taille aurait certainement été plus fortement impacté s’il avait été confronté au même problème.

    Voici enfin, les statistiques concernant les rapports relatifs aux collisions avec la faune sauvage depuis 2017 : voir tableau en annexe.