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La sensibilisation des usagers à la bonne utilisation des ballons à hélium et des dangers pour l'environnement

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 152 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 04/01/2021
    • de LEPINE Jean-Pierre
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Les ballons de baudruche modernes, en latex, fabriqués en Asie, sont transportés en Europe par porte-conteneurs et gonflés à l'hélium produit à partir du gaz naturel.

    Leur pollution principale est toutefois plus sournoise. Depuis quelques décennies, la multiplication des lâchers de ballons menace notre environnement, notamment la faune sauvage. En effet, ils polluent l'environnement et se retrouvent sur terre, sur nos plages et en mer.

    De plus, ces ballons sont souvent attachés à un lien en plastique rigide de plusieurs centimètres. Ce lien est encore plus dangereux pour la biodiversité. À terre, les ballons vont rejoindre les déchets sauvages et constituer un risque mortel pour la faune. Ils jonchent les bords des routes et des rivières, s'accrochent aux branches des arbres, traînent dans les caniveaux. Les fragments de ballons et les liens sont ingérés par les mammifères marins, les tortues marines, les oiseaux de mer ou encore les poissons. On les retrouve même dans les nids d'oiseaux et dans leurs estomacs.

    Madame la Ministre voudrait-elle nous informer de sa position quant à cette problématique ?

    Les lancers de tels ballons sont-ils, à son estime, suffisamment encadrés ?

    Des alternatives présentées comme biodégradables ont, semble-t-il, été mises en avant. Elles n'auraient cependant fait l'objet d'aucune certification. Que devons-nous en penser ? Qu'en est-il de leur présence sur le marché ?

    Une sensibilisation existe-t-elle quant à l'usage de ces ballons et des dangers qu'ils représentent dans l'environnement ?

    Quelles alternatives festives et plus respectueuses de l'environnement peuvent être promues ?
  • Réponse du 05/02/2021
    • de TELLIER Céline
    Les ballons peuvent représenter un impact environnemental non négligeable. Je profite ainsi de la question pour rappeler aux citoyens que de nombreuses alternatives festives et plus respectueuses de l’environnement existent déjà, et que les nouvelles idées se multiplient. 

    Un premier pas dans la lutte contre les déchets est l’interdiction, à partir du 1er janvier 2021 (article 2, §1er, point 6° de l’arrêté du Gouvernement wallon du 18 juillet 2019 portant interdiction de l’usage de certains ustensiles en plastique à usage unique dans les établissements ouverts au public), de l’utilisation des ballons de baudruche, ainsi que des tiges en plastique et des dispositifs de fixation de ces dernières dans les établissements ouverts au public.

    De plus, les tiges en plastique servant de supports aux ballons de baudruche devraient être interdits de mise sur le marché à partir du 3 juillet 2021, et les ballons de baudruche soumis au système de la responsabilité élargie des producteurs d’ici 2024, notamment lorsque les autorités fédérales auront transposé en droit belge les dispositions de la directive européenne (UE) 2019/904 du 5 juin 2019 relative à la réduction de l’incidence de certains produits en plastique sur l’environnement.

    Certains fabricants proposent également des ballons de baudruche en latex naturel 100 % biodégradables, mais sans préciser le temps nécessaire pour que le ballon soit complètement biodégradé et transformé en eau et en gaz carbonique.

    En effet, la biodégradation va dépendre d’un grand nombre de paramètres : température et humidité du milieu, type d’écosystèmes et d’organismes (microfaune et microflore) présents, structure du polymère constituant le matériau, procédé de fabrication, etc. Malheureusement, le temps mis par ces ballons pour se dégrader naturellement pourrait atteindre plusieurs années et ceux-ci ont donc largement le temps d’impacter la faune et la flore sur lesquels des débris viendraient se déposer, à travers notamment l’assimilation de micro et nanoparticules de plastique.

    À ce sujet, il convient également de prendre en considération l’avis éclairé de l’ADEME (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) datant de septembre 2016 sur les plastiques biodégradables :
    « Les plastiques biodégradables ne doivent en aucun cas être abandonnés dans la nature. En effet, la biodégradation se fait dans certaines conditions bien précises qui ne sont pas nécessairement réunies en milieu naturel. L’appellation biodégradable, compostable ou plus généralement dégradable ne peut en aucun cas être prétexte à l’abandon du produit dans la nature ».

    Selon l’application du principe de précaution, l’alternative la moins polluante est donc bien celle d’éviter les activités de lancer des ballons de baudruche, quelle que soit leur composition.