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Les 32 millions de l'Opérateur de transport de Wallonie (OTW) investis dans la gare de Mons

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 171 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 08/01/2021
    • de BEUGNIES John
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie et de la Mobilité
    La fin du chantier de la gare de Mons était prévue pour 2015, mais la gare devrait finalement être inaugurée en 2023 si tout se passe bien. Cette gare coûtera 324 millions d'euros contre 37 millions d'euros prévus à la base. C'est près de 10 fois plus.

    Le chantier de la gare de Mons faisait d'ailleurs l'objet du magazine « Investigation » de la RTBF le 16 décembre dernier.

    En juillet 2020, l'ancien Ministre fédéral de la Mobilité a précisé la clé de répartition suivante pour le financement des 324 millions : 200 millions à charge de la SNCB; 80 millions à charge d'Infrabel ; 32 millions à charge de l'OTW (le financement de la part wallonne) et 12 millions à charge de la Ville de Mons dont une partie subsidiée par les Fonds européens de développement régional (FEDER).

    Comment ces 32 millions de l'OTW ont-ils été dépensés ?

    Lors de la première estimation de 37 millions d'euros au total, à combien était estimée la part de financement de l'OTW ?

    Comment cette part a-t-elle évolué au fil du temps ?

    Si cette part a augmenté, comment cela a-t-il été justifié ?

    Comment se sont déroulées les négociations autour de la participation de l'OTW ?

    Quel impact ce financement a-t-il eu sur les finances de l'OTW et d'éventuels autres projets ?
  • Réponse du 26/01/2021
    • de HENRY Philippe
    Le projet de la gare de Mons a connu effectivement son lot de retard et de difficultés. Je ne vais pas revenir ici sur son historique, d’autant qu’il s’agit principalement d’une compétence fédérale.

    La part régionale du financement, quant à elle, correspond au coût de la gare des bus. Celle-ci est tout à fait intégrée dans les travaux de la gare de chemin de fer, et vise une intermodalité complète avec le train. Elle comprend concrètement :
    - 24 arrêts pour autobus articulés (18 m) répartis sur 2 quais de 350 m de long chacun. Un quai est commun avec le chemin de fer permettant une intermodalité bus-train optimale. Les arrêts ont été envisagés pour des autobus articulés de 18 m pour tenir compte de l’évolution de l’exploitation à moyen et long termes. Le deuxième quai est commun avec les taxis et les dépose-minute, pour renforcer encore le caractère intermodal ;
    - l’équipement des quais autobus (mobiliers, bancs, poubelles, panneaux d’affichage, mats techniques) ;
    - les voiries d’accès à cette gare et la circulation à deux sens des autobus dans celle-ci ;
    - les deux giratoires, situés aux extrémités de la gare autobus, pour permettre les manœuvres de retournement, améliorant ainsi la flexibilité des quais et leur adaptabilité à l’évolution de l’exploitation en fonction des origines-destinations des lignes de bus ;
    - la couverture complète des quais autobus impliquant l’allongement de la passerelle initiale ;
    - des locaux techniques pour le TEC, dont des sanitaires pour les chauffeurs et un local d’accueil de la clientèle sur la passerelle.

    Il faut savoir que les 37 millions de la première estimation que l’honorable membre évoque correspondent au tout premier projet de la SNCB.
    Celui-ci n’intégrait pas la refonte de la place Léopold et préservait donc la gare autobus. Le TEC n’était alors pas concerné par ce projet.

    Quand le TEC a été invité à intégrer le projet de la SNCB, la part régionale du coût des travaux a été fixée à 28 millions d’euros, soumis à indexation. Cette intervention a été traduite dans une convention de partenariat SNCB/OTW/Région wallonne.

    Concernant les négociations autour de la participation régionale, celles-ci ont été entamées au moment où la SNCB a revu son projet initial et agrandi le périmètre de celui-ci, en incluant alors les espaces publics aux abords immédiats de la gare.

    La gare des bus de l’époque, située sur la place Léopold, était donc impactée. Datant de la fin des années 90, elle n’était plus conforme aux normes PMR notamment (quais non rehaussés, revêtements en pavage peu adaptés à la circulation des PMR, signalétiques malvoyants non conformes…) et également peu lisibles par les automobilistes qui court-circuitaient la place en passant par la gare autobus, ce qui pénalisait fortement l’exploitation du TEC. La gare autobus a donc été englobée dans le projet de la gare de chemin de fer, avec pour objectif d’améliorer grandement l’intermodalité.

    Enfin, ce projet n’a pas eu d’impact financier direct pour l’OTW : c’est la Région qui prend à sa charge le montant d’investissement. C’est d’ailleurs la Région qui rétribue maintenant la SNCB en direct, sans que les fonds transitent par l’OTW.