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Les possibilités d'alternatives à l'exportation des véhicules d'occasion

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 186 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 11/01/2021
    • de BIERIN Olivier
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Cette question se base sur un rapport du programme des Nations Unies pour l'environnement paru le 26 octobre, « Global Trade in Used Vehicles Report », et un article d'IEW intitulé de façon provocatrice « Refiler aux « pauvres » nos voitures usagées ? » concernant l'exportation des véhicules d'occasion. Ce commerce implique que des voitures usagées, souvent de piètre qualité et qui ne sont plus forcément aux normes acceptées sur les marchés des pays exportateurs, soient envoyées dans les pays importateurs, souvent des « pays en voie de développement », où elles seront remises en état de marche.

    Pourtant, il existe de nombreuses autres possibilités de réhabilitation qui comportent bon nombre d'avantages en comparaison avec la mise à la casse et la fabrication d'un véhicule neuf. La réhabilitation nécessite beaucoup moins de matériaux et de fret, elle crée de l'emploi plus local pour une empreinte environnementale de fabrication très allégée.

    Des mécanismes qui fonctionnent dans d'autres secteurs, notamment celui du bâtiment, pourraient être transposés dans l'industrie de l'automobile. Citons par exemple une fiscalité avantageuse pour la réhabilitation, ou encore la réforme de la politique tarifaire dissuasive de la distribution des pièces de rechange, en service après-vente.

    Quelle est la part de la Région wallonne dans le marché de l'exportation de véhicules d'occasion ? Monsieur le Ministre a-t-il pris connaissance de ce rapport et de l'article d'IEW ?

    Quelle est son analyse quant à la faisabilité d'implanter une filière de réhabilitation des voitures usagées dans notre région ? Quels contacts entretient-il avec nos entreprises automobiles à ce sujet ?
  • Réponse du 05/02/2021
    • de BORSUS Willy
    J’ai bien pris connaissance du rapport du Programme des Nations unies sur l’environnement (PNUE) relatif aux véhicules d’occasion et leur impact sur l’environnement ainsi que l’article d’IEW sur ce rapport.

    En ce qui concerne la part wallonne dans les exportations de l’Union européenne vers des pays tiers, le rapport du PNUE ne précise malheureusement pas les données au niveau des États membres et encore moins au niveau de ses régions. Mon collègue en charge de la mobilité, le Ministre Philippe Henry, devrait pouvoir donner des chiffres précis en la matière.

    Le rapport du PNUE met en avant une série de défis auxquels font face les pays importateurs puisque certains véhicules importés sont anciens, polluants et parfois même dangereux. Des exemples montrent que les si les pays importateurs introduisent des normes de qualité plus strictes, les risques associés sont fortement réduits.

    Le « rétrofit » ou transformation de véhicules thermiques en véhicules électriques existe déjà en Belgique au travers d’un marché de niche lié aux véhicules de collection.

    Techniquement, cela est tout à fait envisageable. Cependant, la transformation nécessite un investissement financier important. Ensuite, le propriétaire est tenu de faire homologuer le véhicule. Ces transformations ne sont donc réalisées aujourd’hui que par les propriétaires de véhicules qui en ont les moyens et qui veulent que leur véhicule conserve une valeur importante dans le temps.

    Par ailleurs, les transformations réalisées n’auront jamais un niveau de performance et de fiabilité identique à celui d’un véhicule développé pour recevoir une propulsion électrique.

    En outre, et c’est probablement l’élément le plus important, les normes de sécurité européennes imposées aux constructeurs ne peuvent être transgressées à grande échelle sans engendrer un danger majeur en matière de sécurité routière.

    Cependant, dans le cadre de l’évolution de notre économie vers des modèles de production et de consommation plus circulaires, les constructeurs automobiles sont incités à être de plus en plus économes en ressources et donc à produire des véhicules dont les éléments pourront par la suite être plus facilement récupérés, réutilisés ou recyclés. Il s’agit d’une tendance de fond qui pourrait mener au développement de certaines filières en Région wallonne, notamment à l’instar de celle du recyclage des véhicules en fin de vie, qui occupe déjà plusieurs entreprises wallonnes.